Le regard rivé sur un plafond sombre et morose, une jeune demoiselle cherchait le sommeil, et ce, depuis de longues heures. L’impatience grandissait au sein de l’esprit de cette étudiante tendit que le sommeil ne donnait pas le moindre signe d’approche. Les palpitations attaquaient son cœur, certaines parties de son corps tremblaient sans arrêt. Nulle pensées ou images, aussi réconfortante puisse-t-elle être n’arrivait à calmer la jeune demoiselle. Tout ce qu’elle souhaitait n’était autre qu’une nuit de sommeil longue et paisible. Toutefois, il s’avère que cela soit trop demandé à la vie qui est sienne depuis si longtemps. Après tout, ce n’est pas volontairement qu’elle oublia tout ce qui la caractérisait, jusqu’à sa propre identité durant son enfance. Plus rien ne lui revenait en tête outre de rares moments en compagnie de ses géniteurs… Moment qu’elle croyait faux, impossible. Une teinte bien plus sombre caractérisait chacun de ses souvenirs, et ce, bien qu’elle ne comprenne aucunement pourquoi. Un jour, peut-être, les efforts et la volonté que Shizuka réunit au sein de son corps et son esprit finira par porter fruit. C’est bien pour cette raison qu’elle ne cesse d’y croire, jour et nuit… Au point d’en perdre le sommeil.
Suite à de longues heures à tenter de récupérer un minimum d’énergie pour être en mesure d’avoir une journée digne de ce nom, la jeune étudiante se retrouva avec, au maximum, deux heures de sommeil dans le corps… La nuit fut bien plus agitée et pénible qu’elle n’osa le croire à l’origine. Après tout, tandis qu’elle fixe le plafond de sa chambre, tentant de trouver le sommeil qui ne cesse de fuir, elle ne pense aucunement à l’heure qui défile, sinon, elle n’aurait guère été en mesure de dormir la moindre seconde. De ce fait, elle n’osa guère ce plaindre lorsqu’elle entendit le réveil de l’une de ses colocataires résonner dans la chambre alors que le silence régnait et que chacune dormait profondément. Bien entendu, toutes les autres sauf la concernée crièrent, réclamant le retour au silence. Cependant, bien que le silence soit de retour au sein de la pièce, le sommeil n’y était plus du tout… Prenant son mal en patience, Shizu finit par se lever, péniblement et dépourvue de la moindre motivation, elle avança jusqu’au miroir le plus proche. Soulagée, un faible et minuscule sourire étira ses lèvres, heureuse de constatée que son visage n’était pas victime d’horrible cernes. Disons que cela aurait encore plus anéanti toutes les possibilités d’avoir une bonne journée pour cette demoiselle. Tandis que maintenant, une belle journée ensoleillée pouvait s’annoncer pour elle, et ce, bien que les activités en compagnie de ces proches ne soient que peu nombreuses en ce début de week-end, rien n’allait retirer ce léger sourire de son visage, pas aujourd’hui.
Filant ainsi prendre une bonne et longue douche, Shizuka réfléchi à la personne à contacter en ce début de journée, espérant trouver une occupation quelconque qui la maintiendrait loin de la solitude et la torpeur qui l’accompagne, ne serait-ce que quelques heures. Profitant de l’eau chaude qui ruisselait sur son corps, l’étudiante vit apparaître le visage de sa plus vieille connaissance sur ce territoire, Hye Jin. Cela faisait quelques temps que les deux n’avaient pas rigoler ensemble. Par conséquent, dès lors que le retour à la chambre serait effectué, elle pourra envoyer un petit message afin de voir si elles pourront être ensemble aujourd’hui. Toutefois, tout juste ouvrit telle la porte de sa chambre qu’une sonnerie bien particulière résonnait. Celle de son portable, mais pas de n’importe quel contact… Celui en qui elle avait le plus confiance, son confident, son frère de cœur qu’elle apprécie tout particulièrement. Ce dernier lui proposait une petite journée en sa compagnie, proposition qu’elle ne pouvait, en aucun cas, refuser. Enfilant rapidement un débardeur orangé ainsi qu’un mini short en jeans, attrapant ses lunettes fumées, elle fonça vers la sortie, un énorme sourire au visage, heureuse d’avoir trouvée une occupation pour les longues heures qui approchaient…
Des rires forts, sincères, puissant furent nombreux à résonner dans l’air aujourd’hui. Shizuka arrivait toujours à retrouver une bonne humeur sans pareil auprès de ce jeune homme, il arrive à lui faire oublier les plus graves problèmes qui ne cessent de tourmenter son esprit, et ce, sans même connaître le tout dans les moindre détails. Tel est leur relation plus que fusionnelle… Ils se comprennent, se complètent et prennent plaisir à soulager l’autre du poids que ces épaules ne peuvent plus porter… Sans lui, Shizu ne serait certainement pas la jeune femme qu’elle est aujourd’hui. Du moins, c’est ce qu’elle ose croire, ignorant tout de son enfance…
Raccompagner par son ami jusqu’à la porte de son dortoir, elle le quitta sourire aux lèvres, heureuse d’avoir été en agréable compagnie toute la journée, et ce, sous les doux et chaud rayons du soleil. A peine eut-elle le temps d’ouvrir la porte de sa chambre, qu’elle entendit une voix l’interpellée, curieuse d’en connaître plus sur la relation présente entre les deux jeunes.
« Mayumi… Il n’y a rien entre nous excepté une grande amitié ! Qu’est-ce que tu veux que je te dise d’autres… » Disait-elle alors qu’une étrange teinte rougeâtre lui montait au joue, que son regard fuyait celui de son interlocutrice jusqu’à fixer le sol.
Pourtant, son cœur était dans l’obligation d’aimer un autre homme, celui que ses géniteurs lui ont promis dès son réveil dans sa chambre d’hôpital, il y a plusieurs années de cela. Une vie approchait pour Shizuka alors qu’elle n’espérait rien d’autre que l’opposer complet de cette dernière. Cependant, pour le simple plaisir de ses parents, elle devait se plier à leur volonté commune. Après tout, une demoiselle aussi soumise face à ses parents ne devait rien faire de désobligeant ou négatif.
« Puis… Arrête de te faire des idées en ce qui me concerne et lui, il n’y a rien… » Dit-elle alors qu’elle eut le courage de poser une nouvelle fois son regard sur la demoiselle devant elle.
Cette dernière semblait prête à quitter les lieux pour une soirée prévue depuis un long moment. Voyant le petit sourire en coin de Mayumi, Shizuka fila s’asseoir sur son lit, boudant, ne lui adressant qu’un signe de main accompagner de petit rire pour lui souhaiter une bonne soirée. Par conséquent, le silence redevint roi au sein du dortoir, de même pour la solitude qui remplissait de nouveau le quotidien de l’étudiante.
Toutefois, le bruit de la porte résonna derrière la demoiselle. Ne tournant guère la tête, persuader que sa colocataire avait oubliée un objet important, son corps entier fut traverser de frisson étrange lorsqu’elle senti des bras l’entourer par la taille. Son cœur s’accéléra tandis qu’un sourire étira ses lèvres au son de cette voix suave et familière.
« C'est triste d'être seule un samedi soir, laisse-moi te tenir compagnie ». Ne pouvant se retenir, Shizu laissa un léger rire résonner dans la pièce, alors que de nouveau frisson traversait son corps. Bien qu’elle refuse de l’avouer, être en compagnie d’un tel homme s’avère agréable.
« Peut-être ai-je un plan pour ce soir. Qu’est-ce qui te faire croire que j’ai besoin de compagnie un samedi soir… ? »
Fermant doucement les yeux, la jeune demoiselle profita de l’agréable sensation procurée par les caresses de son interlocuteur, aussi subtilement que possible. Lui prouver qu’il avait un certain effet sur elle était plus que déconseillé…