Combien de fois est-ce que j’ai fait ça ? Me rendre a des endroits pour décoché des petits boulots afin de mettre de l’argent de côté, je ne sais plus. Travaillé est loin de me déranger, après tout ça me permet d’être actif et de faire des rencontres, même si la deuxième raison est loin d’être ma priorité. Aujourd’hui c’est dans une boite que je dois me rendre, il semblerait qu’ils recherche quelqu’un, soit je serais cette personne ! Je n’ai rien dit aux deux autres zozos concernant ma décision d’ajouté encore un job à ma liste, avec tout ce dont je possède déjà, je sais qu’ils me diraient surement que je ne devrais pas en faire trop et tout ce qui suis ! Mais je n’ai pas la même vision qu’eux, je ne souhaite pas rester enfermé à la maison avec une fille et passé tout mon temps à échanger des mots tout mielleux, c’est… énervant, agaçant même ! Bon ce n’est pas tout, il faut que je me prépare ! Me baladant dans la maison avec une serviette autour de la taille, on se sent a l’aise c’est vrai, mais je doute que cela soit une tenue pour le boulot. Je cherche dans mon armoire quelque chose qui pourrait coller, mais c’est un peu le foutoir, faut que j’arrange ça un de ses jours ! Au bout de quelques minutes je sors des [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui semblent convenir, puis les enfile en vitesse en voyant l’heure qui tourne. Je dois faire vite, j’attrape mon casque, ma veste et descend en bas, croisant vite fait le schtroumpf qui me sert de frère.

« Je sors, à demain. »
Dis-je rapidement avant de fermer la porte d’entrée derrière moi, grimpant sur ma moto, il est temps de se mettre en route. Je roule jusqu'à la boite en question, me gare dans un coin éclairé et sur, histoire que rien n’arrive a mon trésor, quelqu’un touche ma bécane, ça sera l’heure de faire ses adieux a se monde je vous le garanti ! Me frôlant un chemin par l’entrée du personnel, je suis arrêté par le videur qui me relooke de la tête au pied, quoi ? Il veut ma photo ce gorille ?

« Je suis la pour le job, un problème ? »
Il me regarde, il ne semble pas apprécier mon langage, super ! Moi je n’aime pas sa gueule ! Je trace jusqu’au bar, évitant ses idiots qui prennent toutes la place sur la piste à croire que tout leur appartient, si c’était de moi je les aurais déjà écrasé sur mon passage ! Mais je dois me contenir, le patron va surement évalué chacun de mes geste, ce n’est pas le moment de faire le con. J’arrive enfin a destination, quand je vois une nana de l’autre côté du bar, je m’adresse alors a elle, ne faisant pas attention au fait qu’elle prenait déjà la commande de certains clients.

« Salut, tu sais où est le patron ? »
Bon ça va je fais même l’effort de rester poli, -oui c'est sa politesse ça- je marque des points la, non ?

La soirée commence calmement. J’espère qu’il n’y aura pas trop de monde parce que depuis quelques temps, nous sommes en sous-effectif. L’autre espèce de taré à été renvoyé parce qu’il était trop maladroit et qu’en plus il faisait sortir des bouteilles en douce. Résultat, nous voilà deux pour faire le travail de quatre. Je sais que vous vous dîtes que je ne sais pas compter puisque si il y a du travail pour quatre personnes et qu’un seul employé a été renvoyé, c’est qu’il en reste trois. Sauf qu’ici, la direction est légèrement pingre. Pourquoi payer quatre personnes quand trois suffisent à peu près ? Par conséquent, lorsqu’il y a trop de monde, nous souffrons. Enfin pour l’instant, ça va. Nous gérons sans trop de problèmes. Heureusement que nous avons l’expérience qu’il faut. Un débutant fuirait en pleurant, à notre place. Et puis ce soir, les gens sont relativement sympathiques et surtout polis. J’ai bien conscience que cela ne durera pas, évidemment, alors je savoure l’instant présent, avant que l’on arrive au moment où le bar sera blindé, les couples formés et les politesses oubliées. Pour l’heure, on me passe commande avec des « s’il-vous-plaît » et on prend les cocktails en me remerciant. Dieu que c’est agréable !

Enfin… jusqu’à ce que débarque un gars, sorti d’on ne sait où, qui n’est pas un habitué, et qui se permet de m’interpeler comme si on était pote. Du coup, la réponse qui manque de jaillir est la suivante « dans ton c** ». Je retiens cette phrase et en lâche une autre, plus polie.

« Dernier arrivé, dernier servi. »

Na ! Un regard amusé plus tard, je ramène mon attention sur mes clients et prépare leurs cocktails. Il peut rouspéter tant qu’il veut. Je suis au service des clients, ok, mais je ne suis pas à leur entière disposition. S’ils veulent quelque chose, ils attendent leur tour. C’est partout pareil et il n’est pas nécessaire d’avoir une bonne éducation pour comprendre ça. Une fois l’encaissement effectué, je prête enfin attention au client impatient. Je l’observe un instant. C’est marrant, sa tête me dit quelque chose. Enfin ici, tout le monde se ressemble. Bref. Je le fixe avant de reprendre la parole.

« Le patron est occupé. Tu lui veux quoi ? »

Tu me prends pour ta pote, j’en fais de même. Il n’y a pas de raison, n’est-ce pas ? En réalité, j’ignore si mon boss est disponible ou pas, mais si je devais l’appeler à chaque fois qu’un sac à vin le demandait, je ne serais pas sortie de l’auberge. Alors je filtre les demandes. Il y en a des importantes, et d’autres futiles, voire carrément débiles. SI vous saviez le nombre de clients que j’ai du envoyer bouler parce qu’ils souhaitaient dire bonjour, qu’ils prétendaient avoir les bras longs ou encore qu’ils voulaient une remise ! On en voit des belles par ici, à tel point que lorsque je raconte certaines de mes aventures à mes frères, ils ont du mal à me croire. Celui qui m’a traînée ici me répète souvent que « le client est roi » mais qu’il « est roi des cons ». Celui que j’ai en face de moi n’a pas l’air aviné, il a juste l’air jeune et impoli. Il me tarde de savoir pour quelle raison il veut parler au chef.

Alors qu’il n’y avait plus personne de mon côté du bar, hormis lui, une cliente s’approche et me commande un shot. Sans décrocher mon regard du brun, je sers la demoiselle. Non mais sérieux, j’ai l’impression de l’avoir déjà vu plus d’une fois, mais pas ici. Est-ce que ce serait chez Min Woo ? Non, je ne crois. A moins que ce ne soit à l’université… Et si c’est le cas, c’est qu’il est là pour le job. Ah non, pitié. Pas un autre étudiant ici ! Ce qui se passe au bar, doit rester au bar. Et puis ici, ça me permet d’avoir une autre vie que celle d’étudiante. C’est une vie dans laquelle j’épargne pour Soo Ji. Le patron sait que j’ai une fille et je ne voudrais pas que ça s’ébruite. Bon, pas de panique. Ecoutons ce qu’il a dire avant de nous inquiéter inutilement. Voilà qui serait brillant.

D’un point de vue général je préfère les endroits animés, donc une boite de nuit c’est sensé être parfait pour un job à mi-temps. Je ne doute jamais de moi, je suis sure d’avoir le boulot, quand je me donne à fond je ne me souviens pas avoir échoué dans quoi que se soit alors pourquoi cela serait différent cette fois ? J’ai déjà bossé dans plusieurs bars, ce n’est pas vraiment différent ici seulement le fais qu’on entend la musique, on voit des mini game lors des soirées spéciale et forcément l’ambiance, après ça… c’est un boulot de serveur comme un autre, enfin c’est ce que j’y vois, je verrais bien si j’ai tord après avoir passé quelques jours derrière le bar. D’ailleurs en ce moment la fille qui s’y trouve me donne l’impression d’avoir du caractère a vu de la réponse qu’elle m’offre après ma question pourtant si poli… -mais oui- « Dernier arrivé, dernier servi. » J’arque un sourcil, la première envie qui me vient et de faire fuir les clients dont elle s’occupe, comme ça elle pourra enfin daignait me répondre, je ne suis pas du genre patient et je ne veux absolument pas me faire servir par elle, c’est si dur de répondre a « ou est le patron ? » non mais je vous jure, il y a des tartes qui se perde !

« Qui a dit que je souhaitais commander quoi que se sois ? Tu as juste à répondre a ma question, je pensais pourtant avoir était assez clair… »
Dit-je en soupirant, lançant des regards peu sympathique et accueillant de manière pourtant discrète aux gens qui arrivés les uns après les autres pour commandé, lorsque se fut enfin mon tour! Oui parce que mine de rien je ne suis pas venu ici pour la regardé travaillé, dans le genre intéressant j’ai vu mieux. « Le patron est occupé. Tu lui veux quoi ? »

« Pourquoi je devrais te dire ce que je lui veux ? Occupé ou pas, ta juste à me dire où il se trouve, même ça tu as du mal à le comprendre, décidément… »
Je m’appuie au comptoir prenant un faux air désespéré. Non mais c’est vrai, elle est obligé de jouer la commère la, c’est sa secrétaire qu’elle veut connaitre les raisons de ma venu ? Pff et puis quoi encore ! C’est bien parce que je suis têtu et qu’il me faut se boulot que je reste ici à parler avec elle, sinon je l’aurais déjà ignoré depuis un moment... Mes petits boulots la journée plus les cours, je n’ai que le soir de libre et donc c’est le seul travail que j’ai trouvé qui ai attiré mon attention, je ne vais pas laisser passé ma chance comme ça ! Lorsqu’un client arrive et commence a commandé, je le lâche pas du regard, il semble gêner ou plutôt déstabilisé par le fait qu’il soit observé. Aah ce que c’est amusant de faire fuir ses pauvres gars qui se croient intouchable. Je regarde l’heure me rendant compte que je suis la depuis quelques longues minutes maintenant.

« Je devrais déjà avoir commencé le boulot, qu’est-ce que je fous. »
Marmonnais-je à moi même. Décider, je fais le tour pour me mettre derrière le bar puis fixant la serveuse cette fois ci, je dis d’un ton sérieux et sans réellement mâcher mes mots, comme toujours.

« J’ai de l’argent à gagner, si tu veux bien éviter de me faire perdre mon temps à l’avenir, ça m’arrangerais. »

Mais c’est qu’il est malpoli, cet hurluberlu ! Sa maman aurait-elle sauté le chapitre « politesse et bonnes manières » dans son éducation ou serait-il tout simplement du genre à renier sa bonne éducation pour faire style, parce que c’est plus fun ? Quoiqu’il en soit, il achève de mettre mes nerfs en pelote et la seule chose que j’ai envie de lui répondre, c’est d’aller se faire foutre. S’il ne veut rien, il dégage. Et s’il croit que je vais lui obéir au doigt et à l’œil, il se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! J’en ai vu d’autres, des pseudos durs à cuire, et il ne sera sûrement pas le dernier. Par contre, il est le premier à avoir réussi à m’agacer aussi rapidement. D’ailleurs, il est aussi le seul à être parvenu à m’énerver carrément. Il a un don ce gars ! C’est incroyable ! Sa façon de me parler est dédaigneuse, hautaine. Il a un problème. Un grave problème même. Et je vais me le faire. Je me penche par-dessus le comptoir et prends le ton de la confidence.

«SI tu ne me dis pas ce que tu lui veux, je ne te dirai pas où il est. Visiblement, je ne suis pas la seule à avoir quelques soucis de compréhension, n’est-ce pas ? »

A force de me la jouer dure, je vais finir par m’en prendre une bien méritée, sauf que là, j’ai quand même raison de rétorquer. Je veux bien laisser les gens bourrés m’engueuler mais je ne supporte pas que l’on me manque de respect. Le fait que cela vienne d’un homme qui n’a pas l’air éméché m’énerve encore plus et je suis obligée de me contenir pour ne pas lui sauter dessus. En fait, je pense qu’il fait partie de ces gens que l’on évite en temps normal parce qu’on sait qu’on ne s’entendra pas bien avec eux. C’est viscéral en quelque sorte. Ça nous prend au fond des trippes et c’est une sensation qui personnellement me déplaît fortement. Enfin bref, je l’observe chasser un client du regard. J’hésite un instant à le pourrir mais je me retiens. Il ne manquerait plus qu’il aille se plaindre au boss avec ça. Finalement, le client s’éloigne sans avoir rien commandé et, avant que je n’aie le temps de réagir, je le vois marmonner et passer tout naturellement derrière le comptoir. Non mais j’hallucine ! C’est quoi ce délire ? Et bing, sa dernière tirade m’annonce la couleur : il est là pour le job. Et bien dis donc… ça promet ! Je le jauge un moment, abasourdie qu’un tel gars ait envie de bosser au contact de la clientèle. Quand je dis qu’il a un grain ! Bref Ma Hya, émerge !

« Et tu ne pouvais pas le dire plus tôt, non ?! »

Ce n’est pas comme si je ne lui avais pas laissé le temps de parler, hein. Il a choisi lui-même de jouer les têtes de mule et de ne pas répondre à ma question. Résultat : lui et moi avons perdu un temps précieux. Je pose mon torchon derrière le comptoir et me dirige d’un pas alerte vers le téléphone situé dans la réserve. Je compose le numéro du bureau du boss et attends qu’il daigne répondre. Cet homme est loin d’être le patron idéal. Il se fiche un peu de tout du moment que l’argent rentre quand même dans les caisses. Parfois, je me dis que j’aurais mieux fait de continuer à bosser pour Min Woo… Quand enfin sa voix résonne à l’autre bout du fil, je lui annonce rapidement que le remplaçant est là. Pour toute réponse, j’obtiens un « file lui un tablier, je descendrai plus tard ». Le connaissant comme je le connais maintenant, il doit être en charmante compagnie. Crétin ! Voilà que c’est à moi de me coltiner le nouveau, que je ne supporte pas de surcroit. Je soupire bruyamment. Un peu de bonne volonté… J’attrape un tablier et un torchon et les lui lance. Comme je sens qu’il va me faire un flan, je prends les devants.

« Le boss est actuellement occupé. Et si tu ne veux pas intervenir en plein milieu d’une partie de jambes en l’air et perdre aussitôt le job, je te conseille de ne pas t’amuser à aller le voir avant qu’il ne vienne. »

C’est méchant de ma part, mais j’aimerais assez qu’il se pointe. Au moins, j’en serais débarrassée.

« Sinon, moi c’est Lullaby, et elle c’est Pearl. »

D’un geste de la tête, je désigne ma collègue, occupée avec les clients dont je ne peux pas prendre les commandes. Je déteste le patron quand il me fait ce genre de coups… La prochaine fois qu’un casse-pied arrive de mon côté, je l’envoie à Pearl. Comme ça, ce sera à elle de se coltiner les corvées. Voilà qui m’apprendra à jouer les bonnes poires parce que je suis la plus ancienne !

« Bref, t’as déjà bossé dans un bar comme celui-là ? »

J’espère franchement qu’il va me répondre que oui parce que je n’ai pas envie de lui faire faire le tour du propriétaire. Je ne suis pas suffisamment bien payée pour jouer les formatrices avec des gens qui m’horripilent.

« SI tu ne me dis pas ce que tu lui veux, je ne te dirai pas où il est. Visiblement, je ne suis pas la seule à avoir quelques soucis de compréhension, n’est-ce pas ? » C’est qu’elle a du caractère la petite, je préfère ça même si ça n’empêche pas qu’elle me plait pas… Je n’aime pas vraiment qu’on essai de me prendre a mon propre jeu, dirons nous. Et puis faut dire que j’ai presque l’impression de parler a un moi au féminin quand je la vois agir et répondre de cette façon, mais comme toujours je m’en fiche un peu. Je soupire montrant que ce qu’elle me dit m’importe peu, regardant ailleurs un instant pour montré a quel point elle m’intéresse, sans rien répondre, le plus important pour moi c’est de rencontré se patron, avoir ce boulot et gagner des sous ! Le fait de chassé un client rien qu’avec le regard n’est peut être pas la bonne méthode a abordé, mais la je ne suis pas vraiment d’humeur à me faire doubler, je n’ai pas de temps à perdre avec ses bêtises, si cette personne veut boire, qu’elle attende que je sois de l’autre coté, c’est simple non ? D’ailleurs je m’y rends rapidement n’ayant plus vraiment l’envie de patienté encore plus et de passé pour un client, alors que je ne suis pas la pour ça ! Je veux bosser, c’est clair et plutôt simple a comprendre il me semble. « Et tu ne pouvais pas le dire plus tôt, non ?! »

« Non » Dis-je simplement. Pourquoi j’aurais du lui dire ? Faire simple c’est pas mon genre, faut le savoir. En tout cas maintenant qu’elle a compris pourquoi je suis là, elle va le faire venir le patron, non ? Faut pas être débile non plus… J’attends adosser contre le comptoir, les yeux fixé sur la fille qui passe un coup de téléphone surement pour prévenir de ma présence… il était temps. Mais lorsqu’elle revient pour m’annoncé, attrapant le tablier et le torchon qu’elle m’envoie… « Le boss est actuellement occupé. Et si tu ne veux pas intervenir en plein milieu d’une partie de jambes en l’air et perdre aussitôt le job, je te conseille de ne pas t’amuser à aller le voir avant qu’il ne vienne. » Je bloque un instant, me demandant ou je suis tombé encore, mais soit. Si le patron aime se tapé des filles, c’est son choix, tant qu’il paye, moi ça me va… Bref pour le coup je fais quoi moi ? Vu qu’elle m’a envoyé les « outils » de travaille, c’est bien pour commencé. De toutes façon je ne repartirais pas bredouille donc… Je croise les bras et m’exprime sans pour autant prendre le soin de changer ma façon de parler, que ça plaise ou pas… ce n’est pas mon problème.

« Bon et pendant qu’il prend son pied je fais quoi moi, je me tourne les pouces ou je bosse gratuitement ? » Oui la patience n’est pas mon fort et je sais le faire comprendre ! Franchement si c’est pour attendre que l’autre idiot se tape des nanas pour avoir le job et savoir si oui ou non je serais payé, autant que j’aille le voir directement sans attendre. « Sinon, moi c’est Lullaby, et elle c’est Pearl. » Ah le passage « présentation » je m’en serais passé…

« Quels noms bizarres… » Bon il se doute que c’est des « pseudos » mais bon, lui c’est Bak et c’est tout, qu’on ne vienne pas lui dire de se choisir un surnom au boulot, ça va pas la tête ! J’enfile le tablier toutefois, bon ça rend pas si mal mine de rien, puis m’assoit sur un des tabourets, regardant la nana qui m’exaspère un peu depuis le début, elle et moi ça risque pas de rouler comme sur des roulettes… ça au moins faut pas être aveugle pour le remarqué. Enfin je n’ai même pas envie de me présenté pour être franc, mais la deuxième nana m’a rien fait encore, donc je ne vais pas l’effrayait tout de suite.

« Ewon Bak ou à la rigueur Bak ça me va, mais je ne veux aucune surnom stupide.» Bon au moins ça c’est dit. « Bref, t’as déjà bossé dans un bar comme celui-là ? » Je la regarde d’un air qui veut a peut près dire « tu te fou de moi ? »

« Non je suis un nouveau, je ne sais rien. » Ironique moi ? Non du tout… Je veux juste voir ça réaction en passant pour un noob de première, même si avec mon expérience je risque de me trahir assez vite, je n’ai pas envie de me tué a la tache tout de suite alors que je ne sais pas encore si je suis officiellement engagé, je ne suis pas totalement stupide non plus.

J’ai officiellement en face de moi le meilleur de tous les emmerdeurs. Si vous trouvez encore mieux, ne me le dîtes surtout pas. Celui en tient déjà une sacrée couche, alors je n’ose imaginer celui qui serait encore plus chieur ! Non, il ne pouvait pas le dire plus tôt. Oh bon sang ! On va se prendre le chou jusqu’à la fin de la soirée, et plus si non affinités. La soirée va être animée. Je le hais, et je hais le patron. Je les déteste tous les deux. Je sens qu’ils vont s’apprécier, tiens ! Bref. J’ai encore le droit à une réflexion stupide de sa part. Qu’est-ce qu’il peut être vulgaire ! Je me demande comment il peut réussir ce tour de force sans employer le moindre gros mot. C’est un champion dans le domaine ! J’y crois pas… Enfin cette fois, je ne retiens pas mes mots. Se tourner les pouces et bosser gratuitement sont les seuls options qui lui viennent à l’esprit ? Soit, je vais lui en proposer une autre.

« Sinon tu peux prendre un ballon et aller jouer sur l’autoroute. »

A priori, ce n’est pas bien méchant comme réplique, mais lorsqu’on connaît ma patience habituelle, on peut être étonné de ma réaction. J’y peux rien moi ! Il me sort par les yeux ce mec ! Et il n’arrête pas de débiter des âneries ! Et lorsqu’il s’en prend à nos pseudos, j’ai tout simplement envie de lui arracher la langue. Quoique… Il ne peut pas comprendre la raison de ces surnoms en même temps, c’est un mec. Personne ne viendrait le harceler en pensant qu’il est faible, tandis que les femmes constituent des proies faciles, jusqu’à ce qu’elle envoie les premiers coups bien placés ou leurs frères. Nous préférons éviter d’être harcelées dans notre vie diurne. S’il préfère que les gens avec qui il est désagréable aillent jusque chez lui pour lui péter les deux rotules, c’est son problème. On n’a jamais obligé personne à choisir un pseudo. Mais c’est lorsqu’il énonce son prénom que je réagis et que je me rappelle d’où je le connais. Il n’avait pas les cheveux bleus récemment ? Quoiqu’il en soit, c’est à l’université que je l’ai déjà vu, et je suis bien contente que nos routes ne se soient pas croisées plus tôt. Enfin bon, je m’en fiche, avec un peu de chance on ne se recroisera, donc inutile de lui dire que nous côtoyons le même établissement. J’affiche un grand sourire forcé et le regarde droit dans les yeux.

« Enchantée, Bak. »

J’ai choisi ce qui semble être le sobriquet qui lui déplaît le plus et le prononce comme si le mot m’était franchement désagréable, ce qu’il est, cela dit. J’espère bien qu’il remarquera que ma réflexion est loin d’être aimable à son égard. Je soupire, gardant ce sourire cette fois satisfait sur mes lèvres. Mais ce sourire disparaît rapidement. Cet homme a vraiment un don pour trouver ce qui énerve les gens. Monsieur est un nouveau. Un vrai de vrai. Génial ! Il ne manquait plus que ça ! Et ce connard de patron qui me le laisse sur les bras ! Non mais je rêve ! Je lève aux yeux au ciel un instant, laps de temps pendant lequel un client m’interpelle. Je lui adresse un sourire aimable et lui fait signe que j’arrive avant de me retourner vivement vers Bak.

« Attache ton tablier autour de ta taille et mets le torchon sur ton épaule pour l’instant. Et observe. »

Une chance pour lui que je sois assez pédagogue et surtout très patiente. Je ne vais pas le laisser dans la galère, aussi désagréable qu’il soit. Je ne suis pas comme ça. Pour moi, la meilleure des armes face à la méchanceté est la gentillesse. J’ai été élevée comme ça, et c’est comme ça que j’élève Soo Ji. Mon sourire de serveuse bien accroché, je me rapproche du comptoir en fixant le client. Il me commande un Mojito. J’exécute la recette avec habileté, sans pour autant jongler avec le shaker. Je ne suis pas Tom Cruise, voyez-vous ! Et surtout, je ne suis pas payée pour ça. Avec l’habitude, j’attrape les bouteilles sans regarder et le cocktail est servi en moins d’une minute. J’encaisse avant de donner le verre au client. J’en enchaîne un deuxième avant de lâcher Bak dans la fosse au lion.

« A toi de jouer ! T’as les bouteilles ici, la glace pilée dans le bac juste ici, les citrons sont par là, et si t’as besoin d’autre chose, demande. »

Je me place en retrait et m’appuie contre le mur du fond, bras croisés sur ma poitrine. C’est à son tour de jouer, et j’espère qu’il est débrouillard, parce qu’aussi patiente que je sois, je ne donne pas dans les miracles. Si le patron pouvait descendre aussi, ce serait sympa.