▬ Comme n'importe quels parents qui s'aiment et font leur premier enfant, Gim Kisuk et sa femme Hyun Suk étaient vraiment heureux de l'arrivée de leur petite Iseul. Ce qu'ils ne savaient pas encore, alors qu'ils pleuraient de joie dans la salle de maternité, c'est que ce petit poupon serait pourtant le seul enfant qu'ils auraient. Eux qui rêvaient d'avoir une grande famille devraient se contenter de donner tout leur amour à leur unique fille. Pourquoi ? Simplement parce que la mort du grand père d'Iseul vint obscurcir cette naissance. Et que malgré sa force de caractère, sa mère ne supporta clairement pas ce drame. Il ne connaîtrait pas sa petite fille, et surtout, comble du déshonneur, Hyun Suk n'était pas qualifiée ni en état de reprendre l'affaire familiale : l'université Mangyo. Fou d'amour pour sa femme et compatissant à sa tristesse, il fut donc plutôt logique que Kisuk reprenne fièrement le flambeau. Lui qui n'avait pas su montrer ses capacités à son propre père, allait enfin pouvoir montrer ce qu'il valait vraiment. Ainsi, il travailla beaucoup et cet acharnement porta ses fruits lorsque son géniteur plaça toute sa confiance (et son argent) dans cette université. Depuis, tout le monde sait ce qu'est devenue Mangyo, mais ce n'est pas ici ce qui nous intéresse le plus...

Dans la demeure familiale, luxueuse et remplie de domestiques et nounous, Iseul fait ses premier pas sous le regard attendri mais fatigué de sa mère dont la santé n'a fait que décliner ces dernières années. Son mari a beau tout faire, absolument tout pour qu'elle aille mieux, aucun médecin n'arrive à trouver ce dont souffre Mme Gim et tous laissent penser qu'elle est atteinte d'une dépression chronique. La petite fille grandira donc entre les absences répétées de son père et la maladie de sa mère. Bien sur, tout le monde comprit que cela n'allait pas être simple pour elle, alors on lui offrit tout. Tout ce qu'elle voulait. On bouchait ses oreilles, on fermait ses yeux, on la mettait à l'écart quand ça n'allait pas, on lui cachait les mauvaises choses et ne lui donnait que du bon. Mais pensez vous qu'un enfant soit totalement débile et indifférent à la souffrance ? Iseul devint très intelligente en grandissant et échappa souvent à la surveillance pour s'occuper de sa mère, la veiller, tenter de l'aider. Kisuk lui, ne savait plus quoi faire. Il tentait surtout d'être aussi présent qu'il le pouvait et surtout de faire s’intéresser sa fille aux études, qu'elle négligeait constamment. C'est lorsqu'elle eut 16 ans que sa mère mourut. Les circonstances, on les lui cacha, mais la demoiselle n'était pas dupe. Étrangement, elle ne pleura jamais mais développa un tempérament de feu.

Capricieuse à n'en plus finir, il fallait céder à ses moindres caprices sous peine de finir épuisé par ses supplications. Assez matérialiste, il lui arrive depuis toujours de faire des crises d'angoisse, de stress subitement sans vraiment connaitre les raisons. Et la seule chose qui arrive à la calmer est d'obtenir de nouvelle choses, un achat compulsif principalement. Elle se pense malade comme sa défunte mère, mais n'en parle à personne, ce qui donne d'elle l'image d'une fille sure d'elle, superficielle sur les bords et surtout très populaire. Quand on est la fille du dirlo, et qu'on rentre dans son université, il est certain qu'on ne passe pas inaperçue. Ce qui valut à Iseul beaucoup de faux amis dont elle se débarrassa rapidement. Le seul qu'elle trouva prévenant et en qui elle a confiance aujourd'hui, c'est Choi Min Ki ! Ils ne se connaissent pas depuis longtemps, mais elle l'apprécie réellement. Il est le seul à la soutenir quand elle se plaint de son père. Après tout, ce vieux sénile lui fait suivre des cours de médecine depuis un an, alors que son rêve ultime, c'est d'être photographe ! Alors quoi de meilleur que de faire les pires âneries pour se venger ? Sécher les cours, s'incruster dans d'autres, fuguer, fumer, boire, disparaître pendant quelques jours, user de son nom pour tout avoir... Elle lui fera tout subir jusqu'à ce qu'il comprenne sa passion, qui n'est elle, absolument pas un caprice.