J’ai bien choisi mon moment pour arriver tient. Bon en même temps, j’ai déjà dû voir pire. Enfin là, un vrai scandale tout de même, c’est assez fort. Mais ce qui l’est encore plus, c’est qu’on me mêle à ce merdier alors que je viens à peine d’arriver. Du moins, j’ai lu un peu toutes ses rumeurs, et je trouve ça plutôt marrant. J’ai hâte de voir si cette personne va écrire sur moi, je suis curieuse de voir ce que ça pourrait donner. Mais bien sûr, je suis sûrement la seule personne, enfin la seule personne de l’administration à voir les choses de cette façon. C’est certainement pour cette raison qu’on m’a contacté pour que je vienne plus tôt à l’université aujourd’hui. Bon, même si j’étais prête à refuser, je me suis dit que ça pourrait me permettre de faire la connaissance des autres professeurs. Vu que je suis encore nouvelle, je ne connais pas encore tout ce qu’il y a à savoir sur cet établissement, et c’est toujours plus simple d’avoir quelqu’un qui vous aide.

Non, je déconne, je veux surtout voir s’il y a quelque chose à se mettre sous la dent dans l’équipe enseignante.

Après m’être préparée, je me rends à Mangyo. Avec une tête dans le cul phénoménale dissimulée par un maquillage parfaitement mis en forme. C’est ça le pouvoir d’une femme. Un petit sourire satisfait s’affiche sur mes lèvres tandis que je cherche la salle des profs où un truc dans le genre.
Lorsque j’arrive devant une porte où il est inscrit en grosse lettres rouges que tout élève à l’intérieur sera sévèrement puni, je me dis que soit c’est une chambre à coucher, soit c’est la salle des professeurs. Je pousse la porte, et soupire.
C’est la salle des professeurs.

Elle est vide, j’espère que ce n’était pas une blague, parce que si c’est le cas, je n’apprécie pas. Et on s’arrête à ce stade-là, tant que je n’ai pas trouvé le moyen de me venger. Bon, je ne vais pas rester là planté comme un piquet. Je fais quelques pas pour atteindre la table, je m’assieds et enlève mes bottes noires, posant mes jambes sur la table, et allumant une Menthole. Je n’ai pas encore eu le temps de fumer depuis ce matin, et vu qu’il est encore tôt, je ne souhaite à personne de me voir ainsi à peine sorti du lit.
Parait que ça me rend de mauvais poil.

La porte finis par s’ouvrir et je laisse tomber ma tête en arrière sans pour autant me bouger de me siège. Accueillant le nouvel arrivant d’une manière quelque peu… Surprenante. Bon il n’est pas non plus à ça près, pas vrai ?
Je lui souris, la cigarette entre les lèvres :

« Annyeong, je suis la nouvelle professeur de maths, Bom Lu Jia. » Dis-je alors que je suis en train de me redresser. Je me dirige alors vers lui (toujours pieds nus soit dit en passant)

Bon et bien au moins grâce à ça, il devrait savoir tout de suite à qui il a à faire, pas vrai ?

[désolé c'est pas top, je ferai mieux après!]

[ça me convient parfaitement t'inquiètes ^^]

« Le Catalyst ». On doit quand même admettre que ça en jette quoi. Moi en tout cas, si je décidais de détruire la réputation de trente mille personnes à la ronde, et qu’en plus on me surnommait comme ça, pour sûr que je n’arrêterai pas. Après, ce n’est que ma façon de voir les choses et je doute que tout le monde soit d’accord. Les gens aiment donner des noms aux différents maux de ce monde, ils se sentent plus en sécurité grâce à cela.
C’est le principe des étiquettes quoi.
Enfin, je me demande ce qu’on va pouvoir faire, à notre échelle, ça risque d’être un peu compliqué tout de même. On ne sait pas qui c’est, ni d’où cela vient, si la menace est interne ou externe à l’école. On ne m’a pas fait venir si tôt pour brasser de l’air j’espère ?

Je soupire, prenant une nouvelle taffe de cigarette, j’attends patiemment que quelqu’un débarque pour que la seule chose que j’entende dans cette salle ne soit plus uniquement le bruit de cette putain de mouche qui doit s’éclater depuis tout à l’heure. Je rejette la fumée doucement, et jette un coup d’œil à ma montre. Purée ça va faire déjà dix minutes quoi.
C’est officiel, je me fais chier.

De plus, mon premier jour n’est même pas aujourd’hui. Je ne sais pas ce que je fiche ici. Moi je le trouve cool ce scandale, comme ça une fois que je connaitrais un peu plus de monde, je saurais directement à quoi m’attendre, et c’est toujours ce qu’il y a de mieux. Je suis peut-être un peu vulgaire, et mes méthodes sont loin d’être académiques, mais tout le monde a toujours su à quoi s’attendre avec moi.

Doux Jésus la porte s’est ouverte, je vais pouvoir arrêter de philosopher.

Et sur qui je tombe ! Il est mignon celui-là. Bon, une tête de premier de la classe si prononcé qu’il en mériterait quelque baffe, son costume est trop bien repassé. Mais il faut être lucide, cette école est bourrée de surprise : « Clark Jung Su, professeur de Droit suppléant... Vous aussi on vous a appelé pour ce... Catalyst ? » Je réponds à son sourire charmeur (oui, je sais en reconnaitre un quand j’en vois un) par un qui l’est tout autant.

« On m’a expliqué les grandes lignes. Il met tout sans-dessus dessous, le scandale éclate, on se retrouve coincé avec cette réunion qui ne mènera à rien. Je souris, mais cette fois un peu plus amusé que précédemment : On dirait qu’il fait bien son boulot c’t’emmerdeur. Je réfléchis et ris quelque peu : Il faut que je le rencontre. » Dis-je en regardant par-dessus lui, me demandant si cette « réunion » va vraiment se dérouler à deux, si c’est le cas, autant aller à la cafétéria et manger quelque chose, parce que j’avoue avoir vraiment les crocs là.

Mais je me pose une question : avec son look d’intello, j’espère qu’il n’est pas du genre à suivre les règles au pied de la lettre, ce Jung Su perdrait alors tout son charme. Et ça risquerait de… Compliqué l’éventualité d’un travail correct ?

En voyant ces histoires lancées par Catayst, je me suis demandé si tout ce qui se disait était réel ou inventé. Il paraît que même dans des faits inventés, l'on trouve toujours une part de réalité. Je suis d'accord que cette personne doit sans doute jubiler dans son coin vu le phénomène qu'il est devenu en si peu de jour... Mais que peuvent faire deux nouveaux professeurs de Mangyo face à une telle personnalité. Certain l'adule, d'autre le déteste et les derniers préfèrent ne pas se prononcer pour ne pas s'attirer les foudres des uns ou des autres. Bien que très intéressé par ce poste d'enseignant suppléant, je dois avouer que je ne vois pas en quoi cela va être utile de nous réunir. En fait, j'attends de voir, j'attends d'être surpris.

C'est affublé d'un costume gris que j'espère pas trop stricte, que j'avance dans les couloirs de l'université que j'ai parcouru en tant qu'étudiant il y a peu. Lorsque je vois enfin la fameuse porte que nous n'osions jamais passer étant jeune, je pousse un profond soupir avant de faire de même sur la porte.

La plupart de mes collègues seront sans doute des habitués, des vétérans ; je ne sais pas encore quel genre de professeur je serais, mais j'espère être de ceux que l'on hésite pas à inviter boire un café pour lui poser des questions pertinentes sur son cours, ou sur leur choix dans la vie.
Lorsque je mets enfin les pieds dans cette pièce autrefois fruit de ma curiosité et de mes frayeurs d'y être convoqué, je crois le regard d'une demoiselle plus que charmante. Elle ne semble pas avoir froid aux yeux, un peu je-m'en-foutiste même.

Une fois qu'elle m'a salué et qu'elle s'est présentée, je fais de même, un sourire plus qu'agréablement surpris aux lèvres, avant qu'il ne soit charmeur. Sourire qu'elle me rend en me donnant une réponse.

Et vous lui diriez quoi ? Si jamais il se retrouvait en face de vous ?

Elle me met tellement à l'aise de par sa manière d'être et de penser que j'en suis presque à la tutoyer immédiatement ! Mais peut être trouverait elle ça déplacé ?... Histoire d'en être sur, je lui offre un nouveau sourire qui veut tout dire et lui pose une question.

Tu as faim ?... Je crois qu'on s'est bien fait avoir, et qu'ils nous ont contacté juste parce qu'on vient d'arriver ici. Même si j'ai toujours rêvé d'entrer au moins une fois dans cette pièce pour savoir ce qu'ils y cachaient de si... Important pour qu'on ait pas le droit d'y entrer, je t'avoue que je préférerais boire un bon café.

Ne la quittant pas des yeux, j'attends qu'elle daigne me répondre. Alors ? Va t elle me trouver trop direct ? Ou va t elle aimer ça?~

Être à Mangyo pour une situation pareille, je ne pensais pas que cela serait possible. Ce Catalyst en s'attaquant à cette université précisément, a fait fort. Ça n'est pas une petite école, elle est renommée et c'est parce qu'elle a une bonne réputation que des jeunes viennent étudier ici. Pour ma première année d'enseignement, j'avoue que je tombe franchement bien. J'aurais pas pu faire une meilleure rentrée que celle là ! Moi qui pensais que le métier d'enseignant allait être quelque chose de sympathique, de facile et qui allait me permettre d'avoir une bonne réputation, surtout auprès des demoiselles~
Bien sur, mon statut de jeune auteur à succès du moment m'aide beaucoup à impressionner les jolies jeunes femmes, mais il se trouve que celle qui se trouve face à moi en ce moment n'est pas facilement impressionnable.

Il est assez tôt, et il est clair que j'aurais préféré rester chez moi à dormir encore une heure ou deux plutôt que de me retrouver ici avec une collègue qui semble tout aussi agacée que moi (voir même plus) de se retrouver ici, tout ça parce que nous venons d'arriver et que le directeur en a décidé ainsi. Tant qu'à faire, je fais mon curieux. Je lui demande de quelle manière elle réagirait si jamais elle se retrouvait face à Catalyst. Mais en fait, j'aurais préféré savoir comment elle réagirait si jamais elle se retrouvait au centre de ces rumeurs.

La première réponse qu'elle me sert sur un plateau doré... Elle ne lui convient pas. Non, je ne la connais pas depuis longtemps mais rien qu'à sa manière de parler, je me rends compte qu'elle en a probablement rien à faire de tout ça. Ou en tout cas, qu'elle ne s'en soucis pas autant que le directeur qui nous a embarqué dans cette histoire.

Et si il s'attaquait à toi ?

Non, je ne réponds pas à la question qu'elle me retourne. De toute manière, je n'ai pas vraiment de réponse à sa question. Comment est ce que je réagirais si je l'avais face à moi ?... Peut être que je l'ai déjà eu en face de moi et que je ne savais même pas que c'était lui ? Le but du pseudonyme, est de rester anonyme alors... L'odeur de cigarette qu'elle m'a balancé à la figure m'a donné envie de m'en allumer une... Ou de prendre une sucrette. Mais je préfère ne pas montrer mes faiblesses devant celle ci qui ne cherche que ça. Je pense qu'elle me teste. Mais je ne la laisserais pas faire.

J'étais juste inscrit ici. Je n'ai jamais étudié dans les locaux.

J'ai déjà traverser les couloirs lors de conférences, que je devais donné ou écouter. Et il est vrai que cette salle m'intriguait énormément. Mais oui, je ne peux pas me considérer comme un véritable ancien étudiant de Mangyo. Surtout que j'ai passé mes dernières années en tant qu'étudiant dans des stages.
Un sourire se place sur mes lèvres pour lui rendre le sien.

C'est moi qui offre.

Spoiler:

[ Pas de soucis, par contre, j'ai eu un peu de mal, alors j'espère que ça ira quand même XD]

« Et si il s'attaquait à toi ? » Je souris à cette éventualité. Il semble avoir remarqué que je m’amuse, et pas décidé à se laisser faire. Moi, je n’y vois aucun problème, plus on me mets de bâton dans les roues, plus c’est excitant. Mais j’espère qu’il se doute que je ne lésine pas sur les moyens.
Je connais ce genre d’homme en plus. Le vent en poupe, les filles en primes. Le joli costume et le sourire de beau gosse en prime… Oui, c’est du déjà-vu. Mais il ne s’en sort pas trop mal je trouve.
Les gens disent qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Ils me font bien rire, car tout le monde le fait, c’est dans notre nature.
Je croise les bras, le fixant toujours droit dans les yeux :

« Tu ne réponds pas à mes questions et tu crois que je vais répondre aux tiennes ? Je souris, et enlève me foulard : Et bien qu’il essaie, j’ai rien a cacher moi Monsieur. Il n’a qu’à réinventer ma vie, j’aime être surprise. » Je lui réponds alors.

Ensuite, nous en arrivons aux questions habituelles, et je dois avouer que je suis plutôt étonnamment surprise par l’un de ses réponses : « J'étais juste inscrit ici. Je n'ai jamais étudié dans les locaux. » J’ouvre la bouche quelque peu, et hoche une ou deux fois la tête, avant de lui répondr : « Mh, alors tu étais ici en tant que touriste, c’est ça ? Non, tu me feras pas croire ça. » Curieuse de savoir s’il va s’étaler sur sa vie de premier de la classe. C’est sûrement comme ça qu’il se mets les demoiselles dans la poche . Une ruse qui date des dinosaures. Vas-y Clark Kent, que je ris un peu !

Roh, je suis vilaine parfois hein. Mais c’est plus fort que moi, et c’est tellement plus marrant que d’être gentille, ou de le caresser dans le sens du poil, quel en serait l’intérêt ? Aucun nous sommes d’accord.
Ce n’est que ma façon de penser après.
Il me propose alors d’aller boire un café. Très bonne idée, parce que je ne me vois pas rester plus longtemps dans cette pièce où l’ennuie a construit son nid. Non mais sérieux quoi, on peut faire quoi dans la salle des profs ? Sauf s’asseoir sur une chaise et prier pour que le toit s’écroule… Qu’il se passe quelque chose d’intéressant quoi. « C'est moi qui offre. » Je hoche la tête, et souris :

« Mais quel gentleman. Je ris quelque peu et regarde droit devant moi, heureusement, la cafétéria est bien indiqué, donc il est complètement impossible de se perdre. Une fois arrivés à l’intérieur, je souris en humant l’odeur des différentes pâtisseries : Deux cafés, et deux pains au chocolat s’il vous plait. Je sens son regard se poser sur moi, je tourne alors la tête vers lui : T’as dit que t’avais faim non ? Un café ça va pas te caler Superman. » Les commandes arrivent et nous nous installons à une table, à peine assise, un jeune homme vient me parler : Vous êtes les deux nouveaux arrivants ? Vous savez que la réunion n’a pas lieu ici ? Mh, agir vite. Je fais un signe de tête vers Jung Su, alors que j’ai déjà remarqué que ce « prof » j’imagine ? Me reluque sans se cacher. Je souris, je l’ai mon idée : Il m’a dit que nous pouvions venir manger un morceau, comme nous n’étions que tous les deux j’ai cru que… » Je fais la moue, souriant intérieurement car certaine de l’avoir mis dans ma poche.
Il m’en donne alors la preuve lorsqu’il tourne la tête vers Jung Su.
Vas y, étonne moi Clark Kent.

Cette jeune femme est vraiment un cas particulier. Elle semble non seulement s'amuser de la situation qui s'est emparée de Mangyo, ainsi que de ce que raconte ce Catalyst. Ce dernier a réussi son coup d'ailleurs puisque tout le monde parle de lui et tout le monde a retenu son nom. Ce qui me sidère, c'est que tout le monde semble râler sur le fait que cet homme ne lance que des rumeurs non fondées... Si ce ne sont que des mensonges, pourquoi râlent ils dans ce cas ? Tant que ce qu'il raconte est faux, il n'y a pas de quoi en faire tout un flan, si ?...
La jeune femme qui se trouve en face de moi semble me dire qu'elle n'a rien à cacher. Il est clair que ce blogueur ne lui fait pas peur. Personnellement, je n'en ai pas spécialement peur non plus. Tant que je peux continuer de mener ma petite vie tranquillement, il peut bien dire ce qu'il veut.

Comme tu sembles aimer parler de toi, je ne pense pas que cela te dérange de ne pas avoir mes réponses~

Je n'en ai peut être pas l'air comme ça mais, quand on me cherche, on me trouve. Et puis, j'ai déjà tout lâcher dans le seul but de plaire à une femme, ça a bien faillit me coûter mes études et donc ma carrière, du coup, je ne me laisse plus avoir maintenant. Cette femme est mignonne et elle a du caractère ; elle semble vouloir me tester et j'espère qu'elle n'est pas déçue de ce qu'elle a en face d'elle. D'ailleurs, je vois bien que ma remarque la surprend un peu.

… Comme tu veux.

Je préfère la laisser mariner dans son jus et la laisser faire ses suppositions sur moi. Après tout, c'est pour ça que nous sommes ici aujourd'hui, non ? Parce qu'un petit malin s'amuse à se faire ses propres histoires sur les autres. Sauf que lui, il les étale sur un blog. Trouvant finalement cet endroit un peu... Beaucoup même, pas intéressant, je lui propose de lui payer quelque chose à boire à la cafétéria. Après tout, nous nous sommes déplacés jusqu'ici pour discuter de la situation de l'école, on a bien le droit de le faire autour d'un casse croûte.

La suivant dans les couloirs de l'université, seuls nos chaussures claquant sur le carrelage, nous arrivons rapidement dans la pièce de restauration. Je l'entends commander deux cafés et deux pains au chocolat. Regardant notre « serveur », je m'adresse à lui à mon tour, suite à la remarque de Lu Jia.

Deux croissants, s'il vous plait.

Puis, je paye notre commande avant que nous allions nous asseoir... Mais nous sommes rapidement dérangé par un homme qui s'adresse à elle, pour lui affirmer que la réunion n'a pas lieu ici. Ne prenant même pas la peine de le regarder, les yeux rivés sur ma collègue de travail qui joue la victime devant lui, je garde un sourire au coin de mes lèvres. C'est un sacrée comédienne celle là.

Vous trouvez vraiment que j'ai une tête de professeur ?... C'est elle qui m'a donné rendez vous ici. - lui faisant signe de se pencher, je murmure à son oreille – vous connaissez pas les couguars ?

La reproduction des crevettes roses en Patagonie occidentale me semble plus intéressante.

Comme elle semble me prendre un peu de haut, je décide de faire de même. D'habitude, les femmes, je les traite un peu comme des princesses. Comme si elles étaient les seules personnes dignes d'intérêt dans ce monde de brutes. Mais avec Lu Jia, cela semble être une ambiance totalement différente. Alors, je continue de parler sur le ton qu'elle emprunte.
J'avoue que la réplique n'est pas de moi, mais j'aime bien la sortir de temps à autre ; et je trouvas la situation adaptée.

Puis, en entendant ma seconde réponse, elle me demande si je suis vexé. Aucunement ! Elle peut bien me prendre pour un « ancien branleur » que cela ne changera pas ma vie. Ça n'est pas elle qui va réussir à me vexer ! Catalyst ne le peut déjà pas alors elle, une femme qui fait un peu sa belle et qui se croit intéressante~ Je ne dis pas ça pour la critiquer ! Personnellement, je trouve son caractère plus qu'intéressant. Cette femme attise ma curiosité.

Vexé ? Moi ? Par toi ? Tu te goures.

Je lui réponds le sourire aux lèvres. Non vraiment, ça n'est pas ses commentaires désobligeant et son caractère de femme forte qui va réussir à me déstabiliser. Il m'en faut plus. J'ai su me forger un mental de fer avec ce que j'ai subi par le passé. Bien évidemment, elle ne le sait pas et elle n'est pas obligé de le savoir ; ce qui est sur, c'est que je ne me laisserais pas atteindre si facilement.

La cafétéria est un endroit qui semble assez sympa. Je ne sais pas ce qu'il peut donner remplit d'élèves, mais en tout cas, je préfère l'ambiance d'ici que celui de la salle des professeurs. Beaucoup moins solennel, plus convivial et familial peut être. Tandis que nous commençons à déguster nos commandes, un homme vient nous interrompre pour nous adresser quelques mots. Qu'est ce que cela peut faire de toute manière que la réunion n'ait pas lieu ici ? Nous sommes nouveaux, nos opinions n'auront sans doute aucun impact sur la décision finale.

Lorsqu'elle affirme au jeune homme venu nous importuner qu'elle n'est tout de même pas si manipulatrice que ça, je ne peux m'empêcher de me mettre à rire. Si il savait, le pauvre garçon, dans quoi il s'embarque en prenant son partie. Mais que voulez vous. Il semble si innocent qu'elle a rapidement fait de le mettre dans sa poche. Lorsqu'elle me fait un clin d'oeil, fière d'elle, je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel et de me dire que c'est une petite garce qui risque de me mener la vie dure ! Au moins, je ne m'ennuierais pas~

C'est parce que je suis un homme et qu'apparemment, il semble plus attiré par les vieilles femmes que par les jeunes hommes.

Je lui souris et détache un morceau de croissant pour le mettre entre mes lèvres.

Il a raison d'ailleurs, elles ont plus d'expérience.

La voir rire, je pense que c'est un bon point. Même si elle ne va sans doute pas s'arrêter à ma remarque ; il est évident qu'elle va surenchérir. Et cela ne manque pas ! Elle m'affirme qu'elle est toute ouïe... Je n'y crois pas vraiment. Cela m'étonnerait qu'elle veuille réellement entamer un débat sur la reproduction des crevettes roses en Patagonie occidentale. Déjà parce que je n'y connais pas grand chose et aussi parce qu'elle doit sans doute préférer parler de ses conquêtes que de ça~

Laisse tomber, ça t'intéressera pas.

Ça n'intéresse personne de toute manière. Mis à part les scientifiques professionnelles de la crevette rose peut être ? Même pas sur. Risque pas que je me mette à lui parler de ça. Ça me rappelle cette série que je regardais lors de mon voyage aux Etats Unis, F.R.I.E.N.D.S ; où un des personnages se met à parler de gaz pour draguer une fille. J'avais vraiment trouver ça tordant ! Heureusement pour les demoiselles, je ne suis pas comme ça.
Elle ne semble pas me croire lorsque je lui affirme que je ne suis pas vexé. A force, je vais vraiment croire qu'elle ne peut donner sa confiance à personne !

Lorsque nous sommes à la cafétéria, préférant cet endroit là dans lequel nous allons pouvoir nous restaurer, que la petite salle des professeurs dans laquelle le café n'est même pas bon..., nous ne pouvons pas manger tranquillement puisque quelqu'un vient immédiatement nous importuner. Comme quoi la réunion ne se tient pas ici... Puisqu'il s'agit d'un homme plutôt jeune, ma collègue fait sa couguar et se met à lui faire les yeux doux pour ne pas se faire enguirlander. Le pire est qu'elle semble être fière d'elle ! Puis, elle se moque de moi car je n'ai pas réussi à lui rendre la monnaie de sa pièce. Ainsi j'essaye de me dépêtrer de cette situation, mais il faut avouer qu'elle est douée !

Et moi, je suis ton style ?

Non pas que cela m'intéresse... Quoi que ? Elle doit être une femme assez intéressante au lit. Peut être un peu trop dominatrice. Je vois bien que le fait de ne pas répondre à ses questions l'agace un peu et c'est bien pour ça que je ne lui réponds pas. Elle n'a de cesse de me critiquer, de me chercher et de me chambrer. Est ce parce qu'elle ne sait pas quoi me dire pour que je me taise enfin ? Ou aime t elle au contraire avoir trouver quelqu'un qui lui résiste ?
Son nouveau sourire ne me dise rien qui vaille... Mais elle finit par me demander si j'aimerais que Catalyst parle de moi. Quand je le dis qu'elle a un sourire de dominatrice...

Pourquoi ? Tu vas me dire quoi, que c'est toi Catalyst ?

Décidément, avec moi, elle n'arrête pas de sourire ! Par contre, je ne saurais dire si c'est bon signe ou non. Qu'elle ne pense pas que je ne l'ai pas remarqué : à chaque fois qu'elle se met à sourire, j'ai la mauvaise impression qu'un sale coup se trouve derrière celui ci.
Je lui affirme que le sujet dont je lui ai confirmé que cela était plus intéressant que sa vie ne l'intéressera pas mais elle me demande ce que j'en sais. Ne répondant rien, je me contente de sourire légèrement à mon tour, jusqu'à ce qu'elle me dise que j'ai raison. Ça a du être un réel effort de sa part de me balancer que j'ai raison, non ?

J'imagine que suite à notre aventure à la cafétéria, je risque d'avoir des problèmes. Mais d'un autre côté, je me dis qu'avec cette histoire de Catalyst, jamais ils n'oseraient faire passer un simple « mensonge » d'un prof à un autre avant cette histoire. Surtout que je ne pense pas avoir menti. Elle doit aimer les petits jeunes ; non pas qu'elle soit si vieille que ça, juste que j'aime bien l'enquiquiner. Maintenant que nous sommes à la cafétéria, nous pouvons déjeuner, qui plus est en paix « grâce » à l'intervention de Lu Jia. Comme je vois qu'elle semble tranquille, je décide de lui poser une question et je remarque que cela la perturbe puisqu'elle recrache presque son café dans sa tasse. Encore une fois, elle se met à rire. Je vais finir par m'habituer.

Oh tu sais moi, une de plus ou une de moins.

Je ne sais pas si je lui plais, ni si j'aimerais ça. Juste que si ça n'est pas le cas, elle râte quelque chose~ Puis, elle me demande si j'aimerais que le bloggeur qui fait parler de lui dans tout Busan en ce moment parle de moi. Ça j'en sais rien. Tant que mon passé n'est pas balancé sur tout les toits. Non pas que cela soit vraiment quelque chose à caché, juste que je n'ai pas spécialement envie que l'on sache qu'une femme a pu me blesser. Je vois pas comment cela pourrait se savoir. Seul mes amis américains sont au courant.

Lorsqu'elle a terminé de boire son café et de manger ses deux pains au chocolat, la jeune femme se lève pour se placer à côté de moi. Elle se met vraiment proche de moi, se penche vers mon visage. À quoi est ce qu'elle est en train de jouer ? Je l'entends me murmurer que cela suffira pour attirer l'attention sur nous mais ne comprends ses intentions qu'une fois que je remarque le flash d'un téléphone portable vers nous. D'accord.

Suite à son plan machiavélique, je la vois s'éloigner de ma table. Le sourire aux lèvres dans un premier temps, je remarque qu'elle a laissé son gilet sur la chaise. Alors, je me lève à mon tour et le récupère pour le lui rapporter dans l'immédiat. Posant ma main au bas de son dos, je dépose un baiser sur ses lèvres, le fais bien durer en la gardant contre moi et, une fois cela fait, viens murmurer à son oreille à mon tour.

Autant leur en donner pour leur argent, maintenant que c'est fait.

De toute manière, ils avaient déjà tous leurs photos et leurs vidéos. Je lui offre un sourire et lui pose son gilet sur ses épaules.

Ce fut un plaisir de te rencontrer.

Je suis bien content de ne pas la regarder partir. Puisque j'ai eu le dernier mouvement vers elle, c'est moi qui quitte la cafétéria, le sourire aux lèvres, assez fier de ce que je viens de faire. Il ne fallait pas me chercher~

FIN