Plus de céréales, plus de lait, plus de tartines, plus de fruits, plus rien ! Bon sang, faut vraiment que je pense à faire les courses, je vais pas m’enfiler des ramens tous les matins. Et puis, c’est pas bon de laisser Andrew bouffer que ça. Lui caressant les cheveux, lui penché sur des mots croisés, il me regarde d’un regard incertain et timide et me sourit jusqu’aux oreilles.

« Blake ! Aujourd’hui, je vais avoir mathématiques. Tu crois qu’on fera quoi ? Je suis trop impatient ! La prof a dit que j’étais le meilleur ! »

Sirotant mon café, je réponds à son sourire et me réjouis de le voir aussi heureux d’aller en cours. Il y a peu encore, ce n’était pas du tout comme ça. Non, il n’aimait pas être de retour en Corée, me disait qu’il ne s’intégrait pas du tout mais maintenant, ça va mieux. C’est vrai qu’il est dans un bâtiment spécialisé, mais bon, que voulez-vous, c’est normal. Pour les gens comme lui qui ont encore besoin d’encadrement niveau relationnel, la fac aurait été mortelle. Alors que là, c’est limite s’il n’a pas plus d’amis que moi !

« Ah ! Moi aussi j’ai maths ! Avec la nouvelle prof qui vient d’arriver il y a peu. Il paraît qu’elle est bien foutue, qu’est-ce que je devrais essayer sur elle pour le premier cours à ton avis ? » dis-je d’un ton malicieux.

« Tu devrais être gentil avec les gens Blake ! »

Andrew gonfla les joues et me donna une tape sur la main, me faisant renverser du café. Je gonfle les joues à mon tour et lui lance un regard meurtrier.

« Hey ! Est-ce que moi je te dérange dans tes mots croisés ? »

« Oui ! »

Surpris par la réponse, je me remets bien sur mon siège et boude. Oui, je boude ! Non mais quel toupet de dire ça à son grand-frère qui l’aime. Grinçant des dents et aboyant presque, je finis de me préparer, vérifiant par la même occasion ma carrure et puis, attrapant mon sac sur le dos, je chope la main de mon cadet et lui fronce les sourcils :

« Viens là que je t’emmène à l’école ! »

Il m’attrape dans ses bras et me fait les yeux doux, comme pour s’excuser.

« Tu ressembles à une fille en faisant ça. »

A son tour de bouder !

Dans le métro, nous restons silencieux, lui feuilletant ses cours, moi écoutant un peu de musique et secouant ma tête en rythme. Curieux, il attrape un de mes écouteurs et se colle à moi pour mieux écouter et baisse vite le regard lorsqu’un groupe de filles nous épient. Je lui attrape les épaules et fixe d’un air mauvais les nanas. Que ça soit en bien ou en mal qu’elles parlent de nous, Andrew a encore beaucoup du mal à supporter le regard des inconnus. Je descends avec lui à sa station, marche avec lui jusqu’au bout et lui dit à ce soir correctement, qu’importe le temps qu’il lui faut pour me quitter, sans se retourner toutes les 3 secondes, de peur que je disparaisse. Tout comme notre grand frère. Je serai présent, il ne faut pas qu’il en ai peur.

Zieutant ma montre, je grimace. Super, je vais être en retard ! Pas que ça me dérange, mais la prof va tout de suite me repéré et donc, elle n’aura pas la surprise lorsque je lui ferai une petite démonstration de mon caractère de merde.

Entrant en faisant claquer la porte sans réelle intention, je pars au premier rang m’assoir près de mon « harem » qui m’avait réservé une place. Putain, elle est bonne ! A peine ai-je descendu les escaliers de l’amphi peu rempli que j’ai pu apprécier les gambettes de la prof. On m’avait pas dit qu’ils avaient des bombes à l’éducation nationale sinon je serai allé à l’université plus tôt. Ou alors, c’est juste en Corée qu’elles sont comme ça ? Tu me diras, tant qu’elles ont de belles jambes et un visage potable, ça passe ! Une femme reste une femme. Quoi que, y en a certaines qui devraient être nommées « Thon ».

Je lance quelques douces pupilles à mes biens aimées et leurs caresse discrètement les bras lorsque mes iris se figent dans ceux de la prof et, voulant lancer doucement le jeu, je m’affale presque dans mon siège, laissant mes genoux dépasser du rang et mes sourcils se arquer, tandis que mes doigts glissent le long des hanches des abruties qui me servent de… Euh, de filles collantes ?

Professeur Bom… Bom Lu Jia ? Hmm, c’est joli comme prénom. Lulu fera office de surnom. Alors Lulu, que dis-tu de mes signaux subliminaux ? Vois-tu donc où ses mains perfides se glissent elles lentement ? Oui, mes camarades ont des jupes aujourd’hui ! Tout comme toi, je raffole de ça ! Comment ça, ce n’est pas ton trip les nanas ? Mais si voyons. Et puis sinon, ça va vite te le devenir, je suis le genre de mec à te faire devenir lesbienne tellement je suis un connard.

Avide et mesquin, je ne détache pas du blanc de ses yeux et mords ma lèvre inférieure. Attendons qu’elle nous demande de faire un exercice pour la laisser entendre ma douce voix sensuelle. Parce que je le sais, au fond, elle risque de vraiment l’adorer ! Oh. Que. Oui. Puis moi en attendant, je peux profiter de la sienne et l’épier sans gêne. Une femme. Une vraie femme. Du genre mature quoi mais bordel, elle est bien conservée ! Comment ça je l’ai déjà dit ?

« Hey ! T’as un beau cul tu sais ? »

Oups, ça m’a échappé !