Un paysage ressemblant à celui que j'ai vu lorsque je me suis rendu a Hawaii, le sable fin et doux caressant nos pieds, une mer de couleur bleue azur, de grandes vagues qu'on aimerait surement chevaucher si on est un bon surfer, ce qui est loin d'être mon cas... Le soleil brille, je me sens bien. Deux mains se pose sur mes yeux tandis qu'une voix familière me chuchote à l'oreille, un sourire qui se dessine sur mes lèvres je la tire vers moi pour faire face à son joli visage. Fermant les yeux, je m'apprête à l'embrasser... Mais.

« HeyHey, je suis ton réveil, il est temps de se lever ! C'est l'heure, c'est l'heure ! »
…
J'ouvre les yeux immédiatement, me retrouvant la bouche contre mon oreiller... sans blague je deviens fou ! C'était quoi ce rêve ? ... Je veux me rendormir èoé ! Où sont les moutons ! Faut que je compte... !

« HeyHey, je suis ton réveil, il est temps de se lever ! C'est l'heure, c'est l'heure ! »
J'attrape mon oreiller pour le balancer sur mon réveil qui semble bien décider à me faire chier de bons matins et en plus, c'est quoi cette sonnerie ! Depuis quand les réveils parlent... Soupirant, je me gratte la tête, m'asseyant sur mon lit en pestant.

« La ferme… »
Je me lève sans allumer la lumière, je n'ai franchement pas envie de me détruire les yeux après un réveil aussi brutal, me dirigeant vers la salle de bain pour me préparer. Je n'ai pas beaucoup de cours aujourd'hui, mais je dois y aller surtout que j'ai mon entrainement matinal avec l'équipe de baseball ! Impossible que je le rate, alors faut que je me dépêche. Cela fait j'enfile une tenue rapide mettant mon uniforme dans mon sac de sport, je prendrais la douche au vestiaire plus tard. J'attrape ce qu'il me faut, enfile ma veste et prend le chemin habituel pour arriver à l'université, c'est juste à côté donc il faut vraiment le faire exprès pour être en retard. Les membres du club sont déjà présent, je dis bonjour rapidement a tout le monde et ils me le rendent, une forme de respect qui c'est installé très vite même si je ne suis pas ici depuis longtemps. L'entraîneur nous demande alors de se changer pour commencer, je m'exécute et commence à courir sur le terrain comme chaque matin. Une bonne heure de sport avant d'étudier, ça fait du bien ! Retour dans les vestiaires, je prends une douche rapide en tapant la discute avec deux trois amis présents et après dix bonnes minutes il est l'heure de partir en informatique...

Je sors mon mp4, écoutant la musique en marchant dans les couloirs évitant le monde présent et j'arrive enfin à ma destination. Porte ouverte j'entre, prend une place au fond de la salle, posant mon sac au sol. J'attends. Je souris aux arrivant les saluant, sauf un... Il est assis à côté de moi et je me mets simplement le fixé de manière plutôt insistante, c'est vrai je le connais... Enfin si on peut dire. Mais je ne sais pas, le courant passe mal avec lui. Après un bon moment à rester silencieux je soupire en enlevant les écouteurs de mes oreilles, puis lui dit sans pour autant le regarder.

« Tu comptes vraiment reprendre l'entreprise, tu ne sembles pas vraiment fais pour ça. »
Bon d'accord je n'ai peut-être pas de tact, mais je m'en fous là... Et puis s'il essaie de me snober encore, je le tue officiellement ! Je ne sais pas pourquoi je lui parle, mais il me fait de la peine, devoir reprendre l'entreprise familiale ça ne doit pas être joyeux tous les jours, si ?

Je me sens.. Lourd. Très lourd. J’ai l’impression qu’on m’a mis des poids de part et d’autres. C’est horrible. Je ne serais pas tombé malade quand même ? J’ouvre doucement les paupières en grimaçant et là… Une boule de poil, en boule sur mon torse. Bon, ok, je conçois que je sois confortable mais tout de même… Non attends, il n’est pas si gros que ça ! Je regarde sur mon bras droit, un autre chat. A gauche, j’ai un singe imberbe dénommé Hyeong Cho et… La tortue… Mes yeux doucement se déplacent pour vérifier… Oui, elle est bien là, sur mes cheveux… A grignoter les points.

« Bambou-Da, combien de fois devrais-je te dire que je ne suis pas un petit-déjeuner ?! »

Poussant les chats, l’homme acrobate et la carapace, je me mets debout en remettant la couette sur tout le monde et les bordant. Ben oui, je suis gentil moi ! Partant me laver vite fait dans la salle de bain, je me passe un coup de maquillage en quatrième vitesse et enfile mes vêtements après avoir choisi une des tenues que j’avais préparées pour la semaine. Et oui, grand manique que je suis, tout est cadré ! Et plié, rangé… Et dépoussiéré… Emballé pour ne pas que les chats foutent des poils dessus… Je suis fou, fou !! Bref, passons au petit déjeuner. Mais d’abord, le plus important, mon sac !

Bloc note, téléphone portable, porte-monnaie, PC portable, parfum, MP3, etc… Je crois que j’ai tout.. Ah oui les manuels et un livre ! Je prends quoi ? Pour le club, on doit lire un roman… Mais j’ai envie de lire une sur les comètes… Je dois avoir un bouquin là-dessus nan ? Je fouille ma petite bibliothèque et en pioche un qui m’intéresse.

« Bingo ! »

Une montre et deux bracelets noirs enfilés plus tard, je pars en mettant mes chaussures et marche lentement en direction de l’université, un livre devant le nez. Les quelques gens s’écartant devant moi, je les ignore complètement et reste à lire à quasi haute voix la constitution exacte du noyau d’une comète… C’est d’ailleurs fort intéressant mais je vous épargne les détails.

« Myung ! »

Je reconnais ce bruit… Je reconnais… Jun Hyun !

« Ben tiens, t’as déjà mangé ? »

Il secoue la tête et réveillé du bon pied, je lui caresse la tête, un geste rempli d’affection et accompagné d’un sourire. La cafétéria en vue, je m’assois dans un coin, ignorant les regards et mangeant mes céréales et ma pomme dans le plus grand silence, plongé dans ma lecture. C’est tellement passionnant ! Une fois fini, je débarrasse, pars dans les toilettes et me brosse les dents – et oui je pense à tout ! – Ah merde, bientôt l’heure d’aller en cours ! J’envoie un s.m.s à Yong Nam lui souhaitant une bonne journée, sautillerai presque en recevant sa réponse et je pars dans la salle d’informatique pour assister à la leçon… Ben d’informatique tiens !

Me plaçant devant à droite, je passe inaperçu dans la vague de sportifs, scientifiques et autres aspirants artistes. Ben oui que voulez-vous, j’ai dit que je me faisais pas beaucoup d’amis et que de toute façon, j’ai beau aimé tout le monde, je préfère rester dans mon coin et jouer l’animal sauvage ! Rwar, je suis effrayant. S’il savait que je suis un agneau il se foutrait tous de ma gueule alors bien sûr, je préfère jouer le vil concombre méprisant. Et ça me réussit bien. Je tourne la page.

Oh, des jambes. Je lève les yeux vers les mollets qui se présentent à moi et plissent les yeux… Arg, quel laideron. Je grimace et apparemment, je ne suis pas passé inaperçu.

« Quoi ?! »

En plus d’être moche, elle est désagréable. Bon, je suis de bonne humeur j’ai dit alors tu souris et tu fais preuve de ton humour légendaire :

« Rien... Je me demandais si la marée était haute aujourd’hui ! »

Elle fronce les sourcils d’incompréhension et préférant éviter tout retour de bâton une fois que son cerveau aurait saisi le fait que je la traite de thon, je file à l’arrière de la salle, déposant mes affaires à côté d’un PC et me remettant à mon livre.

Quelques minutes passent et le prof ne va pas tarder à arriver. Je me demande si je ne devrais pas tenter l’évasion, la fuite ou homonyme… Humm ? Je soulève le menton et là… Une image désagréable. Décidemment ! Moi qui entendais les oiseaux chanter, le Soleil brillait et les coquelicots rougir devant ma beauté MAIS NAN. Il faut que ça soit Lee Sian qui me dise « Bonjour » et encore, ce dernier a oublié sa politesse.

« Ô mais quel bon vent t’amène. Bonjour, Bonsoir, Au revoir Lee Sian ! »

Je me tourne l’ignorant et reprenant mon livre en main. Nan mais quel toupet ! En plus ce genre de question ! Il entend quoi par-là ? Je veux dire, je ne vais pas me plaindre, j’aime la mode… Je m’arrête sur mon livre et le remets vite dans mon sac comme si je venais d’exposer mon secret : L’astronomie. Mais là, ça fait tilt dans ma tête. Je ne suis « pas fait » pour ça ? Brutalement, je déterre la hache de guerre et montre les crocs :

« Et toi alors ? Monsieur j’apprends des langues et fais du base-ball à côté, faudra bien qu’un jour tu te décides à savoir où tu veux t’investir le plus. Et comparé à toi, j’ai au moins un avenir certain. »

Moi qui voulais le snober, ben c’est raté, je suis sensible à ce niveau-là et je déteste qu’on me titille de trop ! Enfin franchement, il a quoi dans le plomb ce gars ! Je m’apprêtais à redire un truc pour l’assassiner à coups de mots mais le professeur entre dans la pièce tel un humble seigneur de la société. Oh, je vous en prie épargnez nous ce spectacle de la marche du pigeon royal jusqu’au tableau ! Je croise les bras et allume le PC fixe qui nous sert d’outils de travail.

« Bonjour à tous, alors nous allons reprendre là où nous en étions la dernière fois sur les code en Java… Et si ça ne vous intéresse pas bien sûr, vous pouvez partir dès maintenant… Ouvrez le fichier que vous avez commencé et votre manuel à la page 41. »

Fixant mon voisin de mes pupilles noires, je sors ce qui est demandé et m’installe confortablement.

« Mêle toi de tes affaires et va taper dans des balles, ça te va mieux. » Je chuchote.

« Ô mais quel bon vent t’amène. Bonjour, Bonsoir, Au revoir Lee Sian ! »
Ce gars est énervant avec ses grandes phrases, de toute façon je ne l’ai jamais vraiment apprécié, notre première rencontre m’avait laissé un gout amer, je suis plutôt sociable et tout le monde me le dit… Mais lui c’est un chien sauvage qu’il faut dresser et ça ne m’intéresse pas ! Alors pourquoi je lui parle ? Je ne sais pas… J’avais juste envie de parler et il se trouvait que c’était mon voisin… oui voilà ça doit être ça ou simplement parce que je me suis mis a sa place une seconde et que je n’aurais pas voulu qu’on me dicte ma vie alors que j’ai d’autre rêve. Je suis issu d’une famille riche après tout moi aussi et je sais ce que c’est que de devoir faire attention a son image pour la réputation de l’entreprise familiale, prendre la suite ne m’a jamais traversé l’esprit parce qu’il y avait mon frère ainé qui était déjà destiné a ça... Pourtant on est jamais a l’abri de rien et on m’a tout de même appris à être un bon héritier au cas où. Enfin bon suite a sa réponse agaçante, je ne fais que sourire l’air de dire « je m’y attendais » et me concentre un peu plus sur l’imminente arrivé du professeur. J’allume l’ordinateur et bloque sur mon fond d’écran jusqu'à ce que j’entende le « chien » aboyé.
« Et toi alors ? Monsieur j’apprends des langues et fais du base-ball à côté, faudra bien qu’un jour tu te décides à savoir où tu veux t’investir le plus. Et comparé à toi, j’ai au moins un avenir certain. »
J’écarquillerais presque les yeux tellement ce qu’il vient de me dire est stupide… Je manque de rire et répond alors.

« J’ai la chance d’être doué dans plusieurs matières, j’en profite. Apprendre les langues peut aussi m’aider à jouer au baseball dans d’autres pays tu sais, pourquoi devrais-je choisir entre les deux ? De plus avoir un avenir qu’on n’a pas choisi ne m’intéresse pas, content pour toi si tu es satisfait avec ça. » Je pourrais m’arrêter et le laisser parlé, mais je n’y arrive pas. Pourquoi ça m’énerve d’ailleurs, pourquoi je dois lui dire ce que je pense ? Ce qu’il fait de sa vie ne me regarde pas après tout ! C’est a ce moment la que le professeur choisi pour arrivé, mon PC est déjà allumé donc je me contente de le regardait se diriger jusqu'à son bureau me demandant ce qu’on va faire aujourd’hui…
« Bonjour à tous, alors nous allons reprendre là où nous en étions la dernière fois sur les code en Java… Et si ça ne vous intéresse pas bien sûr, vous pouvez partir dès maintenant… Ouvrez le fichier que vous avez commencé et votre manuel à la page 41. »
J’aurais du le deviné. Bon ça va être encore un cours assez libre, ce n’est pas plus mal. Je sors de mon sac le manuel demandé, l’ouvre a la bonne page et mon fichier et attend. J’ai un peu la flemme de relire toutes les instructions, mais ai-je vraiment le choix ? C’est alors que j’entends d’une voix plus basse qu’auparavant.
« Mêle toi de tes affaires et va taper dans des balles, ça te va mieux. »

« Tu le pense aussi ? Merci, pour une fois qu’on est du même avis. » Je souris, étant bien décider de ne pas me laisser marcher sur les pieds ni même toucher sentimentalement par ce gars, je l’ai déjà dans ma liste noire pour m’avoir ignoré, je ne vais pas le laisser marquer plus de points aussi facilement.

« Vu qu’on en est là, tu devrais éviter de dire que tu es d'accord de reprendre la suite quand ton visage dis le contraire. Après moi je dis ça, je ne dis rien. »

J’ai bien remarqué que l’amour que nous éprouvons l’un pour l’autre est aussi développé que peut être intéressant une conférence sur la vie sexuelle des escargots australiens. Vous aurez compris le principe, non, on s’aime pas ! Ou je dirais plutôt qu’on n’a pas plus envie de connaître l’autre que ça étant donné qu’on s’est fait notre propre « à priori » et que nous sommes tous deux des têtes de mule ! Enfin je suppose qu’il l’est vu son comportement plus que chieur.

Et oui car selon moi Lee Sian est un monsieur populaire qui a tout pour lui, tout pour plaire et qui en plus fait genre il ne l’étale pas ! Je me demande encore pourquoi les gens l’apprécient. Enfin, je dis pas qu’on ne m’apprécie pas mais la plupart du temps quand on gratte l’amitié avec moi c’est justement pour gratter plus que mon côté amical. Enfin, ça m’étonne qu’il fasse attention à moi, j’en serais presque touché… D’ailleurs ça m’agace et m’énerve profondément. Je continue le combat mais sa réponse qui vient après un ricanement qui me glace le sang.

Ouais, il marque un point… J’allais donc simplement lui dire de se taire quand le prof est rentré. Il m’ennui déjà c’est horrible ! Malheureusement pour moi, je n’ai pas le droit de quitter les cours même si j’ai les meilleures notes… Mes parents surveillent tous mes bulletins de notes et si je rate une seule heure ils me cassent en deux ! Puis, je suis un minimum sérieux et ça ne m’empêche pas de faire autre chose. Le speech finie, je regarde mon adversaire, sa présence me perturbant et lui envoie dans les dents ma mauvaise foi. Je n’aime pas la défaite !

Cependant, c’est avec sourire et en plus de ça un humour qui me donne envie de vomir qu’il me répond. Hé ! Quelle gueule de bisounours ce mec. « Dans ma vie tout va bien », c’est qui est écrit sur son front. Je grimace et commence à taper au clavier quelques commandes dans mon fichier programmable. Et dire que le prof ne sert strictement à rien ! Le simple bruit des touches me rassure, il n’y a rien qui ne puisse me perturber à l’instant présent… Non rien. J’ignore l’autre. J’ignore le monde entier, je fais mes petites affaires et lis avec attention le manuel. Quel plaisir, quel douceur, quel onctuosité…

Mais quel lourd celui-là !

Je laisse passer de l’air entre mes lèvres qui vibrent sous le sifflement et montre mes dents avec agacement. J’arrive pas à y croire qu’il me cherche autant. Il veut quoi ? Qu’on se fight en plein cours ? Ben écoute mon gars, si tu penses tellement que je ne suis pas capable de vivre ce que j’ai envie de vivre, de m’imposer, tu te fourres le doigt dans l’œil.

« Figure toi que moi, comparez à toi, je n’ai pas de frère et de sœur qui puisse endosser cette responsabilité. Alors peut-être que ça paraît une aberration pour toi mais je n’en vois pas le problème pour ma part. »

Attention, mon côté princier ressort et me voilà à monter sur mes grands chevaux et à prendre un ton sarcastique. Je vais puer le bonbon à la fraise, la guimauve et la gentillesse tandis que mes mots seront d’une délicatesse tout droit sorti d’une criée.

« De plus, certes, je ne suis pas le garçon le plus heureux de reprendre l’entreprise de ses parents mais c’est un domaine qui m’intéresse et je suis assez compréhensif et mature pour comprendre que je me dois de faire ce que je dois faire. Profites de ta vie et ne dis rien si tu n’as rien à dire ! » finis-je en élevant légèrement la voix.

Ce qui interrompt le professeur, nous zieutant étonné. Et oui, un bon élève qui se met à parler en plein cours ça l’a fou mal. Je baisse la tête, espérant juste qu’il ne fasse pas trop de remarque et ouf, il reprend sa leçon après m’avoir simplement méprisé du regard. Je me gratte la tête et soupire. Décidemment, cette journée qui avait commencé agréablement n’a pas duré ! Je le savais bien, c’était louche, j’ai croisé Jun Hyun en chemin et bien sûr… Bien sûr ! Il m’a donné un peu de sa poisse, je suis maudis !

Mon menton s’appuie sur ma paume et cliquant presque mécaniquement avec ma souris, je dévisage mon voisin, n’arrêtant pas de le tuer mentalement, le faire revivre et le retuer…

« Je me demande pourquoi tout le monde t’apprécie, faudra m’expliquer… Même si je ne suis pas sûr de vouloir t’écouter. »

Puis je me demande lui comment il fait pour supporter d’avoir taaaaant de fans ! Je veux dire OUAH, c’est pathétique combien les filles se jettent à ses pieds. Je me pensais dans la catégorie des pires mais au final, c’est le pire des pires lui ! Pourtant à la dernière nouvelle, il a une copine… Et je la connais d’ailleurs. OH. Je me demande ce qu’il penserait si je lui disais que sa copine et moi nous nous connaissons depuis le collège… Ce ne serait pas drôle, je n’en vois pas l’intérêt. Et puis, Bo Ra est sympathique, je ne vais pas lui attirer des soucis dans son couple, elle en a déjà assez par elle-même. Je soupire et tente de me concentrer sur les lignes du manuel.

« Tu parles d’un cours intéressant… » Je marmonne dans ma barbe invisible.

Ben oui, je suis imberbe !

Okay je ne sais pas pourquoi je parle avec lui, je ne sais même pas pourquoi j’ai commencé a lui demandé s’il était sur de lui vu que ça le regarde, moi je m’en fou ! Pourtant ça m’énerve, je ne sais pas encore quoi… Mais quand je le regarde j’ai juste l’impression qu’il se force et ça me gave, d’accord c’est la vie et il n’a pas le choix, mais n’est-ce pas trop facile d’utilisé cette excuse tout le temps ? Les parents a notre époque nous oblige à reprendre la suite, peut être qu’on est obligé en faite… Mais au final le choix ne nous appartient-il pas ?
« Figure toi que moi, comparez à toi, je n’ai pas de frère et de sœur qui puisse endosser cette responsabilité. Alors peut-être que ça paraît une aberration pour toi mais je n’en vois pas le problème pour ma part. »

Bon d’accord, je ne suis pas l’ainé dans ma famille, mais je n’ai pas vu mon frère et ma sœur depuis tellement d’années que j’ai l’impression de ne plus savoir a quoi il ressemble… Est-ce que c’est une bonne chose ? J’ai tout de même reçut l’éducation pour reprendre l’entreprise au cas où en allant à l’étranger et même si mon père venait a m’ordonné de prendre la suite, ça ne m’empêcherais pas de faire ce que j’aime… C’est surement ce qui me fait chier quand je regarde Myung Dae… Il est résolu à un avenir qu’il ne veut pas, donc je m’en mêle… Quel idiot je suis.

« Bien, autant pour moi. »
Simple, efficace, je dois arrêter de parler ou je vais finir par ne plus pouvoir m’arrêté. Mais lui ne semble pas du même avis, tant pis qu’il ne se plaint pas ensuite.
« De plus, certes, je ne suis pas le garçon le plus heureux de reprendre l’entreprise de ses parents mais c’est un domaine qui m’intéresse et je suis assez compréhensif et mature pour comprendre que je me dois de faire ce que je dois faire. Profites de ta vie et ne dis rien si tu n’as rien à dire ! »

Je soupire. Il n’est pas chiant celui la ! Au moins il avoue qu’il n’est pas heureux de sa situation, c’est déjà un grand pas en avant. Je me concentre une seconde sur mon PC ou plutôt je fais mine de m’y intéressait vu que la prof semble nous regarder, je n’ai pas vraiment envie de me faire reprendre à parler avec cet idiot. Quand elle reprend son cours sans rien dire, je le regarde et répond.

« Je suis content pour toi si tu as envie d’être un bon toutou et faire de ta vie une copie de celle de ton père. Etre l’héritier d’une entreprise est une bonne chose, comme un cadeau empoisonné, tu as choisi d’être prisonnier de cette vie soit. Mais ne vient pas me sortir que tu sais ce que tu dois faire ! C’est juste que tu n’as pas les couilles pour te rebellé et faire ce que tu as vraiment envie. Après c’est ton problème, mais voir quelqu’un comme toi m’énerve. Maintenant tu as raison, je vais profiter de ma vie et te laisser faire ce que tu dois faire. »
J’insiste bien entendu sur la dernière phrase. Quand je dis qu’une fois lancé je ne sais pas m’arrêté, tout le monde sait que je suis quelqu’un de plutôt tenace et bien en voilà la preuve. Quand j’ai un truc en tête, je me sens mieux après l’avoir dit, même si ça parait stupide pour certain.
« Je me demande pourquoi tout le monde t’apprécie, faudra m’expliquer… Même si je ne suis pas sûr de vouloir t’écouter. »

Je souris à cette phrase, puis tourne la tête pour regarder mon écran.

« Ne soit pas jaloux, déjà que tu as une vie encadre qui t’attends si en plus tu m’envie tu finiras par te suicidé un jour. »
Comment ça je le pousse à bout et je taquine un peu trop ? N’importe quoi ! La prof se retourne à nouveau et je croise son regard, je ne bronche pas feintant que tout va bien et que j’écoute son cours, mais elle semble perdre patience la pauvre… Je devrais arrêter de parler avec lui si je ne veux pas avoir de problème… Oui c’est ce que je vais faire ou plutôt… essayé.

Je crois que la 3ème guerre mondiale à côté ce n’est rien face à la guerre Lee Sian et Myung Dae. Nan mais il faut l’avouer, entre un des gars le plus populaire de la fac et l’un des plus influents, la différence est moindre et pourtant les réputations sont très différentes mais toute aussi importante. On pourrait croire que les gens se ligueraient contre moi pour me jeter des cailloux dessous mais nan, nan, nan, loin de là, Ô que non ! Comme s’ils allaient oser alors que ma future société est un des plus grands investisseurs du Sud de la Corée du Sud. Oui, ça fait beaucoup de « sud » dans une phrase. Mais que voulez-vous, nous ne sommes pas encore correctement installé à Séoul…Mais cet été oui !

Malheureusement pour moi, mon ennemi a raison sur pas mal de point. Pourquoi devrais-je oublier mon rêve pour reprendre la société ? Pourquoi suis-je dans un sens « obligé » de devoir obéir à mes parents ? Surtout quand on sait qu’en ce moment, je le sens, il me prépare un sale coup, me sortant qu’ils m’ont trouvé LA perle en fille et qu’elle pourra être la femme de ma vie. Hmm, je ne le sens pas du tout ! Surtout que si c’est pour me caser parce qu’ils ont peur que je sois seul et que je retombe en dépression, autant me laisser tranquille sinon je risque vraiment de retomber dans une déprime immense.

Enfin, le prof n’entend pas de la même oreille que moi notre conversation qui n’a aucun rapport avec l’évolution historique de Java et nous mate sans vergogne, agacé par notre bavardage incessant. Et moi, je l’ignore profondément. Aberré, j’ai cru que ma bouche allé se décrocher tellement je trouve ça gonflé Et puis… Et puis QUOI ?! Sans couilles ?! Je vire rouge comme une tomate, vert de rage, blanc comme un linge, bref les couleurs de l’Italie orne ma face et je continue sur une lancée calme, reprenant contrôle de mes sens et de ma raison… Qui s’efface à mesure que je regarde ce ptit con. Ah nan mais sérieusement ! Mais là, c’est le coup de grâce.

Et non parce qu’il ose penser que je le jalouse parce qu’au fond, je suis conscient du fait qu’il a raison, que je ne peux pas dire que je ne l’envie pas, que j’aimerai pouvoir faire ce que j’ai envie de faire à mon tour… Mais oser parler du suicide en face de moi, même en rigolant, c’est comme signer son arrêt de mort. Ma vie paraît sûrement déplaisante pour certain et horrible pour d’autre, mais il y a certaine chose qu’on devrait se garder pour soi et surtout ce genre de remarque.

Touché à la corde sensible, moi un ancien dépressif, je fronce les sourcils et serre le poing, oubliant carrément que ce qu’il avait pu dire sur mes parties génitales avait l’air bien plus grave pour un homme. Je n’ai plus 7 ans, merci !

« Avant de vouloir éclairer ma lanterne, essaye un peu de connaître et savoir de quoi tu parles ! »

Je me lève en frappant sur ma porte, l’air blessé et les pupilles humides mais une voix grave et blasée rétorque avant lui :

« Monsieur Ahn ! Monsieur Hwang ! Je vois qu’apparemment votre discussion est bien plus intéressante que mes connaissances et comme vous le dîtes Monsieur ABOKI, ne venait pas donner des leçons aux autres alors que vous n’y connaissez rien. Je vous prierai donc tous les deux de sortir de la salle, vous dérangez le cours. »

Plongé dans le blanc des yeux de mon adversaire, mon cœur bat fort et lentement, j’attrape mes affaires, la mine déconfite puis pars en dehors de la pièce, le menton relevé et l’allure élégante, quasi arrogante. S’il voulait monter sur mes plates-bandes, pas de soucis mais j’espère qu’il n’a pas peur qu’on se frappe car ce n’est pas un peu de violence qui me fait froid dans le dos. Une fois dehors, je m’adosse au mur et croise les bras, laissant mon regard se perdre dans le vague. Lee Sian sort.

Sans rien dire, je suis ses gestes et souris taquin et méprisant.

« Je me demande pourquoi tu as cette impression de me connaître tant que ça. Comme si tu lisais en moi comme un livre ouvert. Ce n’est pas comme si tu avais des problèmes dans ta petite vie pour réussir à me comprendre… Peut-être que des gens à qui tu tiens en ont ? Qui sait… Pourquoi pas ? »

Non, non, aucun nom ne me vient en tête... Je ne dirais rien. Le mieux, c'est de se faire désirer. Je mime de ma main que je garderai la bouche scellée et énervé au plus haut point, je soupire et reprend mon livre, tentant de l’ignorer un minimum, de garder mon sang froid. Cependant, ça n’a pas l’air d’être mon point fort face à ce type. Autant bien se mettre sur la gueule une bonne fois pour toute tiens. Mais je me demande encore pourquoi il se doit obligatoirement de me faire chier. Il n'a peut-être pas aimé le fait que je l'ai un tant soi peu snobé au gala mondain de la dernière fois... C'est lui aussi ! A vouloir être ami-ami avec tout le monde. Hey, on est pas chez les bisounours non plus !

« Et si je t’énerve tant, ne t’inquiète pas pour moi. Je n’ai pas besoin que quelqu’un comme toi ressente de la pitié pour le fait que je ne puisse me rebeller. Je le vis très bien, vraiment. »

Sourire au coin, de toute façon, ça ne sert à rien que je cache la vérité. Oui, je ne me rebelle pas, je suis un garçon docile et obéissant, j’aime mes parents, où est le problème ? J’en tire tous les avantages dans un sens. Richesse, amour, tolérance, folie, abondance. Les étoiles oui, c’est une passion, mon amour mais écoutez, je suis réaliste et pas con, je peux bien attendre 2 ou 3 ans avant de mettre en route mes projets. J’ai toute la vie devant moi ! Et un paquet d’or dans les poches ! Je retourne dans mon bouquin une fois que mes mirettes l’ont fixé froidement et me délecte de cette lecture intéressante. Non vraiment ce cours était barbant.

Décidément quelle journée ! Je ne m’attendais pas a ça et encore moins a ne pas m’arrêter de lui dire ce que je pense de lui. Je devrais de temps en temps éviter de chercher les ennuis, même si je pense bien faire en lui parlant de cette manière pour essayait de lui ouvrir les yeux, je sais aussi que ça ne me regarde absolument pas. Je n’aimerais pas que quelqu’un se mêle de ma vie, alors pourquoi je le fais ? Je n’en sais rien, il me fait tellement pitié, il semble sure de lui et déterminé alors qu’intérieurement j’ai l’impression qu’il a envie de tellement plus que ce qu’il veut bien montré. Ça m’énerve, ce type m’a énervé dès notre première rencontre et c’est surement pour ça que j’arrive a lui envoyé tout ça dans la gueule dans crainte, je l’aime pas. Je ne le supporte pas. Ce qu’il peut me dire je m’en fou, tant qu’il entend ce que MOI j’ai à dire, ça me suffit. Je suis un chieur, je ne me prends pas de haut parce que j’ai de l’argent, mais on me dit souvent que j’ai une grande gueule, même à l’étranger alors que je ne parlais pas encore la langue couramment, je trouve le moyen de me faire comprendre et clairement même ! Enfin bon… Je crois que j’y suis allé un peu fort apparemment. « Avant de vouloir éclairer ma lanterne, essaye un peu de connaître et savoir de quoi tu parles ! » Bon on dirait qu’il n’y a pas de fin a cette discussion, mais je n’ai jamais laissé avoir le dernier mot a mon meilleur ami, je déteste ça ! Alors lui… aucune chance ! Sauf que… « Monsieur Ahn ! Monsieur Hwang ! Je vois qu’apparemment votre discussion est bien plus intéressante que mes connaissances et comme vous le dîtes Monsieur ABOKI, ne venait pas donner des leçons aux autres alors que vous n’y connaissez rien. Je vous prierai donc tous les deux de sortir de la salle, vous dérangez le cours. »

J’aurais du m’en douté, c’était trop beau pour qu’ils puissent continuer ainsi sans ce faire chopé ! Ils avaient déjà attiré l’attention et cela ne les avaient pourtant pas arrêté, donc… à la porte comme on dit. Je soupire, mais n’essai pas de me justifié, il n’y a aucune raison de toute façon je suis en tord, je le sais. Le cours n’était pas très intéressant et puis surtout me mettre à côté de Hwang Myung Dae pour étudier ce n’est pas une bonne idée ! Je range donc mes affaires sans bronché, je n’avais pas grand-chose dehors, juste un cahier pour suivre les instructions donc c’est rapide. Ça fait, je sors mon iphone et le garde en main, rejoignant le couloir, tandis que certains amis de la classe me souris, se moquant surement de moi, mais c’est fun ! Je suis puni ! Ouai ! Ça remonte a quand la dernière fois ? Enfin ça me ferait trop de mal d’y penser tellement je ne crois pas l’avoir était depuis mon départ de Jeju. A peine un pas hors de la classe, je regarde le brun, m’adossant au mur avec un sourire aux lèvres attendant qu’il se décide a envoyé son venin, car je suis sure qu’il ne va pas tarder, partir sans rien dire ne me semble pas être dans son caractère. Après peut être que je me trompe. « Je me demande pourquoi tu as cette impression de me connaître tant que ça. Comme si tu lisais en moi comme un livre ouvert. Ce n’est pas comme si tu avais des problèmes dans ta petite vie pour réussir à me comprendre… Peut-être que des gens à qui tu tiens en ont ? Qui sait… Pourquoi pas ? »

Un nouveau soupire dissimulé grâce a mon sourire qui ne c’est pas décider à quitter mon visage, je laisse le silence s’installé quelques secondes, avant de finir par lui répondre.

« Pourquoi moi ou quelqu’un que je connais devrait avoir des problèmes ? Vu ta réaction je suis sur que j’ai eu raison sur toute la ligne, après si tu as envie de croire que je ne peux pas te comprendre simplement parce que tout va bien dans ma « petite » vie, c’est ton choix. Mais a force de chercher des réponses la ou il y en a pas, tu ne fais que te justifié et donné des raisons de croire que la vie parfaite que tu es sensé avoir ne l’est pas tant que ça, c’est tout. »
« Et si je t’énerve tant, ne t’inquiète pas pour moi. Je n’ai pas besoin que quelqu’un comme toi ressente de la pitié pour le fait que je ne puisse me rebeller. Je le vis très bien, vraiment. »

« Si tu le vis bien, alors tant mieux écoute. Et correction, ce n’est pas que tu ne puisses pas te rebeller, mais plutôt que tu ne le veux pas, nuance. En tout cas je dois avouer pour quelqu’un qui m’a pris de haut je suis déçut. Tu n’as absolument rien a envié, je ne m’inquiète pas pour toi, tant que tu suivras papa, tout ira bien. »

Je le nargue peut être trop, le provoque et parle trop franchement certes… Mais c’est vrai quoi ! C’est chiant les types comme ça, on a juste envie de les voir s’imposé… ou peut être est-ce seulement moi ?
Enfin cela ne sert à rien de tourner en rond…

Et dire que je me faisais prendre en pitié par un aristoplouc à la « mords-moi le nœud », nan mais quel bouffon, autant de connerie gratuite ça m’horripile. Et en plus, éprouver compassion et tristesse envers moi. Rien que d’y penser ça me fou hors de moi ! Puis, me faire virer de cours, à moi à qui ça n’était jamais arrivé… Il faut un début à tout comme on dit. De toute façon l’informatique ça me barbe. On répète la même chose et pour moi qui ai besoin sans arrêt de stimulation cérébrale, je me fais chier…

J’en étais à où déjà ? Ah oui, duel de regards avec l’autre Lee Sian et sourires sarcastiques peinturlurés sur nos visages, oui oui, nous sommes deux chiens enragés devant un morceau de viande. Et ce morceau de viande malheureusement c’est la vérité sur ma pauvre existence ! Eh ben que voulez-vous, je ne me plains pas forcément mais il faut avouer que mine de rien, être privé de son rêve c’est assez frustrant, même si des fois, je me demande si j’en rêve réellement ? Je soupire et ne dis rien, agacé par ses fabulations et l’écoute à demi-mots.

Nia nia laisse mon père en dehors ça jeune inconscient ! Qu’il est lourd à la longue de toujours vouloir avoir raison. Aussi tête de mule que lui je ne connais pas. Je roule des yeux et gonfle les joues, saoulé et à bout.

« Oui, oui, oui ! Je suis un garçon soumis bla bla bla. Ça me va comme raisonnement, ok ? T’as raison, donc sur ce, je vais te laisser, j’ai d’autres chats à fouetter ! Ou je dirais plutôt que j’ai encore du temps à perdre à me dire que je ne pourrais pas me rebeller alors qu’en réalité, comme tu l’as si bien dis, c’est moi qui ne veut pas. Oui, je pense que je vais méditer sur tes douces paroles hein, ok ? »

Une grimace méprisante plus tard, j’attrape mon sac et replonge dans mon livre, fixant les lignes et reprenant mon souffle après ce coup de pression. Nan mais quel casse pieds ! Je ne sais même pas pourquoi il m’a fait autant chier pour au final, arriver sur la conclusion que ma vie n’est qu’un ramassis de mensonge. Mais oui Lee Sian, ce n’est pas comme si personne ne le savait, je veux dire, je suis plein aux as et dans le business, tout le monde sait comme on tourne dans ce milieu-là !

Quoi, vous n’aimez pas les étiquettes et les stéréotypes ? Ben moi non plus ! Un frisson me prend le dos en me ressassant les mots agaçants de l’autre imbécile et au final, me pose sur un banc après être sorti du bâtiment principal.

La prochaine fois, je me mettrais devant ! Au moins, je serais sûr de pas tomber sur monsieur muscles là.

Je me tape la main contre le front et consterné, je déprime en pensant déjà à ce soir, les parents me regardant furieux de mon comportement. Trop d’écart me risque la peine de mort, voire pire ! Autant me noyer dans ma lecture, ça me détendra un peu plus. Puis s’il passe par là, je lui fais un croche patte… J’ai 7 ans ma parole.

Toutefois, je vais quand même prier pour ne pas qu’il passe par là, j’aimerai être un peu tranquille ! Ah, j'ai honte...

RP FINI