Je ne suis pas le genre de fille très compliquée à cerner. La jalousie, la possessivité ... ce n'est pas vraiment mon truc, pour commencer. Je m'énerve rarement, aussi. La colère ou la susceptibilité ne font pas partie de mon vocabulaire. Voire même, je ne crois pas être capable de ne pas pardonner à quelqu'un qui m'a fait trop de mal. Je ne sais pas vraiment, mais c'est ainsi. Par contre, je ne me fais pas marcher sur les pieds. Bon, bien entendu que si par tous les grands manipulateurs cela va de soi. Mais quand quelqu'un manque de respect à l'un de mes amis ou à moi-même, la gentille petite fée souriante et chaleureuse peut rapidement se transformer en une sorcière qui change en crapaud quiconque la maltraite. On m'a souvent dit que je n'étais pas crédible en fille en colère qui se met à hurler sur n'importe qui à tout bout de bras quand on s'en prend à mes amies. Alors, en général, j'ai cette sale manie de dire les choses soit avec un grand-sourire d'un air innocent, soit avec froideur et sans ciller. Effet garanti, jusqu'ici je n'ai jamais eu de mauvais retour. Mais je guette le jour où quelqu'un va me tomber dessus physiquement et où je ne pourrais rien faire. Je préfère prendre le blâme sur moi, plutôt que mes proches. Souvent, je me fais avoir. Trop bonne, trop conne, dit-on. C'est mon cas. Le pire étant que j'en ai conscience, mais que je ne peux pas m'empêcher d'enchaîner gentillesses et attention vers autrui. C'est quelque chose de grave. Si on me croise dans la rue, on va penser que je suis discrète et calme - et c'est le cas. Mais si je suis dans un particulier jour de folie, je vais être encore plus excitée que la dynamique de service. Tout dépend, en fait. Je crois que je peux être à peu près tout et n'importe quoi. J'ai attrapé la manie de sourire sans cesse, si bien que j'en viens parfois à avoir des crampes aux muscles. Mais je préfère ça qu'être ridée à force de trop froncer les sourcils. Je suis peut-être un peu trop généreuse, et j'ai tendance à faire passer les gens avant moi - mais pas dans les cas extrême. Quand il s'agit de vie et de mort, j'ai ce réflexe comme tout le monde où je cours pour ma vie. Toutefois, il y a quelqu'un que je désire protéger à n'importe quel prix et qui passe devant ma propre vie. Il s'agit de ma sœur cadette, June. Elle est encore jeune et passe sa vie à avoir son visage fermé par je-ne-sais-quoi. Elle est tout mon inverse, peut-être, en apparence. Mais toujours est-il qu'elle est ma petite sœur, ma raison de vivre, et que je donnerais tout pour elle. J'ai l'air innocente, comme cela, et je choque beaucoup de gens sur le fait que je travaille dans un endroit peut-être inapproprié pour une demoiselle pure comme moi. Néanmoins, si j'y travaille sans avoir honte ou sans être forcée, c'est tout simplement parce que j'ai une vue des mœurs un peu différente de celle des autres. Je ne me prends la tête sur rien - et par dessus tout, je me moque absolument de ce que l'on pense de moi. Et ce n'est pas une blague. à part June, bien sûr. Lorsque l'on me dit que l'on ne m'aime pas, ou lorsqu'une prétendue amie devient finalement une ennemie, eh bien, cela ne me fait ni chaud ni froid. Je me dis tant pis, et puis c'est tout.

Inutile de dire que la jeune Eden n'est pas agréable à regarder - c'est un mensonge. Elle a un joli visage, et en est plutôt fière. Sans s'en vanter pour autant, elle a conscience qu'elle n'a pas besoin d'appliquer une demi-tonne de maquillage sur son visage afin de l'améliorer. à vrai dire, elle ne dépense que peu en produits de beauté, juste assez de quoi entretenir sa peau déjà si lisse et si parfaite. Elle possède un visage tout à fait harmonieux et de jolies petites lèvres rosées fort attrayantes qu'elle étire souvent en un sourire. Ses yeux brillants reflètent la joie de vivre et le bonheur le plus total. Elle pétille rien qu'en vous regardant, et vous êtes obligés de lui rendre ses sourires. Elle est plutôt grande, pour une asiatique, du haut de ses un mètre soixante-huit - et elle est plutôt fine. Cela dit, il ne faut pas se fier aux apparences, être fine ne signifie pas être faible pour autant. Son style vestimentaire est plus ou moins aléatoire. Elle peut très bien porter des vêtements courts et moulants que longs et amples. Cela va simplement dépendre de son degré de flemme à aller chercher des habits dans sa penderie, ou de son envie à vouloir être plus présentable à tel endroit qu'à un autre. D'un point de vue objectif, on peut dire que c'est une très jolie fille qui a tout ce qu'il faut, là où il faut. Pour autant, elle ne se considère pas comme un canon, au contraire. Face à toutes ces filles siliconées ou maquillées des pieds à la tête, elle va se trouver bien laide et si peu superficielle qu'elle en fera un certain complexe. Mais préfèrera rester celle qu'elle est réellement sans se forcer à plaire plutôt que se cacher derrière de fausses apparences et plaire pour ce qu'elle n'est pas réellement - et qu'elle ne sera jamais.

Savez-vous d'où vient le prénom Eden ? Dans la bible, l’Éden est le jardin où Ève a succombé à Adam. Plus communément et plus simplement, on dit que c'est le Paradis. Imaginez la pression que cela vous donne ? Quand vous naissez avec un prénom qui vous incombera de la mission d'apporter le paradis aux deux personnes qui vous ont donné la vie ? Ils m'ont dit que c'était parce que j'étais leur petit bonheur, leur premier enfant. Ils avaient toujours eu du mal à faire des enfants et après multiples traitements, ils m'avaient eue. C'était beaucoup pour moi. Je me devais d'être une enfant exemplaire, puisqu'ils avaient tant eu du mal à réaliser leur rêve, n'est-ce pas ? J'avais peur. Quand j'étais petite, j'avais tout le temps peur. Peur de les décevoir, peur de dire quelque chose qui n'allait pas leur plaire ou peur d'effectuer une quelconque action qui pourrait les mettre en colère ... Je ne vivais pas librement comme ils voulaient que je sois, j'étais emprisonnée par mon propre prénom. Puis finalement, ils ont eu June. Ma petite sœur. Ma précieuse petite sœur. Ma cadette de deux ans. Je ne savais pas vraiment ce que je devais faire, à ce moment-là. C'était tellement soudain. Je pensais qu'ils avaient toujours du mal à faire des enfants, quand elle a pointé le bout de son nez. Oh, non, je ne l'ai pas détestée. Mais je l'ai plainte. Allait-elle être porteuse d'un lourd fardeau, elle aussi ? Je ne la connaissais pas, mais j'espérais que non. Pour son bien-être à elle, il valait mieux que non. Elle n'eut pas de prénom aussi significatif que le mien, quoi que le sien était tout aussi étrange. J'essayais d'être une grande sœur modèle qui s'occupait d'elle avec soin, mais je ne suis pas sûre d'avoir réussi comme il faut. On lui donnait toute l'attention, et j'avais peur qu'elle finisse comme moi. à crouler sous la pression ... En fin de compte, tout se passait bien, et je veillais sur elle comme je le devais même si nous n'étions pas aussi proches que j'aurais espéré l'être.
Et puis ils sont arrivés. Ces foutus problèmes financiers. Oh oui, je les ai détestés, au début. Mes parents avaient décidé de me marier jeune avec le fils d'une famille très riche qui allaient redresser notre économie. Je devais leur apporter le bonheur financier ? Leur ramener le paradis ? Je trouvais ça triste, plus ou moins. On me sacrifiait pour l'argent. On me vendait, en fait. Je n'étais qu'un enfant-objet dont on se servait pour parvenir à ses fins. Ils ne me montraient pas que cela les embêtaient de me marier comme ça. Alors que June, elle, en faisait des crises d'hystérie. Elle refusait simplement qu'on me lâche, comme ça, dans les bras d'un gars que j'allais très très certainement détester. Il était coréen également, arrogant et fier comme pas deux. Je le détestais au début. Il me volait ma liberté ... Ou tout du moins celle que j'aurais pensé acquérir. Mais c'était du vent. J'allais rester enfermée à vie. Emprisonnée de tout. Et cette perspective de vie était inacceptable. June semblait l'avoir compris, mais personne ne répondait à mon silencieux appel au secours. Dans un excès de rage, j'ai souhaité qu'il meurt avant même que je le connaisse, je voulais qu'il reste loin de moi, rester seule. Mais c'était comme si ma destinée était de me résoudre à répondre favorablement à l'attente de mes parents ... Je l'ai vu une fois, et deux semaines après nous étions mariés. J'avais à peine dix-sept ans. Même pas majeure. Mais lui l'était. Alors on se fichait de mon avis. Je me devais de jouer la petite amie parfaite, et vit qu'il n'était pas si abject que cela, en fin de compte ... Sans tomber amoureuse, je finis par réellement m'attacher à lui, je l'appréciais un peu plus. Et habiter sous le même toit que lui ne semblait plus si pénible quand bien même j'aurais préféré avoir un nouvel avenir. Mais c'est arrivé. On m'a appelé en plein milieu de la nuit, et on m'a demandé « Êtes-vous la femme de monsieur Jun Su ? » il ne m'avait pas fallu plus de temps pour comprendre ce qu'il s'était arrivé. Mort sur le coup. Et me voilà veuve. J'ai mis du temps à m'en remettre, mais j'ai réussi à y arriver, j'ai souvent une pensée pour lui même si je ne l'aimais pas tout à fait. Et finalement, j'ai décidé d'aller à l'université dans le domaine sportif, parce que c'était à peu près la seule chose que je savais faire ...