C'est une journée de cours comme une autre qui s'annonce devant moi. Je me suis réveillée – ou plutôt fait réveiller pour être exacte – avec la présence particulièrement désagréable du réveil matinal. Bien entendu, je suis une fois de plus seule dans la maison car Papa est déjà parti du travail, ou bien il n'en est pas encore rentré, je ne me souviens plus du tout. Peu importe. Je me lève néanmoins joyeusement, non pas parce que je suis contente d'aller en cours, mais parce qu'après le lycée, j'ai prévu une sortie avec plusieurs de mes camarades pour aller faire un peu de shopping. Autant dire que ça motive bien plus que des heures de maths ou bien de littérature ! Je prends mon petit rythme matinal soit petit-déjeuner copieux, une bonne douche chaude pour se décontracter et le choix crucial des vêtements. Je mets toujours un certain temps avant de me décider pour de bon sur un ensemble précis, d'abord parce qu'il faut bien avouer que j'ai pas mal de vêtements en réserve, et aussi parce que je les aime tous beaucoup. Après plusieurs minutes de réflexion, je me décide finalement et trouve finalement ma [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] du jour, non sans une certaine fierté. J'aime quand je suis capable d'allier mes vêtements de façon classe. Je me dépêche, ayant déjà perdu beaucoup de temps pour la séance habillage, et sors de la maison à toute vitesse, courant comme une folle pour ne pas louper mon bus. Eh oui, en plus de ne pas avoir eu mon diplôme, je n'ai toujours pas le permis ! Néanmoins, cela ne me dérange pas plus que cela : j'ai Mai Lynn en secours pour me conduire, héhé. Je mets mes écouteurs de MP3 dans les oreilles et chantonne à voix basse les chansons qui passent : au moins c'est une façon de se mettre de bonne humeur !

Qu'y a-t-il de plus ennuyant qu'un cours, je vous le demande. Eh bien, c'est un cours qu'on a déjà vu l'année passée. Honnêtement, je n'ai rien contre l'école mais il va de soi que se voir faire le même cours exactement de la même façon par le même prof c'est saoulant. Sans rire, ils n'auraient pas pu me mettre un peu de piment dans ma vie lycéenne et me changer de classe ? Oui, je suis même dans la classe qui avait le même nom que l'année dernière. Comme quoi, l'administration ne se foule pas vraiment parfois. Encore heureux que j'aie sympathisé avec des gens de ma classe ! Bon, je m'en suis aussi mis à dos mais bon, ça, mon côté grande gueule ne m'épargne pas. Tant pis pour eux, je ne compte pas changer pour autant, j'ai ça dans le sang mes amis. Après, on peut toujours régler avec la loi du plus fort mais je doute qu'ils aient l'avantage, sans prétention. Honnêtement, il n'y qu'à observer mon père pour mesurer le niveau que je peux avoir avec mes poings. Ils ont peut-être l'air petits mais croyez-moi, ils cognent fort. Je reprends un bonbon dans mon sac, ayant trouvé là un moyen d'enfer pour faire passer l'heure plus vite, même si ce n'est pas grand chose. On fait comme on peut quoi ai-je envie de dire. C'est déjà la dernière heure de la journée, courage Soo Ah ! La force du dresseur est en toi !

Enfin, la sonnerie m'apporte la délivrance tant souhaitée et je suis la première, suivie de près par mes amies, à sortir de la salle. Ô joie ! Ô liberté retrouvée ! Je cours dans les couloirs, n'écoutant pas le sermon que me fait la surveillante, un grand sourire aux lèvres. Maintenant, la journée commence vraiment. Bras dessus, bras dessous, nous marchons insouciamment vers le centre commercial, les yeux pétillant déjà de bonheur quant aux merveilles que nous allons pouvoir trouver. Je suis sûre que je ne repartirai pas les mains vides, au grand dam de mon père. Je devrais même peut-être trouver un truc pour Mai Lynn, ça lui ferait plaisir ! On ne se voit que le week-end alors c'est l'occasion de lui faire une petite surprise. Nous nous rendons d'accord comme un accord dans notre magasin préféré : des vêtements géniaux pour pas cher, que rêver de mieux ? Surtout que la collection d'automne vient de sortir ! Qui c'est qui va avoir de jolis vêtements ? C'est bibi ! On ne s'attarde pas et on fonce directement vers ce qui nous saute aux yeux. Pour ma part, j'ai du mal à décider ce que je prends ou non et fort heureusement, l'avis de mes amies m'aide à trancher. Ma garde-robe va être au top de la tendance ! Je n'ai bien entendu pas oublié ma chère sœur et, une fois mes propres choix faits, je me mets en quête d'un ensemble à lui offrir. Je cherche, je cherche, déçue de ne pas avoir d'illumination soudaine quand soudain, j'aperçois sur le mannequin une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui me stoppe net. C'est juste parfait. Cela lui ira à merveille ! Elle va m'adorer et elle va me faire un de ces mets que je n'oublierai pas. Trop bieeeen ! J'essaie le pull et la jupe pour être sûre qu'ils sont à sa taille, puisque nous faisons la même – pour piquer ses fringues c'est génial ! - puis je vais payer tout ça. Au final, cela fait quand même une petite somme et je sens que mon père ne va pas apprécier. A quoi ça sert d'être riche si on n'utilise pas son argent ?

Nous sortons du magasin, en faisons plusieurs autres pour les bijoux, sacs, maquillage... Bref, nous faisons le tour du centre commercial en résumé. L'heure venue de rentrer chez nous, nous nous disons au revoir et, sacs en mains, je me dirige avec enthousiasme vers le chemin du retour. Comme je suis contente ! Cela a bien égayé ma journée. Je sifflote tranquillement, perdue dans mes pensées. Mais pas pour longtemps. En effet, j'aperçois un groupe de garçons – à l'allure pas très sympathique ni élégante au passage – qui s'avance vers moi. Oh oh. Mon alarme danger se met en route mais sans que je ne comprenne rien, ils m'encerclent, comme une meute de loups machiavéliques. Et encore, des loups sont plus mignons.

« Où tu vas comme ça ma mignonne? M'interpelle l'un d'eux en s'approchant de moi, ça ne te dirait pas de venir t'amuser un peu avec nous ? »

Sincèrement ? Non. Alors qu'il pose sa main sur mon épaule, je la lui retire sèchement, mes yeux lançant des éclairs. Si je pouvais tuer les gens du regard, je l'aurais désintégré accidentellement.

« Même pas en rêve. Je suis pressée, laissez-moi passer. »

Évidemment, ces abrutis ne bougent pas d'un poil, au contraire. Je déteste ce genre , de types extrêmement énervants. Soufflant de lassitude, je pose mes sacs au sol, relève mes manches et me prépare au combat. Je n'ai pas à attendre longtemps qu'un d'eux essaie de m'attraper mais je l'envoie d'un bon coup de pied rejoindre le sol. Cela promet d'être long. Pourvu qu'on n'abîme pas mes vêtements !