Je soupire, regardant encore et encore une fois ce putain de blog à la con. Ma vie est devenue un enfer. Et mes parents, j’ose même pas les regarder, surtout que depuis que ma mère a vu tous les mauvais commentaires sur le site d’Aboki. « Mon Dieu Myung Dae est GAY ! GAY ! », je vous épargne les insultes à mon égard et à celui de Yong Nam, j’ai envie de gerber. J’ai pas adressé un mot à mes parents depuis l’apparition de cet article, les choses sont allées tellement vite que quelques secondes après déjà, je ne pouvais pas me balader dans la rue sans qu’on me regarde dans la rue et qu’on parle dans mon dos. Ca me rappelle toujours cette sale époque. Celle où j’étais enfermé chez moi parce que j’avais peur que les gens soient déçus par moi. Ben là, j’ai pas raté mon tir hein.

Enfin, une bonne chose, le père de ma fiancée a appelé pour annuler le mariage. A mon plus grand regret voyons ! Néanmoins, je suis vraiment en colère contre tous ses gens qui se permettent de nous insulter, ma famille, mon couple, mes amis… Je fronce les sourcils et regarde mon téléphone, mon fond d’écran bien entendu, c’est mon petit ami avec moi. Et à mon agenda électronique, y a bien sur écrit pour aujourd'hui : « Sortie en amoureux ».

Allez Myung Dae, te laisse pas abattre ! Yong Nam n’est pas connu et heureusement, il n’y a pas tant de photo de lui avec son nom. Mais bon, j’ai bien fait de désactiver toutes les photos de mon blog personnel… Ils pourraient s’en prendre à Jun Ho aussi. J’ai envie de pleurer, je veux pas qu'on touche à ceux que j'aime... Moi qu’avais déjà du mal à admettre que j’étais gay, voir qu’on me balance ce mot de toute part. C’est vrai qu’on peut dire que je le suis, mais au fond, je me vois plus amoureux de Yong Nam qu’homosexuel. Bref, appelons un chat un chat comme on dit ?

Je reprends un sourire sur le visage et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] avec légèreté, il fait encore chaud en ce moment et je vérifie que ma tronche n’est pas trop horrible… Non, loin de là même, je pourrais presque dire que je suis radieux ! Mais ça, je sais pourquoi. Ne serait-ce pas là le pouvoir de l’amour ? Comment ça non ? mais si je vous dis èoé ! J’enfile vite mes chaussures et descends 4 à 4 les escaliers, jetant un coup d’œil au salon, mes parents me fixant, muets. Je leur fait un signe de la main quand la voix maternelle m’interpelle.

« Myung Dae… Fais attention à toi hein ? »

Je lui souris gentiment et hoche de la tête. Lunettes de Soleil sur le nez, j’attrape mes clés de voiture et ma besace et c’est parti pour chercher mon chaton d’amour ! Faisant attention sur la route (Oui pour une fois j’ai pas roulé comme un malade mental), j’arrive à l’appartement de Yong Nam et cours rapidement dans son immeuble dont je connais le code d’entrée, puis me faufile dans l’ascenseur pour rejoindre son foyer. Je frappe à la porte avec une large banane sur les lèvres et au final, ouvre la porte parce que j’ai un double des clés et que j'ai pas du tout envie de poireauter sur le palier.

« Yong Naaaaaam ~ On y va ! On va pas rester enfermé, aujourd’hui, on sort, on s’amuse, on mange comme 8 et après, je t’emmène chez le docteur ! »

Les hostilités sont lancées mon doudou ! Oublions les mauvaises passes qu’on peut rencontrer et emmerdons le monde entier hein mon Nam Nam ? C’est pas quelques mauvaises paroles qui vont nous blesser, on est un couple soudé maintenant ! Ne retirant pas mes chaussures, je me dépêche de le trouver et lui attrape la main, tout excité à l’idée de passer une journée entière rien qu’avec lui !

L’enlaçant dans l’ascenseur parce que j'ai une grosse envie de câmonou,je ne préfère même pas aborder le sujet des rumeurs par contre, je vais lui annoncer la bonne nouvelle :

« HEY ! Je me marie plus ! Donc t’as intérêt à m’acheter une bague tiens ! Tu veux manger quoi ce midi ? Chinois ? Japonais ? Italien ? Français ? Je veux un truc simple et bon moi perso’ ~ »

J’ai l’impression que ça fait depuis 2 mois que je ne l’ai pas vu, je ne peux pas m’empêcher de le tenir près de moi, de caresser ses hanches… En fait, je suis presque soulagé que tout est été révélé. Pour une fois, je me sens prêt à me rebeller face au monde entier et à leur dire royalement « FUCK » parce que Yong Nam est à moi et je suis à lui, qu’importe si mes fans en sont tristes, ça ne changera pas la donne ! J’en suis sûr maintenant, il n’y a que lui qui compte pour moi ! Je rougis tout seul en le regardant et emmêlant mes doigts avec les siens, je l’amène jusqu’à la voiture, lui ouvre la porte et file m’installer à mon tour et faire démarrer le moteur.

« En route pour un restaurant ! »

Sortant le GPS, je l’accroche sur le parebrise, vérifie derrière moi et démarre tout gaiement en entamant la conversation :

« Oh tu sais quoi ?! Récemment, Jun Ho… Il voit une fille ! Mon petit Jun Ho est devenu si graaaaand ! Y a quelques mois encore il savait même pas quoi faire dans sa vie et maintenant, le voilà mannequin, étudiant en informatique et … Amoureux ! C’est y pas beau tout ça ? »

Je cligne des paupières et prends un sourire de papa satisfait, tournant souvent la tête pour regarder mon bien aimé parce que je ne peux pas m’empêcher de le regarder et me dire combien il est beau ! Enfin, je devrais tout de même essayer de garder un oeil sur la route moi ...

« Tu sais quoi ? On va aller au parc d’attractions aussi ! Ca fait un moment que j’y suis pas allé et j’ai envie d’acheter pleins de trucs inutiles avec toi alors autant que ça soit des oreilles de chat et des straps qui clignotent ! Et puis, je suis sûr que tu aimes les roller-coasters ! »

Laissant un rire s’échapper d’entre mes lèvres, mon petit cœur bat plus fort, tentant de faire disparaître toutes ces sales phrases virtuelles de ma tête, je m’arrête au feu rouge de justesse, me détache brusquement, passe mon bras sur le dossier d’à côté et me penche pour embrasser passionnant mon petit ami, suçotant même sa lippe alors que la couleur verte vient d’apparaître. Je laisse doucement ma langue repartir et les bruits des klaxons me font sortir de ma transe, le fixant une dernière fois dans les yeux.

« On est bientôt arrivé, regarde ! »

Je lui pointe le resto’ et me dépêche de vite me garer parce qu’en fait… J’ai encore envie de l’embrasser. Le moteur coupé, mes mains accrochées au volant, hésitant… Yong Nam, me dit pas que je suis le seul dans cette voiture à ressentir cette envie hein ? Je te veux encore, te sentir près de moi, me dire que tu m'appartiens, c'est devenu une drogue, je te l'assure, t'es ma drogue à moi !

Aussi blanc qu'un cachet d'aspirine. Ma main qui glisse de la souris et qui manque de renverser le clavier et ma tasse de lait chaud. Un blog, une photo d'une personne que je connais que trop bien, c'est tout ce qui suffit à mon état. Si encore il n'avait pas porté un tel titre, mais là... il n'y a qu'un mot qui me sautait aux yeux – et sûrement comme tous les lecteurs – le mot « gay ». Le mot gay associé au prénom de Myung Dae. Et la cerise sur le gâteau ? MON nom, inscrit dans le paragraphe. Il n'y avait, certes, pas ma photo, mais il y avait mon nom. À la rigueur, si j'avais été le seul à prendre, j'aurais juste serré les dents, mais là... Myung Dae était pire que visé. Qui osait faire ça et comment quelqu'un avait-il pu savoir pour nous ? Un moment, court moment, j'ai pensé à ce que ça puisse être Kang Ryu. Même s'il n'était pas spécialement au courant de notre histoire, il avait pu avoir quelque preuve la dernière fois et si ça se trouve... Myung m'en voudrait de penser ça. Aussi, je chasse tout de mes pensées et éteins l'ordi avant de me lever. De toute façon, qui s'occupera de ça ?

Hélas, j'aurais dû voir plus loin que le bout de mon nez. Je fus averti d'un petit aperçu de l'enfer de Myung par le biais d'un ami commun et je lui proposais immédiatement d'avoir une sortie rien qu'à nous. Nous deux, pour nous évader et l'aider à penser à autre chose. Peut-être que ce n'est pas une bonne idée de tenter le diable concernant l'article, mais... après tout, le mal est fait, autant s'y confronter la tête haute et ne pas se laisser envahir ou se laisser démolir. Il faudra que Myung et moi, nous combattions, la tête haute. Et notre rendez-vous était pour aujourd'hui même. Une sortie entre amoureux, et je le lui avais bien rappelé ce matin, même si j'étais sûr qu'il n'oublierait pas. À croire que j'aime le contacter pour un rien. Je filais sous la douche et me lavais pour en ressortir et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Prêt et propre comme un sou neuf, je retournais à la salle de bain afin de vérifier que tout était en ordre question physique. Et aussi, peut-être, me préparer à l'affronter, pensant qu'il parlerait de l'article.

Et soudain, un hurlement qui me fait sursauter violemment, échappant bouteille de laque et peigne. Bon dieu, il n'était pas un peu fou pour hurler comme ça en entrant à l'improviste ? Il va finir par avoir raison de ma santé. Le cœur tambourinant la chamade, je le vois arriver et ne peux même pas arriver à être un peu contrarié ou simplement lui reprocher d'être trop violent dans ses gestes si bien qu'il avait faillit me faire avoir une attaque. Non, en contrepartie... je le suis. Ou me laisse emporter plutôt. Juste le temps d'attraper ma veste à manche courte et l'enfiler à la va-vite en entrant dans l'ascenseur.

— Yaaah, Myung, doucement ! Heureusement que la porte de l'appartement se ferme seule. Tu aurais laissé un cambrioleur me dévaliser en m'emportant comme tu viens de le faire sans me laisser regarder si tout était en ordre.

Mais son visage se décrispa rapidement, ne pouvant pas garder son sérieux, surtout avec une mangue aussi près. Trop près. J'ai presque la sensation que mes jambes vont défaillir. Il me ramène à la réalité. Ah, tant mieux, ça devenait dangereux. Remettons les choses en ordres. Il ne se mariait plus et il voulait une bague pour manger ? Haussant un sourcil, je le fixe un long moment, inclinant la tête.

- Je suis heureux, mais ce que je ne comprends pas c'est... Pourquoi une bague dans un restaurant dans le midi ?

Moi et la compréhension quand il y a trop de champ donné, ça fait deux. Nous voilà dans la voiture. Si je regarde le paysage au-dehors, je regarde aussi mon chauffeur. Un sexy chauffeur qui a des positions très sexy aussi. Qu'est-ce qu'il a le torse musclé ! Si, si, ça se voit, ne cherchez pas comment il y arrive par-dessus le t-shirt. Je ris à ses propos sur Jun Ho. Il est tellement mignon quand il est aussi excité.

- Tu sais, chaque personne devient grande un jour ou l'autre. Ça implique les études, l'âge, le métier et les amours.

Lui tire la langue, joueur avant de regarder la route. Quand il parle de parc d'attractions... ça fait tilt, forcément. Ma tête se tourne vivement vers lui. Alarme enclenchée dans le cerveau. Yeux qui pétillent et bouche qui s'entrouvre.

— Vrai ? Han et tu feras tous les manèges avec moi ? Puis j'aurais une barbe à papa ?

Il n'y aurait pas fallu se lancer dans ce sujet-là. Feu rouge, freinage intensif. Nouvelle toute petite frayeur, il n'avait pas bientôt fini de me faire peur ? Mais ce sont des lèvres qui répondent à mes questions intérieures. Un baiser délicat, langoureux, tendre, un plaisir à l'état pur. Des frissons, la tête qui tourne, et mon regard qui s'éteint derrière des paupières closes. Il va me donner envie de lui. Mais les klaxons ne sont pas de cet avis. Ils nous forcent à reprendre contrôle et à aller nous garer. Puis le silence.

Un long silence.

Mon visage se tourne vers lui et je miaule un bref : — Myung... ~, détachant ma ceinture de sécurité pour me pencher vers lui. Ma main se pose sur sa cuisse, pour me retenir alors que je pose mes lèvres aux coins des siennes, dérivant jusqu'à pouvoir l'embrasser totalement, sans me retenir. Mon bras libre passe autour de son cou et je manque un instant de me glisser sur lui, me ravisant parce que. Parce que ce n’est pas le moment ni l'heure. Il y a des enfants qui passent par là. Je souris, timidement et me recule vivement, de sorte qu'il ne me retienne pas et que ça finisse par mal se terminer, sortant immédiatement de la voiture.

— Viens vite, j'ai faim !

Ah, Myung Dae, je vais finir par devenir marshmallow. À cause de toi. Fais-moi griller et déguste-moi.

Hein ? Je le regarde un instant et cligne des yeux. Pourquoi il me parle du Midi lui ? Il sait au moins où c’est le Midi ? Décidemment celui-là, il n’est pas du matin tant qu’il n’a pas eu son verre de lait, ses gâteaux à la vanille, ses dessins animés… Et un câlin ❤ Je décide donc pour un restaurant japonais étant donné que le minou aime manger des sushis puis, le tiens à moi, toujours aussi amoureux, voir plus. Conversation toute à fait passionnante pour un Papa Mangue comme moi, je sais que les gens grandissent mais, mon petit Jun Ho a une tête si innocente et adorable, j’aurais pensé qu’il resterait petit toute sa vie, qu’il m’appellerait « Appa » et qui me demanderait toujours de lui dire lire l’heure parce qu’il arrive pas à la lire… A quoi je vais servir moi hein ?! Heureusement que j’aurais pas d’enfant tiens, imaginez le carnage !!

« Tous les manèges ?... Peut-être pas tous, je suis du genre à avoir peur des montagnes russes ! Mais promis, t’auras ta barbe à papa alors boude pas hein ?! »

Je veux pas mourir sur une attraction moi ! Mais, je peux bien prendre un peu de poids avec une sucrerie, puis si c’est pour voir mon boulet de petit ami s’en mettre partout, j’avoue que je trouve ça encore plus drôle ! … Mais pas aussi bien que l'expression sur son visage lorsque nos lèvres se capturent. Juste là, comme ça, parce que j’en ai envie et que, je suis sûr, lui aussi ! Qui ne pourrait pas en mourir d’envie alors qu’on sait pertinemment tous les deux que les choses ne sont pas aussi faciles qu’on pourrait le penser hein ? Je sais bien qu’il se retient de m’en parler et je sais très bien qu’il doit se dire que je vais le quitter dans peu de temps sous la peur ou m’enfermer à double tour dans ma chambre mais cette fois-ci Yong Nam, je te rassure, je te l’assure, si jamais je fais l’exclu de la société, je te ligote à moi ! J’ai pas l’esprit tranquille quand on sait que les gens ont ton nom à leurs bouches comme « Le petit ami de Myung Dae ». Dommage, qu'il est fallu qu'on continue la route...

Au final, je reste pétrifié sur ce volant à la con et tourne la tête quand il m’appelle, décontractant un peu mes muscles pour mieux… Le réceptionner, appréciant son jeu, ma pression sanguine me montant presque à la tête, ses doigts sur ma cuisse, j’ai l’impression d’être déjà tout rouge tellement j’en veux plus. Mes paumes passent le long de ses omoplates, puis le long de ses reins pour l’emmener à moi, approfondir encore plus ce baiser qui ne demande qu’à naître et renaître au creux de nos commissures.

Je soupire de désire lorsqu’il se retire et laisse ma tête retomber sur le siège, comme vider de mon énergie. Ca commence bien, je vais mourir avant la journée, je le sens bien ! Je rigole à sa phrase et ouvrant ma porte, je reste sceptique et hésitant, déglutissant avant de mettre mes lunettes de Soleil sur le nez. Je descends, perplexe, regarde à droite et à gauche et baissant la tête à fixer le pavé, je trottine pour rejoindre mon petit ami et lui attraper la main. Qu’importe si les gens voient un couple de gay et que ça les choque, je n’ose pas lui lâcher la main, vu combien je flippe. Je serre fort ses doigts entre les miens et arrivés dans le restaurant, je me racle la gorge et demande poliment une table tranquille.

Suivant le responsable de salle, nous voilà dans un coin, à l’abri des regards indiscrets, rien de mieux pour nous ! Retirant mon attirail de détective secret, je pose ma besace et puis, analysant de haut en bas mon Nam Nam, je m’exclame gaiement :

« Tu sais quoi ? J’ai toujours trouvé que tu t’habillais bien ! Et en plus, j’ai l’impression qu’à chaque fois nos tenues s’accordent ! Tu ne trouves pas qu’on est parfait ensemble ? »

Lui pinçant la joue, je m’assois à la table après l’avoir poussé à faire de même puis emmêle mes jambes avec les siennes, le regardant droit dans les yeux.

« Et au cas où tu aurais pensé que je t’avais emmené dans un restaurant dans le Sud de la France pour te demander en mariage, c’est rappé, on est toujours à Busan et j’ai pas encore acheté la bague. Mais on est bien dans un resto' et on va manger pleins de sushis ! »

Je sors mon portable et le prends en photo rapidement, rigolant face à sa tête.

« T’es beau même quand on te prend par surprise ! »

Je garde un doux rictus sur le visage et à l’arrivée du serveur qui nous dévisage tous les deux, je prends le menu en main, dans un silence de pierre… Quelques secondes après, d’un ton monotone, je fais ma commande et regarde mon petit ami avec tendresse. Me demandez pas de m’en empêcher ou quoi que ce soit, je suis littéralement fou amoureux alors, naturellement, je veux passer le plus de temps possible avec lui, partager des millions de choses, aussi mauvaises que bonnes ! Même si je me passerai bien de ce genre de mauvaise situation. L’employé parti, je reprends illico :

« On ira aussi au Sauna après le parc d’attractions ? J’ai envie de te faire un gommage et te frotter le dos ! »

Oui ma passion dans la vie c’est de prendre soin des autres alors, normal que j’ai envie de chouchouter mon chéri non ?! Et puis, il pourra aussi me laver s’il est sage ~... En y réfléchissant bien, je sais pas si c'est une bonne idée de nous laisser tous les deux nus comme des vers dans la même pièce... Quoi que ❤

« Au fait... Ca fait un peu notre premier rendez-vous amoureux officiel non ? »

Qui plus est, tout le monde le sait maintenant si ça ce n’est pas assez comme officialité, je me marie avec Yong Nam en Angleterre et on adopte un marmot !

« D’ailleurs, tu voudras dormir chez moi cette nuit ? Y a mes parents mais bon, c’est pas comme s’ils te connaissaient pas hein ! »

Je sais bien que Yong Nam pourrait avoir peur… Qu’il ait l’impression que je précipite les choses ou je ne sais quoi mais au fond, je veux plus me cacher, j’ai envie de vivre librement avec lui, on a rien fait de mal, on fait que s’aimer, où est le mal là-dedans ? En plus, je suis sûr que mes parents ne lui diront rien, enfin, je comprendrais que Nam Nam refuse. C’est pas une mince affaire de voir les parents officiellement en tant que… Couple.

« Et la prochaine fois… On ira voir les tiens. Avec ta sœur ! »

Un sourire rassurant, je lui attrape la main et lui caresse doucement les phalanges du pouce, parce que je suis prêt, prêt à faire des folies ! Aussi bien sentimentales que sexuelles niark niark niark ! De loin, j’aperçois un plateau arrivant avec beaucoup de nourriture (J’ai dit qu’on allait se péter la panse aujourd’hui non ?) et gardant ses doigts dans les miens, je ne les détache que par dépit, juste pour laisser l’employé mettre les plats sur la table. Mais après, je les reprends aussitôt une fois parti hein !

« Merci beaucoup. »

Oui je sais, je suis poli ❤

Pas de ma faute si Myung m'avait privé de mon petit déjeuner. Il allait devoir avoir ça sur la conscience. Je ne suis pas du genre à passer l'éponge sur un acte aussi violent que celui-ci. Non, mais, attendez, depuis quand on prive un chaton d'avoir son lait, ses gâteaux et ses câlins ? Omettons les câlins puisque Myung m'en avait déjà fait un. Mais le reste, je l'attendais avec impatience. À moins qu'il ne se rattrape avec le restaurant de Sushis !

- Juste ma barbe à papa ? Même pas deux ? Et puis des chichis. Et des boules de gomme aussi. AH ! Et une pomme rouge !

Non, non, je ne réclamais pas DU TOUT. Enfin, d'accord, un peu. Mais j'avais emmené un peu d'argent aussi, donc je pourrais lui offrir un souvenir de notre escapade ! J'irais lui acheter des straps, pour mettre après notre portable. Et puis, pas loin du parc, il y a un magasin de souvenir pour couple ! Avec des t-shirts assortit, des peluches qui vont de paires et pleins d'autres choses. Ça pourrait être sympa à aller voir, juste comme ça... enfin, non, non, je n'avais pas du tout dans l'idée d'acheter ça... quoi que. Mais ne disons rien à Myung. Lui et sa fierté masculine pourraient me refuser ce plaisir. Je ne le confronterais à tout ça qu'une fois dans le magasin, et je l'empêcherais de fuir en courant ! Dans tous les cas, je pouvais lui pardonner ses peurs de manège à sensation. Parce que moi, j'y suis vraiment attaché et il me semble que je serais ravie de pouvoir me faire câliner à la sortie des manèges parce qu'il aurait eu peur que je meure dedans en me regardant d'en bas. Halala, s'il savait tout ce que je lui prépare pour notre première sortie de couple officiel...

Oh oui, j'avais peur pour nous. Peur pour le lien qui nous unissait. Je savais très bien ce que pouvait causer une pression aussi importante, des harcèlements quotidiens. Est-ce qu'il tiendrait le coup ? Et moi, est-ce que je tiendrais le coup aussi ? On dit oui, maintenant, parce qu'on a pas encore subi grand-chose, mais quand ça sera le moment pour tout le monde de nous sauter dessus alors ça sera différent. Et nous risquons de craquer. Je le savais. Nous n'étions pas surhumains. Mais je garderais Myung à mes côtés le plus longtemps possible. Je n'imaginais plus pouvoir survivre sans lui à mes côtés ou sans son amour. Perdu dans le fond de mes pensées, pendu à ses lèvres, je laissais passer un soupire de plaisir. Mine de rien, un simple de ses baisers et ma tête me tournait, étant bien capable de lui en demander encore et encore.

Dites donc, mine de rien, on fait comment pour se retenir avec nos allures de « je te saute dessus dès que je peux » ? J'avais envie de lui dès lors qu'il me frôlait même le moindre petit cheveu. Une attraction comme jamais je n'avais pu connaître ou voir ça. Même dans les films ça n'existe pas. Nous, au moins, on ne fait pas les choses comme les autres et, en plus, c'est trop délicieux pour vouloir que ça s'arrête. Néanmoins, il me faut prendre des distances avec lui dans cette voiture. Mes doigts avaient légèrement remonté sur sa cuisse, posée à courte distance de l'aine. Je ne tenais pas à le violer ou bien à nous mettre dans l'embarras si. Enfin. Vous voyez ce que je veux dire. Je me recule donc très très vite. Mieux vaux ça que de le supplier de faire demi-tour et de rentrer à la maison. Je descends de la voiture et je le regarde faire surpris et... oui, blessé quelque part. Blessé qu'il se cache ainsi. Je sais qu'il préfère tout simplement éviter les ennuis pour ne pas gâcher notre journée ou juste parce qu'il n’a pas envie de tenter le diable et de se mettre dans les soucis jusqu'au cou – bien qu'il y soit déjà pas mal –, mais j'aurais pensé qu'il ne s'accoutrerait pas de cette façon. Ou bien qu'il allait y faire face, jouer l'indifférent à tout ça. J'imaginais simplement qu'il ne se laisserait pas faire, mais de par son attitude, il me laisse croire qu'il est soumis à la situation. Et je n'aime pas ça. Parce que s'il est ainsi, il se laissera marcher sur les pieds. Je ne veux pas retourner en arrière et le ramasser à la petite cuillère... Mon sourire a disparu, jusqu'à ce qu'on arrive à table et que je m'y installe. Là, il enlève tout son « déguisement » et je m'installe, gonflant les joues.

— Nos tenus ne s'accordent pas du tout. Entre quelqu'un de normal et un agent secret tout droit sorti du FBI, je ne vois pas où on se ressemble là, de suite.

Je le regarde et grimace, plissant les yeux. Mais qu'il me lâche la joue ! Je vais finir boursouflé à force d'être pincé comme ça ! Et qu'est-ce qu'il me parle de restaurant en France ? Il savait que j'étais un petit poisson rouge et que j'oubliais tout à la seconde ? J'incline la tête, l'observant intrigué.

— Me demander en mariage ?

Mon visage entier devient rouge, et EN PLUS, il m'a pris en photo ! Je tente de me cacher derrière la serviette en papier mise à notre disposition, posé à côté de baguette.

— Idiot, ne dis pas ce genre de chose et range ce portable !

Le serveur nous interrompt et c'est tant mieux, ça me permet de calmer la rougeur de mon visage. J'attrape le menu et commande rapidement ce que j'aime le plus. Des makis, des nouilles, de la soupe vapeur aussi. Et c'est tout parce qu'il faut déjà que je mette tout ça dans mon estomac. Il faut que je laisse de la place pour la barbe à papa, les bonbons, etc. Il repart et nous nous retrouvons seuls à nouveau. Je le dévisage. Il est beau. Très beau. Énormément beau. Je vais fondre. Mon sourire béas apparaît il me « réveil » avec son sauna.

— Oh. Oui, pourquoi pas ! Je veux bien te masser moi !

Enfin... Si seulement je n'avais pas vu une autre manière de le masser, me passer au travers de l'esprit, me rendant à nouveau aussi rouge que le nom de la devanture du restaurant ! Bon, Nam, calme-toi, on dirait un obsédé ! Enfin... c'était l'effet Myung Dae, ça ! Le fourbe. Notre premier rendez-vous amoureux officiel ? C'était comme ça que je voyais chacune de nos sorties : comme la première fois. En fait, je considérais chacun de nos câlins, de nos bisous, de nos sorties, de nos mots doux, comme si c'était à chaque fois la première fois. C'était l'effet que ça me faisait puisque chaque fois, j'avais les mêmes papillons dans le ventre, les jambes flageolantes et l'allure d'une collégienne.

— On dirait bien, oui. Tu ne trouves pas que ça fait un peu comme dans les dramas ?

Je laissais entendre mon rire clair. J'avais vraiment l'impression que notre histoire était un véritable scénario pour drama d'adolescente. En fait, je crois que je prenais trop à cœur notre relation. Imaginez que ça se termine pour x raisons, je finirais par me suicider à cause de ma trop grosse déprime. Bon ! Ne pensons pas à ça où je vais me crever l'oeil avec ma serviette de papier ! À sa proposition, je rougis encore. C'est une habitude chez moi, de toute façon. Dormir chez lui ? Avec ces parents pas loin ? Savoir que la rumeur – aussi vraie soit-elle – ils avaient pu en avoir la connaissance et...

— Et... que diront-ils ? S'ils ne veulent pas ? Et si je ne... leur plais pas ?

Toujours aussi soucieux, je ne changerais pas maintenant. Je me détends légèrement par la suite en me disant que si Myung était à mes côtés, tout se passerait bien. Avec lui, tout se passe toujours bien !

— Oh, mes parents ? Oui. Oui ça serait super bien.

Et j'étais, pour une fois, sincère. Je serais fier de dire à mes parents : j’aime quelqu'un. Ce n’est pas une fille, mais au moins, je suis fou amoureux. Parce qu'ils se seraient peut-être attendus à avoir des petits enfants avec moi. Ils en auront avec ma sœur, il ne faut pas qu'ils désespèrent. Et puis, je n'aime pas faire comme les autres. Moi, je suis amoureux de Myung~ et ils s'y attendent sûrement, peut-être, d'un côté, vu que je parle tout le temps de lui et que je n'invitais que lui à la maison, avant. Bref. Je sors de mes pensées sous la douceur de ses doigts contre le mien. Je le fixe, je lui souris, je me perds dans son regard et je me noie à ses lèvres. J'ai tellement envie de l'embrasser. Encore. Encore. Je n'ai pas le temps de lui en faire part que le serveur revient avec notre nourriture. Mon estomac reprend le dessus sur ma faible attitude et je sens déjà mon ventre grogner. J'ai faim ! À TABLE !

— Merci !

Avais-je dit, d'un ton salvateur alors que je sautais sur mes baguettes pour attraper déjà un sushi que je glissais dans ma bouche sans attendre quoi que ce soit.

— Hm ! C'est trop bon !

Les yeux clos, les baguettes encore entre mes lèvres, je prends mon pied rien qu'à manger. C'était en remplacement de mon petit déjeuner que je n'avais pas eu. Je rouvre les yeux et fixe ma mangue.

— Mange vite ou je te mange tout à ta place.

Et pour bien lui démontrer, je lui vole un de ses sushis, le glissant rapidement entre mes lèvres en souriant malicieusement. Ne jamais manger en présence d'un Nam Nam où celui-ci pourra vous laisser mourir de faim pour avoir son ventre plein ! Et en prime, pour bien le déconcentrer dans son repas, je glisse mon pied contre sa jambe. Bah quoi ? Je n'ai jamais dit que je n'étais pas fourbe...

Capricieux ? Non voyons, ne soyez pas stupide ! Yong Nam c’est le garçon le plus sage de toute la Terre. Le plus mignon et câlin aussi, le mec qui te fait… Rougir de plaisir facilement ? Non, mais, le pire, il bouffe pour 4. Non. Pour 6. Bref, s’il bouffait encore que de la nourriture… Pardon, mais faut l’avouer, on est gourmand. Très gourmand. Moi le premier je pense. Y a des fois même le soir, seul dans ma chambre, je fais descendre mes dessous sur les genoux et pense à lui très fort… NAN je déconne ! Je ne suis pas aussi… Obsédé… Juste un peu. HAN, ça me donne envie de faire du téléphone rose avec lui. Qu’est-ce que je raconte ? Je suis juste frustré sexuel, pas ma faute si quand il sourit, quand il soupire, quand il gémit, quand il se crispe, quand il frissonne, bref, qu’importe ce qu’il fait, j’y vois une attirance sexuelle, une torture mentale tout pour me rendre complètement gaga !

Par contre, je descends de mon nuage à sa remarque, essayant tout de même de ne pas trop montrer que j’étais vexé. Oui c’est le mot, quoi que, triste et déçu. Parce qu’au fond, je sais qu’il n’a pas tort. Je me cache… C’est mauvais. Même si pour moi c’est presque devenu un besoin, de me dire que je suis camouflé alors qu’au fond… J’ai blessé Yong Nam. Ne partons pas tout de suite dans la dépression, on dirait que je suis une femme enceinte, pas possible, je suis à fleur de peau ! Mais… Je vais le rendre heureux, c'est une promesse ! Haw, c’est quoi cette tête ? Hein ? Pourquoi aussi adorable, craquant, vermillon et sexy ? Et puis la photo est juste trop… Chou ! Chou ! Chou ! Chou ! Je me mets à sourire comme un abruti fini et lui faire lire sur mes lèvres tandis que le serveur arrive :

« Epouse-moi. »

Je rigole intérieurement, j’ai le meilleur petit ami au monde ! Enfin, il prend moins que d’habitude, il doit se réserver. Pour ma part, je demande des sushis, des makis, de l’anguille marinée, du thon rouge, du bœuf de Kobe bref, j’ai des goûts de luxe, faîtes pas attention ! Remplissant par la même occasion nos verres d’eau, je le regarde s’exciter par rapport à sauna… Me masser… Le voyant rosir, je me mets à rosir aussi et puis, marmonne doucement :

« Disons que j’avais pas pensé à ce genre de massage mais ça me va aussi… »

Y a des fois je me demande, nous qui sommes toujours très câlins, toujours très bisounours, comment faisons nous ? Je veux dire, comment on fait pour survivre dans ce monde sans mourir sous l’amour qu’on s’apporte ? Je le connais depuis tellement longtemps et pourtant, j’ai l’impression qu’à chaque fois je ressens de nouvelles émotions. C’est sûrement l’amour ça aussi ? Bordel, si j’avais su, j’aurais compris que j’étais amoureux de lui plus vite ! Car oui, oui, ce sentiment de ne rie contrôler, de se sentir complètement dépendant de l'autre, c'est juste... Merveilleux.

« Espérons juste qu’il y aura moins d’histoires que dans un drama parce que ça risque vraiment de me rendre psychopathe sinon ! Enfin, plus que je ne le suis déjà… »

Rigolant ensemble, je me tais finalement après avoir posé ma question, sentant tout de même qu’après tout, c’était un sujet délicat. Je mange sans rien dire, le laissant s’inquiéter, le regardant simplement de mes doux yeux parce qu’au fond, que dire ? Mes parents le connaissent depuis si longtemps mais là, c’est différent. Ca ne sera pas mon pote Nam Nam. Ca sera mon petit ami. Même si je me dis qu’ils ne vont pas changer leurs avis sur lui d’un coup, j’ai, moi aussi, un peu peur. Néanmoins, je ne comprends pas les gens qui ne pourraient pas aimer Yong Nam. Certes, la seule chose qui pourrait poser problème c’est qu’il n’est pas encore majeur… Dans pas longtemps mais bon ! Qu’importe, on verra pour ce soir et je préfère ne pas trop m’attarder sur le sujet, faut pas l’angoisser mon doudou !

Et puis, l’ambiance est trop romantique pour laisser un détail si peu important nous empoisonner la vie… Comme cette paire de lunettes. Je regarde une nouvelle fois mon attirail et prends mon temps pour me décider à abandonner toute idée de me cacher et de réellement supporter les insultes même celles des passants. Je me dis juste que. C’est injuste que Yong Nam ait à subir ça aussi. Je déglutis et au final, me réveille à ses menaces.

« Comment ça me manger ? ENFIN tout me manger ? »

Je me mets à rougir et ouvre grand les yeux. J’ai… Ma langue qui a ripé… Me manger… C’est pas ce que je voulais dire… Fin’… Je sursaute sous l’effet de son pied et… Où sont les toilettes, je me sens peut-être un peu trop excité. Hyperventilation activée, je souris embarrassé et au final, ouvre légèrement ma bouche devant lui en m’exclamant :

« Nourris moi… »

Mordant mes lèvres tout en plongeant mes pupilles dans les siennes, je les réouvre et prends par la même occasion mes baguettes pour moi aussi le nourrir, mettant un sushi devant son nez.

« Laisse Dae Dae te donner aussi à bécquetter ~ »

Yeux de biche, de toute façon, tu ne vas pas dire non ! Même si j’avoue qu’au fond, j’aurais aimé le nourrir avec mes doigts… A quoi je pense moi ? Avançant mon genou à côté du sien, le frottant doucement contre sa cuisse, mon cœur bat vite et… Tournant la tête autour de nous pour vérifier que personne ne nous regarde, j’abandonne l’idée de le nourrir avec mes baguettes, mets l’extrémité du sushi entre mes lippes et les approchent de lui, lui lançant des iris flamboyantes. C’est pas comme si j’avais déjà fait ça une fois dans ma vie… J’ai envie d’essayer !

Mes mains s’accrochent à ses épaules pour le rapprocher et doucement, je lui chatouille le menton, attendant qu’il vienne chercher sa nourriture… Entre mes commissures. On va mourir avant la fin de ce repas ou… Je sais pas comment on va faire… Mais… Faut qu’on arrête de jouer nos lycéens !

Myung Dae est le garçon le plus doué – ce, dans tous les domaines – le plus gentil, le plus adorable et le plus mignon qu'il soit. Pas étonnant d'être tombé sous son charme et pas étonnant de me voir ramper comme une larve à ses pieds. Il n'est pas, non plus, étonnant de me voir baver en le regardant. Le regarder avec ces yeux remplis de désir pour lui. Parce qu'en plus d'avoir un corps qui appelle aux vices, il a des lèvres succulentes ! Ça y est, j'ai envie de lui... Il est le diable incarné. Un démon en personne. Il arrive à me faire chavirer et à me rendre tout flagada ! Ce garçon à un pouvoir inestimable sur moi. Je sens que je vais finir par mourir. Et voilà qu'il me regarde. Aaah, ne m'observe pas avec ces yeux-là ! Tu vas me tuer ! Trop tard. J'ai déjà fait un arrêt cardiaque.

Je lis sur ses lèvres et le fusille du regard alors que je deviens – si c'est possible – encore plus rouge. Il n'a pas honte, hein ? J'allais lui planter mes baguettes dans le bras, mais le serveur m'en empêcha en débarquant. Que le monde est cruel. Je ne peux même pas me venger de mon cher et tendre amant. Non, mais ! Comment il ose lire dans mes pensées ? Et puis, il me prend pour un pervers ! Même si, je dois l'avouer, j'ai eu l'image, un instant, de moi massant une certaine partie de son corps, voilà pourquoi j'avais rougi. Mais je n'allais pas lui montrer ma perversion à l'état pur quand même ! C'était lui qui était sensé être le pervers dans notre couple !

—, Mais ! Espèce de pervers !

Bon, d'accord, l'hôpital qui se fout de la charité parce que j'avais pensé comme lui. Mine de rien, j'ai peur. Peur que ses parents me prennent à part, entre quatre yeux, et me disent que je suis une tare. Un péché dans la vie pour avoir fait virer de bord leur fils. Qu'ils me disent être déçus de moi où qu'ils ne m'apprécient plus. Parce qu'on s'adorait jusque-là, mais j'étais le pote de leur fils. Là, c'est différent, je suis considéré comme son petit ami... Forcément, il y a des choses qui changent avec la mentalité des gens. Bien que moi, j'adorais toujours autant ses parents. Donc on verra ça plus tard. Peut-être n'est-ce pas si mauvais de se confronter à ça ? De juste... voir ce que ça donnera sur le moment. Ne pas réfléchir et foncer. Si je viens à me poser trop de questions, je vais avoir peur. Et quand j'ai peur, je fuis. Je ne fuirais pas Myung Dae, non jamais, mais je fuirais ses parents.

De toute façon, comme le blog l'avait dit, j'étais son petit ami. Alors je me fichais qu'on me persécute, je me fichais qu'on me fasse du mal, moi je ferais tout pour protéger mon amant. L'amour de ma vie. Et puis, on est un couple alors on doit tout partager. Les bonnes choses comme les mauvaises, et ce, à n'importe quel prix ! Je ne veux pas qu'il soit seul dans un moment pareil. Je veux être là, avec lui, pour le soutenir. Il n'y a pas de raison qu'il soit le seul à souffrir ! Je ne veux pas souffrir, mais je veux l'épauler dans ce dur moment. Et nous en ressortirons encore plus fort, j'en suis persuadé. Je ne peux m'empêcher de rire à son lapsus et je me mords la langue pour éviter de lui sortir une connerie du genre « oui, je veux aussi te manger. » Parce que ça tenterait le diable. Et tenter Myung Dae n'est pas une bonne chose. Il serait encore capable de me suivre jusqu'aux toilettes et de me violer dans une cabine. Quoi que ça serait plaisant. Haem.

— Moh, petit bébé.

Je ris et attrape un sushi, le trempe dans la sauce et l'approche des lèvres de mon amant en laissant ma main dessous de sorte que, si un bout tombe, ça ne le tache pas. Une fois qu'il a mangé ce qu'il voulait que je lui donne, je repose mes baguettes et lui essuie le coin des lèvres avec ma serviette. Nous sommes sûrement le couple le plus chou de Corée. Je souris intérieurement face à mes pensées et lui adresse une petite grimace cute.

J'ouvre les lèvres pour attraper son sushi, mais il me l'éloigne et je le regarde surpris. Yah ! Qu'est-ce qu'il fiche ? Mais face à son jeu, je ne peux m'empêcher de sourire. Néanmoins, gêné, je regarde autour de nous. Personne ne nous regarde ou ne semble faire attention. De toute façon, on est dans le coin le plus caché qu'il puisse être. Je le regarde et me laisse approcher, posant mes mains sur ses poignets et vient récupérer le sushi entre ses lèvres non sans glisser la pointe de ma langue contre sa lèvre inférieure. Mes lippes, d'ailleurs, frôlent les siennes presque chastement et j'en profite pour soupirer d'aise. Lui faire tourner la tête ? Le rendre fou ? Et pourquoi pas ? Je souris et me recule, dégustant le sushi le plus délicieux jamais mangé.

— Merci.

Nous mangeons ensuite, tranquillement pour cette fois. Sûrement, pour nous calmer l'un et l'autre un peu, vu notre sang qui semble bouillir. Je relève le regard vers lui, attrapant mon verre d'eau. Puis, alors qu'il mange, semblant s'être calmé, je lance aussi naturellement que possible :

— J'ai envie de toi.

Et aussi naturellement que possible, je bois mon verre d'eau, regardant par la fenêtre. POUAH, j'adore voir la tête de mon amant aussi surpris et pris au dépourvu. Je le regarde à nouveau et ne peux m'empêcher d'éclater de rire, prenant la précaution d'avaler ma gorgée d'eau, avant, pour ne pas m'étouffer.

— Ah, t'es trop mignon quand tu fais cette tête. Ça me manquait de la voir !

Je prends ma serviette et m'essuie les lèvres, l'observant avec malice. Il a voulu m'en faire voir de toutes les couleurs dans la voiture ? Eh bien c'était mon tour dans ce restaurant. Et je suis sûr que son cœur allait faire plusieurs dératés et que son sang allait devenir encore plus chaud. Parce que je sais où appuyer pour lui donner chaud. Façon de parler, bien sûr. Je termine mon dernier plat, aussi innocemment que possible. J'ai l'air d'un ange, mais quand je suis avec lui, mes ailes brûlent et je deviens un petit démon bourré de perversion. Mais c'est de sa faute, ça ! C'est lui qui a commencé !

Moi pervers ? Mais voyons ! Personne n’est pervers ici ! Nous sommes simplement taquins, coquins, légèrement frustrés et plutôt ouverts d’esprit. Enfin, je le suis juste avec Yong Nam. Même si j’adore les câlins en général, je ne pousse pas la chose jusqu’à l’allumage avec les autres personnes et heureusement, sinon j’en connais un qui me tuerai ! Puis, ça m’intéresse pas de draguer. Je veux dire, j’ai une perle en face de moi, où est l’intérêt de flirter à côté ?

Autant flirter avec lui ! Surtout qu’excusez-moi, mais ce faire tripoter dans un sauna ça doit juste être… Le paradis. Et super excitant ! Vous imaginez, les gémissements en train de résonner dans la petite salle pour deux ? Pour sûr, si je m’écoutai, j’enregistrai la voix de Nam Nam au lit et la mettrai comme sonnerie de portable… Ou je l’écouterai avant de m’endormir mais là, c'est clair que j'aurais du mal à m'endormir ! Je suis fou.

Complètement fou. De lui, certes, mais fou quand même ! J’attrape le poisson, restant pensif un moment puis, mange avec appétit parce que c’est bon et que c’est un des sushis de Yong Nam donc, c’est forcément meilleur que ceux que j'ai. En plus, je me fais traiter comme un prince bref, vous pensez bien, c’est un plaisir de se faire essuyer la bouche par son homme ! On a l'air d'air fraîchement mariés, c'est juste trop craquant ! Je réponds à sa grimace en gonflant les joues tel un poisson globe et feins de lui donner son morceau pour mieux le faire… D’une façon, plus correcte ~ Plus intime...

Sensuellement, amoureusement, nos pupilles jouent entre elles et nos envies s’entrechoquent, sa langue me donnant un frisson, ses mains autour de mes poignets me donnant raison face à ma faiblesse la plus grand, la plus puissante : Yong Nam. Comment fait-il pour toujours réussir à me faire tourner la tête aussi facilement ? J’en sais rien, vaut mieux pas savoir, ça va me torturer les hormones… Si ce n'est déjà fait.

Préférant sourire à son remerciement, je laisse mes pieds jouer avec les siens sous la table, innocemment, mangeant mes sushis tout bêtement, prenant quelques photos inutiles de la bouffe pour mon blog perso’ et souriant comme un abruti dès que nos yeux se croisent, parlant de tout et de rien, surtout de rien… Non, faut pas déranger un Yong Nam en plein repas vous voyez ?

Enfin, faut pas non plus envoyer ce genre de phrase à un Myung Dae alors que depuis toute à l’heure il fait des efforts pour pas se glisser sous la table et faire malencontreusement descendre la braguette de son petit ami. Rouge. Et encore "rouge" ce n’est même pas assez. Je crache l’eau que j’étais en train de boire sur le côté (J’allais pas arroser mon Doudou sinon il allait hurler) et cligne des yeux tandis que son sourire de mesquin vicieux pervers joueur taquin que j’aime plus que tout me glace le sang. Tuer. Je vais le tuer. J’essuie donc la flotte que j’ai réussi à me balancer dessus et fronce les sourcils.

« T’es qu’un garnement ! »

Faisant la moue, je lui donne un coup de genou gentiment en guise de vengeance et engloutis mon dernier bout de viande crue, mâchant tel un barbare sorti d’un conte pour enfant. Ouais, j’ai l’air très civilisé mais je vous emmerde et je rentre à ma maison ! Finissant ainsi donc tous mes plats, j’appelle le serveur qui me regarde l’air surpris, j’ai encore le teint très rouge et lui fait signe d’apporter l’addition, m’essuyant rapidement et partant dans les toilettes avec mon sac.

« Toi. Tu bouges pas ! »

Partant telle une diva, je m’arrête au lavabo et sors ma brosse à dent, l’utilisant pour nettoyer ben… Mes dents ! Et il a de la chance, mon dentifrice, c’est du goût fraise ! Sortant telle une furie, j’avance avec élégance jusqu’à notre table et alors que le serveur arrive dans notre allée, j’attrape la tête de Yong Nam entre mes mains, ouvre sa mâchoire et m’accapare de ses lippes d’une façon hargneuse et sensuelle, ne le laissant pas respirer pendant plus de 40 secondes. Nos lèvres s'humidifiant à mesure que ma langue cherche à entrer en contact avec la sienne, des suçotements et des déglutis à répétition tandis que mes paumes se nichent dans ses cheveux, l'empêchant de se détacher, qu'importe si la honte de notre embrassade public le dérange.

« Votre addition… »

L’employé légèrement choqué, je m’arrête lentement et contemple mon amant comme jamais, d'une manière, vous savez assez hargneuse et glaciale, à vous en faire pâlir une tomate :

« Moi aussi j’ai envie de toi. J’ai plus qu’envie de toi. Et si tu penses que tu peux jouer les plus pervers, tu peux toujours te gratter. » chuchotais-je pour ne pas non plus étaler notre vie privée à droite et à gauche.

Je redépose un baiser papillon sur ses lèvres, sors deux trois billets de mon portefeuille et lui tends la main pour qu’on sorte du restaurant une fois le montant du déjeuner réglé.

« Mais, ce que tu dois savoir en priorité, c’est surtout que je t’aime. »

Et oui Yong Nam, je suis un petit ami digne d’un drama èoé ! T’as bien fait de bien vouloir de moi et tu sais que… Je suis heureux de savoir que c'est avec toi que je sors, même si on m'insulte de pd et qu'on te traîne dans la boue, ça ne changera pas le fait que c'est toi et toi seul que j'aime et je ne pense pas du tout que je pourrais aimer un autre mec.

« Bon, on va au parc attraction maintenant ? Ou tu veux peut-être que je m’arrête en pleine rue et te hurle dessus que j’ai envie de te prendre dans la voiture ? »

Quoi ? T’en avais marre de la discrétion ? Et ben moi aussi ! Je lui souris timidement et frotte mon nez contre le sien, serrant fort sa main contre la mienne.

« Viens, je ferais un effort pour faire un montagne russe avec toi. Mais juste un, hein ? »

Yeux de chat Potté, je ne le lâche même pas une fois arrivé dehors et, mes yeux exposés au Soleil, je plisse les paupières et peux profiter pleinement de la vue : Yong Nam. T’es le plus beau type de la Terre, je te le jure…

« Hein, hein, hein, que t’es le plus beau ? »

Maintenant, installons nous dans la voiture et évitons de nous sauter dessus. Pour le dessert, tu l’auras plus tard, ne t'inquiète pas ! Et je parle bien de chichis, barbe à papa et pomme d’amour, pour le moment, rien de plus que ça !

Ah non, mais la tête qu'il a tirée ! C'est tout simplement jouissif ! A tomber par terre ! J'avais réussi mon coup et encore heureux qu'il est eu le reflex de se tourner pour cracher l'eau qu'il n'a pas pu avaler par surprise. J'aurais eu l'air fin, trempé. Je pose mes mains devant ma bouche, histoire de retenir mon rire du mieux possible. Pardon Myung, pardon. Je souris fièrement à son « insulte » et le regardant terminé de manger alors que moi, je fini mon verre d'eau. Wuah, c'est trop cool d'avoir une journée rien qu'à nous. Mais je sens qu'elle va passer vite. Trop vite. J'ai envie que tout ça dure indéfiniment. Je n'ai pas envie de rentrer chez moi ou d'affronter à nouveau le monde du travail. Je veux rester avec lui, loin d'ici, dans notre bulle et ne laisser personne y entrer. Je l'aime, et ce garçon est mon petit ami. A moi et à moi seul ! J'aurais presque bombé le torse sous cette pensée, mais Myung me coupa l'envie.

C'était quoi ce ton, ce regard ? J'ai juste l'impression que les ennuis vont me tomber dessus. Je m'enfonce dans la banquette et couine de peur. Qu'est-ce qu'il a en tête ? Il disparaît, et je ne lâche pas la porte des toilettes des yeux. Je ne pense même pas à le rejoindre : trop la trouille qu'il me frustre sexuellement. Et le revoilà. Son allure ne dit rien qui vaille et son regard... il me fait froid dans le dos. Bon dieu, il compte faire quoi, là, devant tout le monde ? Il se saisit de mon visage, je couine à nouveau peu discrètement cette fois et.... et il m'embrasse. Les yeux ronds, le souffle coupé, étonné par son agissement, mais agréablement surpris à contrario. Il... Il m'embrasse. C'est si bon. OUI, MAIS ! Devant tout le monde. Mes joues prennent feu, je hoquette dans le baiser et lui mord la lèvre sans vraiment le vouloir. Mais mine de rien, le baiser me rend fou. Les papillons dans mon estomac reprennent de plus belle. Mes jambes deviennent si molle que, heureusement je suis assit. Mes yeux se ferment, j’oublie tout ce qui nous entoure : le restaurant, les gens, le serveur plus que surpris à côté de nous. Est-ce que quelqu'un m'entend ronronner ? Parce que je ronronne de plaisir. Mes doigts tremblants, se pose sur sa joue, j'approfondis le baiser et le rends plus pressant. J'ai envie de lui et je le lui fais bien ressentir dans la façon de caresser sa langue de la mienne, ou même, de l'aspirer un instant entre mes lèvres. Je soupire, j'aurais presque gémi s'il n'avait pas plaqué ses lèvres contre les miennes à nouveau.

Mais le serveur nous coupe dans notre élan, et je tremble de frustration. Maudit serveur ! Me retenant de lui faire manger son argent, je me tasse sur la banquette, les joues toujours aussi en feu. Et ce que me murmure Myung n'est pas là pour me calmer. Je déglutis difficilement en le regardant. Au moins, maintenant, les rumeurs sont loin d'être démenties. Et, au fond, j'espérais que Catalyst soit là pour nous voir. Qu'il se dise : « Merde, je pensais les atteindre, mais au fond, je les ai aidés. » Maintenant, je n'étais plus si sûr de détester cet article. Outre les injures à notre encontre, on était libre maintenant. Et ça, ça avait du bon. Je me lève et sors avec lui, main dans la main.

Son mot doux me faire fondre.

— Tu es un dingue, un disjoncté complet, mais... mon dieu, que je t'aime aussi.

Et voilà, le retour du marshmallow grillé ! Aimer quelqu'un d'autre ? Déjà, une fille, c'est hors de question. J'ai trop peur des filles et de leurs crises de jalousie. En plus, ça perce les tympans, c'est chiant, et il y a trop de maquillage dans les salles de bain après. Ensuite, les garçons, c'est trop brute, ça casse les pieds, ça ne range rien à leurs affaires. Mais Myung, il n'était rien de tout ça. Et puis Myung ne se classe pas dans des catégories. C'est la perfection à l'état pur, juste. Et je n'aime que lui. Je n'aimerais que lui. Incapable de vivre autrement maintenant. On l'a déjà vu il y a quelques mois. Je serre plus fort ses doigts dans les miens et le regarde jusqu'à ce qu'on soit arrivé à la voiture. Je ne raterais l'occasion de le dévisager pour rien au monde. Mon petit ami est le plus beau !

— Yaaah, ne dit pas ça comme ça !

Je lâche sa main et lui donne une tape sur l'épaule. Il est fou. Et si on venait à entendre ? Pas qu'il est honte de son couple, mais c'est gênant d'entendre quelque chose d'aussi intime que ça ! Mais je ne peux pas rester loin de lui (loin étant 5 cm) plus longtemps et le plaque contre moi, contre la portière passagère de la voiture.

— De toute façon, je compte bien jouer au docteur avec toi, au moins ce soir.

Il est hors de question qu'il s'en tire comme ça ! Et ça sera un remerciement pour la montagne russe ! Aha, je suis trop gentil. Okay, ça m'arrange et j'en profite, mais il ne faut pas le dire. Comment ça, trop tard ? Je souris et glisse mes doigts le long de ses hanches, le plaquant un peu mieux contre moi. J'ai juste envie de le manger, là, maintenant, tout de suite. Le manger, et ce, entièrement. Je regarde ces lèvres. J'ai encore envie d'y goûter.

— Non. C'est toi le plus beau !

Je consens à le lâcher et à se mettre au volant pendant que moi, j'attache à nouveau ma ceinture de sécurité après avoir pris place. Mais pour le dessert je... YAAAH, pourquoi je n’ai pas le droit à autre chose ? Je tourne ma tête vers lui et le regard béatement. J'ai l'air vraiment... niais. Enfin bref. Il démarre et... je tourne la clé pour éteindre aussitôt la bagnole. Les vitres sont teintées, MOUAHA ! Je détache ma ceinture et me contente de lui faire une petite frayeur. J'appuie sur la position couchette de son siège et lui grimpe sur les cuisses, plaquant mes lèvres contre les siennes plus rapidement que l'éclaire. Qui a dit qu'il fallait se retenir de se sauter dessus ? Oh, il ne se passera rien, mais il m'a frustré tout à l'heure, alors je voudrais qu'on soit deux. Et autant dire que ma vengeance va se manger glacée.

Je suçote sa lèvre inférieure, me mettant à cheval sur son bassin. Mes doigts se glissent sous son haut et parsèment sa peau de délicate caresse qui remonte jusqu'au haut de son torse, frôlant ses billes de chaires. Je gémis : je sais qu'il aime m'entendre, et j'ondule contre lui, nos bassins se frôlant tant qu'et plus. Parfois plus appuyés que d'autres. Je lui mords la lèvre inférieure, je quitte ses lèvres finalement pour aller jusqu'au creux de son oreille.

— Et si tu me gagnes une peluche, ce soir, je m'occupe de ton cas.

Mes doigts courent le long de son ventre, s'arrêtant sur la ceinture de son pantalon. Là, il voit de quoi je parle ? Je me redresse, tout calmé, mais mon regard jetant des flammes de désirs. Mon corps aurait presque pu clignoter avec une enseigne « rape me » et, aussi innocemment que possible, je me remets à ma place, calmant mon propre corps qui s'était enflammé. Pff, jamais coopératif celui-là. Moi qui veux mettre Myung dans l'embarras, je le suis aussi. Je vérifie dans le rétroviseur que je ne suis pas décoiffé et je réajuste mes vêtements, bouclant à nouveau ma ceinture. Je tape sur mes cuisses, excité.

— Vite, vite, les montagnes russes nous attendent ! En avant l'as du volant !

Je me la joue superman avec le bras en l'air, tournant une tête pas compatissante pour deux sous, en direction de mon amant. Mon amour.

HA ! On fait moins le malin là hein ? Monsieur a voulu me provoquer ben voilà, tu l’as sur les lèvres ! Et tu restes sur les fesses. Et puis, t’as pas le droit de dire que je suis pas poli, je me suis lavé les dents juste avant ! Mais j’avoue que le serveur a été juste en trop… Juste un peu. Enfin, ça m’aurait pas dérangé de lui sauter dessus là comme ç… Si, en fait si. Déjà, ses petites joues rouges ne sont qu’à moi et quand il boude je trouve ça trop adorable… Néanmoins, je suis content qu’on quitte ce restaurant parce qu’à cause de mon impulsivité je me suis retrouvé à amener tous les regards sur nous… Pas que ça me dérange mais, j’ai toujours peur qu’il y en a un qui nous agresse à coup d’assiettes… Perplexe, je suis perplexe !

Je souris à sa réponse, ben oui, tu m’aimes, je t’aime, on s’aime, c’est beau l’amour ! Cependant, une petite moue s’impose, je ne suis pas si taré que ça ! Presque mais pas aussi. Puis la faute à qui hein ? Le plus fou d’entre nous deux, c’est lui ! Et seulement lui !! M’enfin, pas la peine de m’appeler « Mon Dieu » voyons, je vais prendre la grosse tête. Je papillonne des paupières et le tiens fort près de moi. T’envole pas mon amour ! Bref, c’est comme ça que lancé comme je suis, j’ai envie de me venger encore pour mon eau gâchée que je n’ai pas payé parce que c’était du robinet mais quand même et me voilà agressé par une main sur l’épaule et une exclamation. Certes, je ne devrais pas dire en pleine rue que j’ai envie de me le faire… Mais lui, il ne devrait peut-être pas me plaquer contre la voiture.

Quoi que… Je plonge mes yeux dans les siens, son visage bien trop proche qui me donne envie de lui dévorer les lèvres et le sentir vibrer sous mes doigts et pourquoi tu ne veux pas jouer au docteur maintenant hein ? Je vire rose sur les joues, les pupilles se voilant et me voilà à baver, oui oui, je bave. Et borde, c’est quoi cette main frivole qui vient me chatouiller aux hanches hein ?! YONG NAM ! Espèce de dévergondé ! J’ai la tête qui tourne, non, promis : « Je serai sage jusqu’à ce soir » pensais-je en me mordant la lèvre inférieure.

Je m’évente avec les mains sous la chaleur qui m’afflue et souris, parce qu’il a dit que j’étais le plus beau. Bon, je ne le pense pas mais, profitons de ma supériorité pendant 5 minutes, je suis un homme magnifique et parfait, sentant bon la vanille et la modestie ! J’en ronronnerai presque ! Bon, c’est parti pour une conduite de maboule parce que vu comment je suis excité dans mon pantalon, ça va être dur de me concentrer… Quel pervers je fais. J’arque un sourcil sous l’action de mon petit ami et, éclair de génie, je vais prendre cher ! OH OUI ! Enfin, je ne sais pas si c’était cette réaction là qu’il attendait…

Je me laisse faire sans broncher, bloquant même ma respiration et attrapant ses cuisses immédiatement entre mes mains, elles sont si petites et menues, je suis sûr que j’en fais le tour avec mes deux mains… J’aime tellement ses cuisses ! Sous nos baisers, je passe mes paumes le long de son échine, ne voulant pas qu’il décolle ses lèvres des miennes, son gémissement me donnant presque la gaule… Merde, bouge pas du bassin comme ça ! Je grogne et réponds aussi d’un coup de reins. Et je veux qu’il gémisse encore et encore et encore et encore et touche moi les tétoooooooons ! Je fronce les sourcils quand mon amour casse mon délire et se permet de parler de ce soir… Comment ça ce soir ? Un coup de vent glacial passe… Je me relève en même temps que lui et le regarde, muet. Je sais pas si je pourrais attendre aussi longtemps. Enfoiré. Petit con. Je te déteste ! Je plisse le front et boude dans mon coin. C’est ça ! Recoiffe toi ! Je faisais des efforts pour bien conduire, mais tu vas voir l’as du volant ce qu’il va te faire morfler ! :

« J’espère que t’es bien attaché parce qu’il va m’être impossible de penser à autre chose que toi tout nu sur moi maintenant. »

Je mets en route le véhicule et démarre d’un coup sec, manquant de nous faire envoyer valser avec une autre voiture. Ouais… Je sais, je suis fou ! Me prenant dans un rally, j’accélère sur l’autoroute et allume la radio à fond chantant en me dandinant et jetant des regards sensuels à mon petit ami qui est bien trop habillé à mon goût.

« HEYYY SEXY BABY ! »

Je manque de tuer une grand-mère et un chien perdu, je freine quand une colonie d’hérisson décide de travers la route et ré accélère face à un pigeon perdu, heureusement, ce dernier a bien voulu s’envoler avant l’impact. Résultats des courses ? De grosses frayeurs, des hurlements terrifiants de ma part, du Gangnam Style à fond et un amoureux toujours autant habillé. Mais au moins, pas de mort !

« On est arrivé ! »

Les montagnes russes visibles non loin, je me gare dans le parking sans broncher puis m’arrêtant entièrement, je soupire et tourne la tête vers mon voisin et lui sors de but en blanc :

« Une peluche et j’ai une gâterie en plus de jouer au médecin ce soir ? Marché conclu, j’espère que tu as assez de place chez toi, parce qu’une peluche suffira pas à calmer mes envies ! »

Je lui attrape les cheveux violemment et l’empoigne fortement pour m’accaparer de ses lèvres et laisser ma langue lui retirer toute occasion de respirer. Je suis. En manque.

Comme si de rien était, je sors m’étirant fortement et vérifiant que ma belle bagnole soit propre, je remets correctement ma mèche et rattrape par le bras Nam Nam, l’amenant dans la queue pour entrer au parc. Ca va, y a pas autant de monde qu’un samedi ! Puis il est encore tôt. Bref, je me permets de lui raconter la composition d’un astéroïde et lui souris amoureusement, attrapant ses doigts quand c’est à nous. Oui, on est ensemble et je le vis très bien !

La vendeuse me reconnaissant apparemment s’arrête un moment, dévisage mon bien aimé ce qui me mets légèrement mal à l’aise, je risque juste d’hurler sous la paranoïa et d’un rictus digne de colgate nous sort gentiment :

« On fait une réduction pour les couples aujourd’hui ! »

Pétrifié, j’accroche un peu plus Yong Nam près de moi, hoche la tête face aux billets rose bonbon qu’elle nous tend et lui donne le montant exact… Restant légèrement ébahi, je penche le menton et puis me tourne vers mon compagnon :

« Tu crois que c’est une fan ?... Elle veut peut-être nous filmer et en faire un film érotique ! Vu comment on se saute dessus, elle en aurait de la bande à force mais bon… Fais attention, on va se faire kidnapper avant la fin de la journée… »

Préférant passer outre, je le tire sur la place centrale et lui demande au final :

« On commence par quoi ? Parce que, les montagnes russes là, maintenant, tout de suite, après avoir mangé… »

Certes, le voyage pour arriver jusqu’ici nous a mis en condition mais tout de même… On peut faire un truc… Doux et ridicules ?

« Tu crois qu’ils ont une petite balade en bateau ici ? Genre t’es sur une barque et la seule chose que tu fais c’est de regarder autour et de profiter des quelques décorations… »

Et je pourrais lui faire l’amour sur l’eau, ce serait génial. Ma tête prend une allure de pervers fini et d’une petite voix, je rajoute :

« Vu ce que j’ai en tête, je sais pas s’il faut vraiment que tu me laisses choisir les attractions… »

Je remue la tête de désespoir et lui fais une bise sur la joue, ce qui fait presque gémir une jeune demoiselle qui passait par là. J’ai peur !

Hoho... Me voilà dans le pétrin tout ça pour avoir essayé de jouer avec les nerfs de monsieur le chaud du caleçon. Quoi que je puisse dire, je suis pareil. Dans tous les cas, je ne pensais pas qu'attiser ses petits nerfs me seraient si violent. Je déglutis difficilement et le fixe, m'accrochant d'une main à la poignée de la portière et de l'autre à mon siège. Maman, sors-moi de là, j'ai peur.;o; prenant mon mal en patience, je le laisse s'extirper de la place où il s'était garé et je me raidis d'un seul coup. Pour sûr qu'il a réussi à m'ôter mon envie de lui rien qu'en m'effrayant sur la route. Je ne pense plus à rien sinon à mes prières intérieures. Je n’ai même pas eu le temps de dire au revoir à ma sœur, même pas eu le temps de voler deux-trois chocolats à Ryu et je n’ai pas eu le temps, non plus, de le voir caser. Ah et ma cousine qui va bientôt débarquer, je ne l'aurais pas revu non plus. Quel monde cruel !

— Myung, fais gaffe !

La grand-mère et son chien ont échappé belle. Un nouveau cri pour les hérissons, un autre pour le pigeon. Merde, Myung Dae est devenu fou et il veut tuer tout le monde ! J'ai engendré un criminel ! Ma vie est fichue. Je suis détruit. Je ramène mes derniers neurones à moi et prie à nouveau, cette fois en regardant le rétroviseur. Pourvu qu'il n'y ait pas la police, on est prêt pour la prison à vie à ce rythme-là. Les montagnes russes, elles sont bien là. On est donc arrivé et moi, je suis entier. Que c'est beau la vie ! J'en aurais presque pleuré. Je le laisse m'embrasser, moi un peu comme un pantin, à essayer de reprendre ses esprits après tant de violence et de choc. Tremblant, j'attrape la poignée de la portière et sors, tenant difficilement sur mes jambes tant elle tremble et moi, je suis blanc comme un linge. Myung... Myung sauve-toi ou je te tue. Je contourne la voiture lentement, le fixant d'un air qui ne signifie rien de bon. Je m'avance et. BAM. Le voilà plaquer contre la voiture. Espérons juste qu'il n'est pas fait de bosse sur la portière. Mais il m'a vraiment fait peur. Hey, ho, je suis une petite nature, moi. Il ne faut pas agir comme ça, il devrait le savoir. Je le fixe, de mes yeux furieux.

— INCONSCIENT ! IDIOT ! TARE !

Du Nam-Nam tout craché. Je reprends des couleurs, parce que je suis en vie et que personne n'est mort. Mais j'avais encore envie de le secouer.

— Tu as failli nous tuer ! Qui sait ce qui aurait pu arriver ! T'es vraiment un gamin immature ! Ne refais plus jamais ça !

Puis je souffle un bon coup. Non, parce que je dois aussi me calmer, c'est les nerfs qui retombent, surtout la frayeur. Bon, le pauvre, quand même. Il est marrant avec cette tête-là aussi. Et puis, gamin immature ? J'aurais pu trouver mieux parce que moi, je ne suis pas mieux dans ce genre. Je me radoucis. Je ne vais pas gâcher cette précieuse journée quand même. Je m'avance et lui colle un baiser sur la joue, puis un second sur les lèvres avant de me laisser traîner ou bien de le traîner au choix.

— Puisque c'est ça, tu m'achèteras du chocolat.

Quand on essaie de caser un bien en plus pour un mal... Je m'accroche à son bras, trop heureux qu'on soit encore entier et me laisse guider jusqu'à la queue. Encore heureux qu'il cherche à se faire pardonner, tiens ! Mais je me raidis à nouveau sous le regard et, surtout, les paroles de la guichetière. Elle a vu qu'on était en couple ? Aish, et maintenant on nous regarde. Je me détends toute foi rapidement aux paroles de Myung qui me fait littéralement tomber de rire. Il n’est pas sérieux, hein ? Je le fixe et le tire en direction des manèges.

— C'est moi qui te kidnappe aujourd'hui, et il n'y a que moi pour te filmer en plein ébat. D'ailleurs, à ce propos, j'ai une caméra chez moi~

Nooooon, ce n'est pas du tout ce que vous pensez. 8D quoi que. Je fixe un à un les manèges que je peux voir de là où nous sommes. Mes yeux pétillent à la vue du grand huit, mais, hélas, Myung me fait retomber sur mes pieds.

— Parce que ton circuit rallye n'était pas mieux peut-être ?

Je le fixe, ébahi avant de hocher frénétiquement la tête.

— Hwang Myung Dae, un peu de tenu !

Et hop, je chaparde un plan des attractions pour mieux nous y retrouver. Ho, si, il y a bien des barques. Ni une, ni deux, je le tire avec moi jusqu'au coin prévu et fixe les jolies barques. Sauf qu'elles sont bien décorées, et ce, pour des couples. Ne sommes-nous pas un couple ? Je bombe le torse, prends mon courage à deux mains et m'avance vers l'homme qui s'occupe de nous mettre à notre place.

— Nous voudrions la barque, là-bas.

Oui, d'accord, j'ai choisi la plus rose. La plus rouge. La plus décorée de fleur, mais HEY, c'est la seule barque où on peut être seulement deux ! Donc hein, on s'y fera. Je grimpe dans la barque et m'installe sur le siège confortable. La barque se met légèrement à tanguer et se stabilise, nous voilà deux sur l'eau. C'est beau, c'est mignon ! Je lui montre diverses choses du doigt alors qu'on avance doucement dans les eaux. On a l'air de deux vacanciers partis en croisière. Je me tourne vers Myung et lui appuie sur les joues de mes deux mains, l'approchant de moi pour frôler ses lèvres. C'est trop romantique pour que je ne l'embrasse pas. Et hop, nous disparaissons sous le pont. C'est trop chou et ça me permet de l'embrasser en secret des regards indiscrets.

Le fait que j’ai failli nous tuer en voiture, j’en étais conscient et que Yong Nam me réprimande comme ça, c’était bien la première fois. J’ai eu ce frisson quand il m’a plaqué contre la porte, j’ai eu ce frisson quand ses yeux se sont plantés sur moi, j’ai eu ce frisson quand sa voix s’est élevée. Et j’ai commencé à me détester pour ce que j’ai fait. Immédiatement, j’ai baissé la tête et je me suis excusé plus d’une fois, mais maintenant qu’on est main dans la main je m’en veux quand même un peu, je reprends un grand sourire après tout j’ai eu le droit à une bise et je n’ai qu’à acheter du chocolat pour me racheter… Dangereux publique. La prochaine fois, on prendra un taxi.

Néanmoins, je suis content et rassuré, mon petit ami n’est pas rancunier, ou en tout cas pas avec moi : Le voilà en train de rire à mes bêtises, sourire en me tenant le bras, me parler comme si nous étions déjà mariés, ça me fait bizarre et me voilà à rigoler à mon tour pour la caméra, il compte faire quoi avec ça ?! Je rougis en imaginant tout ce qu’on pourrait faire de son caméscope et me demande juste si je n’ai pas sérieusement un grain… Automatiquement, je grimace à nouveau face à sa réflexion.

« Désolé, je voulais pas te faire peur… »

Je suis un homme bizarre décidemment, cependant, il faut avouer qu’il en faut peu pour exciter certaines personnes, je tourne la tête vers la demoiselle qui poussa un cri douteux lors de ma bise et souris bêtement de toutes mes dents quand mon bien-aimé m’engueule une nouvelle fois. On dirait que les rôles sont inversés aujourd’hui, c’est mal !

Mais, pas le temps de répliquer que c’est moi l’ainé dans l’histoire, me voilà à me faire traîner par un Yong Nam ninja qui vient de s’accaparer d’un plan… Je tente de regarder la carte avec lui, toutefois, ça se sent qu’il a l’habitude le jeune homme, il a déjà repéré un truc qui lui plait ! Sans rien dire, je le regarde m’emmener dans un endroit inconnu et, mes yeux se perdent sur la foule, resserrant mon étreinte sur mon partenaire, j’ai peur de le perdre dans tout ce monde. Manifestement, les lieux peuplés n’étaient pas ma tasse de thé et voilà que je sens mon cœur s’affoler, faîte qu’on arrive à destination ! Je ne veux même pas essayer d'imaginer quel genre de meurtrier peut se balader là-dedans. Je devrais faire soigner ma paranoïa...

« AH ! »

Je m’exclame et ricane en voyant le petit courant d’eau, les embarcations et… Celle que chaton à choisi. Quelle idée de choisir celle-là ! Je gonfle les joues, montrant bien que je ne suis pas très chaud mais en observant les autres pour tenter de m’échapper dans une de libre, je remarque que c’est la seule à deux. Un léger rictus gêné et de satisfaction apparaît sur mon visage et m’installant avec lui, je remercie le moniteur et me place bien en face de mon doudou.

« C’est assez kitsch quand même comme décoration… » dis-je d’un ton perplexe.

Lui attrapant la main gauche de mes deux paumes, je fixe les alentours, les décors qui défilent et muet, des millions de questions m’arrivent en tête. Ce soir, mes parents, je me demande bien comment ils vont réagir. Et comment faire pour faire que les insultes cessent ? Et comment faire pour ne pas que ça rétorque sur les ventes de la marque ? Ou du moins, comment faire pour rendre la chose moins lourde. Et dire que je vais bientôt quitter la fac, que je n’aurais étudié que pour l’entreprise et qu’au final, je serais PDG… Je sursaute quand ses mains se plaquent sur mes joues et le regardant avec étonnement, je me ravise et déglutis même, attrapant ses poignets, l’attente de passer sous le pont me rendant fou. Ses pupilles, si sombres, analysant les miennes. J’avoue que même si j’ai regardé ce qu’il m’a montré, j’étais plongé dans mes idées… Il a réussi à me captiver rien qu'en quelques secondes, ce garçon est... Effrayant...

Ses pulpeuses caressant doucement les miennes, je pousse ses bras et entoure les miens autour de sa nuque, fermant les yeux pour mieux apprécier encore ce moment, les bruits de succions se faisant légèrement entendre dans le vacarme environnant. J’aimerai lui dire ces deux mots comme j’ai l’habitude de le faire, nonobstant, mes lippes n’ont même plus la volonté de faire cet effort, comme si les paroles ne suffisaient plus à lui montrer combien… Je l’aime. J'ai besoin de sentir son corps contre le mien, qu'il n'appartienne qu'à moi. Quel égoïste je fais. Le ciel se dégageant de la pierre, je cesse de l’embrasser, nos bouches rougies sous l’embrassade se quittant et je pose ma tête sur son épaule, le serrant fort contre moi, fixant l’eau avec inquiétude. Dans quoi ai-je pu bien l’embarquer ?

« Tu sais… Je ne suis pas d’accord sur le fait qu’on est balancé ainsi ta famille. Si je le pouvais, j’aurais lancé une bombe atomique sur ce blog ou du moins, j’aurais retiré toute trace du nom Suh. C’est dégueulasse, je m’en veux tellement qu’à cause de mon statut tu sois là-dedans… »

Froissant les traits de mon visage, je le lâche et le regarde d’un air abattu et puis, d’une petite voix, je passe mes doigts dans mes cheveux et m’exclame :

« Mais c’est trop tard maintenant… Je suis bien trop entiché de toi et j’arrive même pas à te protéger… »

Je me penche hors de la barque et laisse mes doigts effleurer l’eau.

« Elle est froide ! Et Nam ! Regarde ! De la poiscaille ! »

Essayant d’oublier cet instant d’égarement, cet instant déprimant, je le tire vers moi et lui montre les belles carpes rouges passant. Levant le menton, j’aperçois l’arrivée et me tournant vers Yong Nam, nos deux visages sont près. Paralysé, je le dévisage, admirant sa figure si douce et voluptueuse, ronde et chaleureuse. Une tendre risette se peinturlure sur mes lèvres et demande :

« Tu veux aller où après ? Un montagne russe ? S’il est trop haut je ne monte pas dedans ! »

Me moquant de moi-même, je me remets droit et attends sagement que nous arrivions à terre, happant le bras de mon petit ami entre le mien. J’ai l’impression que c’est la première fois qu’on est bras dessus-dessous… J’ai mon cœur qui bat vite et j’ai ce petit feu au creux du ventre, des papillons se baladant dans tous mon être. Je ne pensais pas que tomber amoureux pouvait être si… Fascinant et effarant… De mes mirettes, le monde a changé depuis que je l’aime. Je ne pourrais point dire si c’est mieux ou si c’est pire, néanmoins, il y a une chose dont je suis sûr, c’est que je ne veux que ce doudou-là près de moi. Et pas quelqu’un d’autre.