Dois-je vraiment expliquer comment moi, Hwang Chul Hei, je suis ? Cela ne se voit pas assez ? Et si je vous fou mon poing dans la gueule, peut-être que ça vous aidera à vous en donner une idée ? Car oui, je suis quelqu’un de violent, et c’est tout à fait normal pour moi de répondre par la violence, de menacer quelqu’un pour avoir quelque chose ou une réponse, ou tout simplement par envie. Méchanceté et violence gratuite, c’est mon truc, ça. Tout comme manipuler les gens à ma guise, en usant de ma force et de la violence, pour avoir ce que je veux. Je peux être très intimidant, vous savez ? C’est pour ça que la plupart du temps, c’est les plus jeunes qui font le sale boulot, et que du coup j’me fais moins choper par les flics. Oh ouais, d’ailleurs, j’ai pas ma langue dans ma poche et je cherche jamais à faire des phrases qui pourraient sembler bien élever. Qu’on me considère comme un sale gosse qui n’a pas eu d’éducation, allez-y, je m’en tape. Je peux être très vulgaire également, mais à quoi bon ? Certaines nana aiment quand je suis vulgaire dans nos ébats, donc j’vais pas changer pour ça. Ouais, libertin comme pas deux, j’me tape au moins une nana à chaque soirée. Et je peux vous dire que des soirées, j’en fais ! J’suis pas quelqu’un qui aime trop être entouré, j’préfère encore ma caisse à des amis – donc on me considère parfois comme solitaire – mais si c’est pour faire la fête, je suis toujours partant. Même si je suis d’ouverture le lendemain, j’suis toujours partant. Vous devez vous dire qu’il y a quand même un bon côté sous ce mec froid, sous le salaud que je suis, n’est-ce pas ? Eh bien non. Sauf avec Na Yung, ma petite sœur, mais ça, c’est tout à fait autre chose. Et je ne vois même pas pourquoi je devrais vous expliquer la raison du pourquoi je suis aussi gentil, doux etc avec elle. De toutes, je ne le sais pas moi-même..

Grand gars, grande gueule, grand cou, grandes mains ; j’ai limite tout de grand, en fait – je vous laisse imaginer quoi d’autre également, hm. C’est simple, on me remarque grâce à ma taille, étant donné que je dépasse le mètre quatre-vingt. Ca plait aux filles, parait-il. Ce qui plait aussi aux filles, c’est mon cou, chose que je n’aime pas – elles trouvent que c’est très bien pour avoir plus de peau à embrasser dans le cou. Après tout, je ne suis pas contre ! Enfin bref. Je suis dans la norme, on va dire. Norme asiatique bien sûr. J’ai les cheveux naturellement noirs, mais il m’arrive de les teindre, par coup de tête souvent, ou pour plaire aux filles aussi. Je suis passé du rouge, au blond – chose que j’aurais du éviter d’ailleurs – à un espèce de violet clair. Bref, on me remarque aussi grâce à ça. Pour ce qui est du style vestimentaire ? Oh, c’est simple : la mode des gars de la rue, des voyous comme disent les vieilles. Il m’arrive d’être ‘bien habillé’ si j’peux dire, mais je me sens bien mieux dans un long short et un long t-shirt.

Darwin. J’aimerais vraiment y rétourner un jour, pour voir où j’ai grandi pendant à peine plus de deux ans. Tout ce que j’ai, ce sont des photos de mes parents et moi, posant un peu partout. Quand on est bébé, on n’a pas de souvenir, donc je n’ai que ça pour me rappeler que je suis né et que j’ai vécu un moment en Australie. Il y avait même des photos de Na Yung encore toute petite. J’avais l’air tout heureux à côté d’elle, à la regarder. Je ne sais même pas si j’étais un grand frère heureux de l’avoir ou non, je n’ai même pas essayé de le savoir. Je me souviens par contre de l’absence de ma mère. Elle est partie à peine onze mois après la naissance de ma petite sœur, et elle ne reviendra jamais. Quand tu es petit, tu as besoin de l’amour maternel. On n’avait que notre père pendant un petit moment, jusqu’à ce qu’on retourne à Séoul, apparemment la ville d’origine de mes parents.

Donc au lieu de grandir dans une ville magnifique, j’ai grandis dans la ville de Séoul, une capitale, avec une tonne de monde. Tout ça dans quelle maison ? Celle de ma grand-mère. Non mais sérieux, comme si elle allait nous donner l’amour que notre mère nous aurait donné ! Du coup, j’ai commencé à mal partir, à mal me comporter, à avoir de mauvaises fréquentations. Quand j’étais petit, je trainais déjà avec une bande de voyous et on volait de petites choses, on se moquait des filles, tout en faisant du sport. Quand j’ai grandis, ces petits trucs sont devenu grand, et quand j’étais au collège, j’ai commencé à voler de véritables trucs de valeur, à voler les vieilles dames, à trainer tard. Au lieu de se moquer des filles, je commençais à bien m’y intéresser et à m’intéresser au sexe. Quand je ne m’intéressais pas aux filles ou quand je ne faisais pas de sport, je trafiquais nos scooters, les motos et les voitures des plus âgés, je roulais dans l’illégalité – comme si je m’en importais. Bref, j’étais devenu le mécano du groupe, celui qui trafiquait tout pour rendre la voiture plus puissante, celui qui arrivait à voler des pièces chez les mécaniciens et autre pour tout changer. C’était ça, mon truc, quand j’étais ado. En plus d’aller faire des nuits en garde à vue, parce qu’on buvait, fumait, on se faisait choper de temps en temps… Bref, c’était dans ces moments-là que j’ai bien fait remplir mon casier judiciaire. Mais je m’en fichais totalement !

J’étais le petit délinquant du quartier assez aisé où on vivait, j’étais celui qui avait trafiqué des trucs chez les voisins pour m’amuser, j’étais celui qu’on ne voulait plus voir car on avait peur qu’il aille voler les autres. Ça ne s’arrangeait pas lorsque l’entreprise de notre père fit faillite et qu’on du ma sœur et moi arrêter les cours et travailler. Oh ça ne me dérangeait pas, puisque je loupais pas mal les cours et qu’en plus je ne me foulais pas. J’ai fait quelques boulots dans les garages de Séoul, mais je remportais apparemment pas assez d’argent. Je continuais quand même, gagnant de l’argent pour moi seulement, alors que ma sœur fut envoyé à Busan, chez notre oncle. Je finis finalement par tout quitter et aller moi aussi à Busan, simplement parce que je ne supportais plus mon père – il était devenu un vrai rabat-joie. Puis il n’arrêtait pas de me reprocher de préférer la mécanique au commerce, de préférer les voitures, le tunning, les fêtes et les belles nanas aux choses sérieuses. Je l’ai envoyé chier et j’me suis installé dans un appartement à Busan. Minable certes, mais assez pour moi. Je continuais à faire mon délinquant, mais j’avais cette fois-ci des plus jeunes avec moi, je leur refilais donc le sale boulot, quitte à ce qu’ils se fassent choper, je remportais les objets de toute façon. Le tunning et les rodéos sauvages étaient un moyen pour moi de remporter pas mal d’argent tout en faisant ce que j’aime, puisque ce stupide boulot de vendeur dans un magasin de sport ne me donnait pas assez. Qui dit que j’étais pas assez débrouillard ? Quitte à être dans l’illégalité, autant emmerder mon père jusqu’au bout !