Je ne sais si j’ai vraiment bien faire de renter à la maison le temps d’un week-end. Qu’est-ce qui avait pus me travers l’esprit en pensant que j’allais, peut-être, avoir une occasion pour apercevoir mon père durant quelques brèves minutes. Finalement, je m’étais tout autant retrouvé seul que lorsque je suis à l’université, mais au moins, là-bas, dans la chambre que l’on m’a gentiment attribuée à mon arrivée en début d’année, je peux avoir la présence de mes deux colocataires, certes semblable à des fantômes puisque nous n’avons jamais vraiment eu de véritables discussions. Le seul avantage lorsque l’on se retrouve à l’internat, c’est d’y voir différentes personnes au détour des nombreux couloirs ou des escaliers : certains sont des connaissances, d’autres des inconnus et plus rarement, il y a quelques amis. Malgré tout, ces deux pauvres petits jours se sont vite écoulés et nous sommes déjà lundi. J’avais suggéré à mon père l’idée que j’allais me rendre à l’université en bus, mais un « non » catégorique se planta droit en travers de mes paroles et je n’avais pas insisté pour me faire raccompagner par deux de ses hommes de mains. Une fois installé dans la berline noire, je laissais un profond soupir sortir d’entre mes entrailles. J’en venais à me demander, pourquoi est-ce que j’avais pensé qu’il y aurait un quelconque changement durant ces dernières semaines où je n’étais pas rentré. Cette famille et ses habitudes, quoi qu’il arrive, ne changeront jamais ! La seule chose qui peut arriver, c’est une maladresse et à ce stade là, mon père serait dans l’obligation de renforcer un peu plus notre sécurité et je crains de plus-en-plus de voir ce jour arriver. Je me sens déjà dans un désespoir hors du commun ne serait-ce qu’en pensant à ma situation familiale et ça m’assombrirait encore plus le cœur de le renforcer ma sécurité jusqu’à en venir à ne plus me faire mettre les pieds dans l’enceinte d’un établissement scolaire. Songeant, mon regard s’était perdu quelques instants sur la vitre teintée de couleur sombre de l’automobile et je me rendais de vraiment compte que cet espace que l’on me supprime davantage me rend de plus-en-plus malade que ce que je ne pensais.

▬ « Chin, tu peux me laisser en bas de la rue, s’il-te-plaît ? » Demandais-je à l’un des hommes qui conduisait la voiture.
▬ « Votre père m’a donné l’ordre de… »
▬ « Il est hors de question qu’on me dépose aux portes de l’école ! » Lui-dis catégoriquement en lui coupant la parole. Il fit un bref hochement de tête et malgré tout ça, je le sais d’avance qu’ils ne vont pas s’éloigner aussi facilement après m’avoir déposé à l’angle de la rue que je remonterais à pied.

Avant de claquer la porte de la voiture, je pris mon sac à bout de bras avant de leur souhaiter une bonne journée et de longer le long de la rue parmi les quelques autres étudiants jusqu’à ma destination. Je sentais une protection éloignée de moi, mais je préférais toutefois l’ignorer au risque que cela m’agasse réellement et que je finisse par avoir envie de laisser ma colère exploser. Une fois les grilles dépassées, je me rendis rapidement dans ma chambre afin d’y déposer mes affaires et de récupérer mes fournitures pour la journée avant de me rendre dans ma salle où aurait lieu mon premier cours. J’avais vraiment hâte que cette journée se termine…

▬ « … ‘nie ?... Munnie ? MINNIE ! »

Ce hurlement me fit brusquement sortir de ma somnolence. Non, je ne m’étais pas endormi, j’étais tout simplement en train de penser à quelque-chose… En fait, je ne pensais à rien, j’étais tout simplement en train de fixer un point invisible qui m’avait enveloppé dans une absence quasi-totale telle une séance d’hypnose. Je regardais autour de moi et la salle s’avérait être vide. Qu’est-ce qu’il s’était passé durant le temps où je m’étais évaporé loin d’ici, loin de cette réalité ? Je regardais mon camarade de classe et le regardait avec interrogation.

▬ « Et bien mon vieux, tire pas cette tête, on dirait la Belle au Bois Dormant ! » Me dit-il en pouffant de rire. Je fis mine de bouder et le regardait l’air malheureux. « Ah non ! T’as pas le droit de faire ça ! » Rajouta t-il avant que je n’esquisse un sourire amusé.
▬ « Qu’est-ce qu’il y a ? »
▬ « Je me demandais si ça te disais d’aller faire une partie de basket avec moi ? »

À cette question, j’arquais un sourcil curieux.

▬ « Tu le sais autant que moi que je n’ai pas l’autorisation de faire du sport ! » Lui rappelais-je comme s’il avait oublié quel genre d’intervention chirurgical j’avais pu connaître lorsque j’étais plus jeune.
▬ « Oh allé, Munnie ! On est que tous les deux, ton dos risque rien ! »

Pour la deuxième fois de la journée, je soupirais et acceptais sa demande. Toutefois, j’avais quelques doutes, c’était assez surprenant que ce type vienne brusquement me demander de faire un peu de sport avec lui. De plus, nous discutions ensemble très rarement et parfois, c’est limite si nous nous disons bonjour. J’haussais les épaules avant de les rabaisser pour me convaincre que je devais surement délirer et qu’il me demandait ça le plus naturellement possible et puis, peut-être que ça serait une occasion de se connaitre un peu plus qu’à travers des salutations de travers. Je regardais rapidement l’heure et je remarquais que j’avais largement le temps de prendre un bon moment de divertissement. Je remballais mes affaires et me précipitais jusqu’au dortoir pour y prendre mon survêtement et de me rendre au gymnase où mon « coéquipier » m’attendait déjà. Je me rendais jusqu’aux vestiaires afin de me changer et j’en ressortais aussitôt pour aller cavaler après un ballon.

Une petite heure et quart après, nous nous arrêtions là. Il avait déjà filé telle une fusée en me disant qu’il était en retard pour son prochain cours tandis que moi, je pris un peu plus de temps que prévu pour aller prendre ma douche. Finalement, cette séance n’aura servi à rien hormis de me faire suer et de m’avoir fatigué. Je sentais une douleur se promener le long de mon dos, et même avec l’habitude, j’en souffre toujours autant et je sais qu’à ce moment là, une bonne douche s’impose pour apaiser cette tension musculaire qui fait en sorte de me faire beaucoup plus de mal. Je me saisis de ma serviette et allait directement prendre m’introduire sous un jet d’eau chaude. Cependant, une interruption vint pointer le bout de son nez lorsque la lumière des vestiaires s’éteignit brusquement. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Ils n’ont quand même osé fermer le gymnase en pleine journée ? Un râlement de ma part se fit entendre en même temps que je me saisissais de ma serviette afin de me sécher rapidement et d’aller me vêtir malgré la légère pénombre. En travers des filets de lumière qui pouvait s’introduire, je pouvais voir clairement ce qu’il y avait en face de moi, à toute vitesse et surtout parce que j’étais uniquement habillé d’une serviette autour de la taille, je rejoignis mon casier et m’habillais. Je pensais être le seul à m’être malencontreusement égaré dans les vestiaires jusqu’à ce qu’une ombre me fit sursauter et me flanqua la plus grande trouille de ma vie.

Imbécile ! Je me suis fais avoir comme un abruti… Dès le début, c’était assez étrange de voir ce type débarqué de nulle part et de soudainement me demander d’aller pratiquer quelques exercices physiques. De plus, c’était d’autant plus bizarre que cette demande provenait de ce garçon qui m’était pratiquement inconnu et j’aurai dû me douter qu’il y avait une anguille sous cette roche dans ce fleuve bien trop tranquille à mon goût. Aveuglement, j’avais été chercher mes affaires de sport dans ma chambre et je m’étais rendu au gymnase. Par la suite, après une petite heure, mon « adversaire » s’excusant, s’était enfuit à toute allure comme si soudainement quelque-chose lui était revenu en tête en quelques secondes. Et puis…, me voilà dans le noir, dans un vestiaire où il y a personne d’autre et personnellement, c’était en train de m’effrayer. Je me suis rhabiller en deux temps, trois mouvements, seulement, une ombre m’interrompit et me mit une trouille jusqu’à m’en provoquer une crise cardiaque. Je me retourne vivement et l’individu se positionnant devant moi se mit à prononcer quelques mots comme si cette situation l’amusait.

▬ « Oh je… suis pas tout seul. T’as éteins la lumière ? »

Est-ce que j’avais vraiment l’air de m’amuser comme un gamin en éteignant la lumière volontairement des vestiaires ? En plus, je pensais être seul alors là, j’aurai vraiment eu l’allure d’un gamin de quatre ans. Puis, d’où est-ce qu’il pouvait bien sortir ? À cause de l’obscurité, je ne parvenais même pas à vraiment décrypter son physique. Dans tous les cas, la seule chose que je pouvais vraiment percevoir, c’était qu’il était bien plus fort que moi et j’avoue que sur le coup, cela ne me rassurais pas, même si je me retrouvais avec une nouvelle compagnie.

▬ « Mais on se connait… On a… enfin, on a se connait quoi. T’as fais exprès de me faire peur ? Ou alors c’est juste une panne… »

Nous nous connaissons ? Mais d’où ? Et de quand ? Je plissais les yeux afin de parvenir à percevoir le visage de mon inconnu débarqué de la planète Mars et c’était à ce moment précis que je pouvais enfin comprendre de qui il pouvait bien s’agir. Aussitôt, je me sentais mal. Terriblement mal. Ce type… Jamais je n’aurai cru pouvoir le recroiser un de ces quatre surtout après ce que nous avions bien pus faire. J’avais terriblement envie de prendre mes jambes à mon cou et de partir aussi vite que possible ! En réalité, j’étais terriblement gêné de la situation. Je me retrouvais aussi bête que mes pieds, je ne savais plus comment agir, ni quoi lui dire. Je sentais des racines pousser dans le sol pour m’emprisonner. Si j’avais pu avoir un bonnet ou une capuche sur la tête, je me serais caché à l’intérieur. D’ailleurs, j’en venais à penser… Quel pouvait-être son nom ? J’ai honte ! Je n’avais même pas eu l’occasion de le lui demander puisque nous avions complètement zappé les formalités de la vie quotidienne. Il n’avait pas existé cette petite période pour faire connaissance, il avait juste fallut d’une bousculade dans un couloir et je m’étais retrouvé dans son lit ! Lorsque je l’avais retrouvé dans le couloir de l’internat, il semblait bien savoir ce qu’il allait faire et pourtant, une fois l’un au-dessus de l’autre, ce n’était plus le cas. Aussitôt, c’était une crainte terrible qui l’avait envahit et je n’avais rien trouvé de mieux à faire que de reprendre mes esprits et de partie, en préférant le rassurer. Quel idiot…, mais quel con… !

▬ « Euh… hm, tu crois vraiment que je m’amuse à faire des blagues de ce genre ? »

Durant ce lapse de temps, je le regardais en train de se diriger vers la porte. Il allait réellement me laisser en plan et en profiter pour ignorer ma question ? Cependant, il semblait lutter contre les poignets des deux portes différentes nous donnant accès à la sortie. Qu’est-ce qu’il se passait encore ? Je commençais à croire que tout cela avait été planifié, mais je ne pouvais pas vraiment le certifier à cent pourcent puisque je ne connaissais aucunes des fréquentations aussi bien du garçon avec qui j’avais fais une partie de basket-ball et celui qui se retrouvait en face de moi.

▬ « Les portes sont fermées et la lumière ne marche pas… On a du nous faire une blague pas drôle… Enfin bref, tu fais du sport toi ? »

Je fronçais les sourcils. Les portes s’étaient verrouillées comme par pur hasard ? Qu’est-ce que c’était que ce délire ? Mes soupçons commençaient sérieusement à se renforcer autour de ce type qui était apparu le plus mystérieusement possible. Aurait-il manipulé toute cette mascarade pour me coincer entre ses mains ? Intérieurement, je fulminais. J’avais envie de lui dire de ne pas me prendre pour un idiot et de me révéler ce qu’il voulait au lieu de m’emprisonner de cette manière.

▬ « Excuse-moi d’être aussi brutal dans ce que je vais dire, mais… Qu’est-ce que ça peut te faire ? » Lançais totalement embarrassé. Je n’avais jamais aussi direct de toute ma vie, ce n’était d’ailleurs pas dans mes habitudes. « Tu débarques de nulle part et tu changes de sujets de conversation comme si tu changeais de chaussettes… Tu peux m’expliquer ce qu’il se passe exactement ou est-ce que tu es dans le brouillard tout autant que moi ? » Disais-je avant de laisser un soupire se faire entendre. Je déposais à nouveau mon sac sur le banc et m’asseyait. « Je suis désolé, je ne voulais pas mettre la faute sur toi, mais permet-moi de douter de ton innocence, alors… »

À ce moment là, je le regardais et je ne pus m’empêcher de prendre sur moi pour ne pas l’accuser de toutes ces choses qui pouvaient tout simplement s’être produite involontairement.

▬ « Est-ce que… Je peux connaître ton nom ? »

Comment avais-je pus me retrouver coincer ici aussi bêtement avec ce type dont je venais de connaître le nom, il y a à peine quelques secondes ? C’était assez stupéfiant, jamais personne auparavant, n’avait monté un coup pareil pour essayer en vain de me parler de quelque-chose dont je ne parvenais même pas à comprendre et tout cela, parce qu’il n’osait tout simplement pas me dire les choses avec toute l’honnêteté. Ce n’était vraiment pas mon genre de manger les gens et je ne crois pas que je parviendrais à le dévorer entièrement vu, déjà, à sa carrure assez imposante par rapport à la mienne. En face-à-face, je l’examinais en travers la fine lumière qui essayait de s’infiltrer, malgré elle, dans l’obscurité. Finalement, ce soir-là, je ne m’étais pas totalement trompé sur le jugement que je lui avais porté. Ainsi, c’était vrai qu’il avait un certain charme malgré ses airs de gros dragueurs de premières de toute la gente féminine et aussi, malgré ses airs insupportables qui vous donne juste l’envie de lui encastrer la tête contre le mur le plus proche au lieu de lui déposer un baiser amicalement sur la joue. C’était vrai aussi que sa musculature le rendait bien plus attirant, c’était vraiment le genre de type à attraper en travers de sa route sauf que celui-ci n’était même pas capable ni sûr de lui, de savoir ce qu’il faisait avec un autre garçon. Il aurait mieux fait de se chercher des amis plutôt qu’un premier coup à mettre dans son lit, juste histoire de voir ce que c’est et ce que ça fait. Quelque part, je m’en voulais d’avoir céder si facilement à sa demande, de mettre jeter dans la gueule du loup, de l’avoir embrassé si… passionnément. Une légère grimace s’incrustait sur mon visage et j’avais pour une quelconque raison apparente eu du mal à l’effacer.

▬ « Qu… quoi ? Ah oui mon nom… Jae Sun. Moon Jae Sun pour être plus précis. Oui t’as déjà sûrement entendu parler de ma famille, pas étonnant étant donné qu’on a nos têtes accrochées partout dans la ville et sur le campus. Et toi ? »

Chose surprenante et totalement imprévu. Ce nom ne m’était pas totalement inconnu. Je n’avais jamais vraiment prêté attention à toutes les affiches que pouvaient être accroché aux panneaux d’affichages et puis j’avais toujours trouvé l’air arrogant de ces personnes sur les quelques morceaux de papiers incroyablement dégoutantes et je préférais me voiler les yeux. Mais ce n’était pas réellement le souci, j’avais entendu mon père en parler à plusieurs reprises. Pourquoi ? Je ne savais pas et je ne saurais sans doute jamais et il valait mieux pour moi que je n’en tire aucun mot et que je ne mette pas le nez dans les affaires de mon paternel.

▬ « Rhee Mun-Hee…, appelle-moi Munnie pour faire plus simple… » Disais-je naturellement alors que je ne souhaitais pas vraiment qu’il se souvienne de mon nom.

Pourquoi est-ce que j’avais toujours cette idée en tête de me tirer aussi facilement de cette discussion qui ne mènerait, d’après mon avis, certainement à rien.

▬ « Puis sinon pourquoi tu m’as forcé à coucher toi ? »
▬ « Pardon ? » Répliquais-je aussitôt après avoir entendu ces quelques mots surprenants tandis que je relevais brusquement les yeux en sa direction.

C’était se payer ma tête sur un plateau d’argent, comment pouvait-il prétendre que ce qui s’était passé était entièrement de ma faute ? Sur ce coup-là, il avait dû sûrement oublier que nous étions deux dans cette histoire et que nous sommes tous les deux responsables. Puis, s’il n’avait pas eu réellement envie de franchir le pas, il ne m’aurait pas sauté dessus de cette manière ! J’hallucinais complètement, je trouvais ça aberrant et j’en venais même à me demander s’il ne cherchait pas à me rendre coupable pour cette tentative de « nouvelle expérience » qu’il voulait exploiter, mais qui semblait l’inquiéter plutôt qu’autre chose. Et de toute façon, si ça n’avait pas été avec moi, ça aurait été avec quelqu’un et ça se trouve, ça aurait pu très mal se passer alors, il devrait s’affirmer heureux d’être tombé sur un type comme moi au lieu de me sortir ce genre d’affirmation aussi soudaine et sans valeur. En cet instant, il avait trouvé la bonne solution pour me taper sur le système. Cette journée commençait mal, mais elle continuait à m’en faire baver. Je le regardais en fronçant les sourcils et je pouvais voir son visage exprimer un air hautain que je n’avais jamais rencontré auparavant et qui me donnait l’envie de le gifler. La plus belle de sa vie serait également la meilleure façon pour le calmer, mais n’était pas un bagarreur à l’origine, je prenais sur moi et j’encaissais en silence comme une pauvre petite victime. Sans doute, une nouvelle pour lui.

▬ « Euh… Et puis sinon t’aimes la mode ? J’aime ton pantal… euh non ton sac, oui c’est ça ! »

Bon Dieu ! Mais qu’il cesse de s’enfoncer aussi durement dans le béton ! Il ne faisait rien pour arranger cette atmosphère plus que tendue entre nous deux, bien au contraire. Je laissais un profond soupire se faire entendre, puis je relevais les yeux vers le plafond et je souhaitais à la seconde même que la porte s’ouvre comme par miracle et que la lumière revienne également. Je m’imaginais m’enfuir à toute allure de ces lieux et de lui. En réalité, rien ne se produirait et j’avais l’impression que je n’allais pas en sortir avant que j’ai tiré les affaires au clair avec Jae Sun.

▬ « Tu n’es vraiment pas crédible ! Si tu veux un conseil, tu devrais prendre des cours de théâtre… » Lui balançais-je aussi facilement en plein visage.

Ce n’était pas mon but d’être aussi froid envers lui, mais il ne me laissait vraiment pas le choix. Je prenais un certain moment pour calmer cette chaleur si soudaine qui faisait fumer mes nerfs avant de me lever et d’aller m’asseoir à ces côtés.

▬ « Bon écoute, pourquoi ne pas me dire ce que tu veux au lieu de tourner autour du pot ? Tu ne crois pas que ça serait mieux et que tu pourrais tirer au clair ce qui te tourmente au lieu de montrer ce genre de plan qui ne fonctionne pas ? Tu sais, je suis assez grand pour avoir une conversation alors…, je t’écoute. Et si tu commences à jeter la faute sur moi pour ce qui s’est passé, tu peux aller te faire foutre ! »

S’il voulait vraiment de l’aide pour éclaircir tout ce bazar que nous avions semé, il valait mieux tirer sur cette cible en plein milieu. Désormais, c’était à lui de jouer.

Est-ce que j’avais vraiment eu toutes les raisons possibles du monde pour m’inquiéter d’être enfermer dans cette toute petite pièce avec Jae Sun ? Je ne pensais pas, non. Après tout, il n’y avait rien à craindre et je le pensais depuis le début, seulement il fallait juste que je parvienne à mettre la main sur les véritables raisons de cet enfermement volontaire. La dernière fois, il était le premier à avoir fait le premier pas, aujourd’hui c’était à mon tour. J’avais tenté une approche un peu trop soudaine en allant m’asseoir à ses côtés puisqu’en travers de son comportement, il me faisait comprendre qu’il voulait mettre une certaine distance entre nous deux. J’en venais même à me demander s’il ne pensait pas qu’en m’installant à ses côtés, nous allions renouveler ce que nous avions fait, il y a quelques semaines. Il ne devrait pas s’en inquiéter, ce n’était pas mon but – non plus – de profiter un peu de la situation et de lui sauter dessus. Au contraire, puisqu’il avait fait en sorte d’avoir une occasion en or pour nous expliquer sans que quiconque vienne nous interrompre autant mettre dans l’immédiat, les cartes sur les tables et en terminer avec toutes nos interrogations. Aussi, il avait eu beau me clamer qu’il n’avait rien planifié pour que nous nous retrouvions ici et que ce n’était que le fruit du hasard, mais je permettais d’en douter encore. À quoi bon savoir si c’était réellement de sa faute ou non ? Ce n’était plus vraiment un problème et puis, qu’il est pu faire ça ou non, ce n’était pas bien important.

▬ « Je veux juste que tu ne le dises jamais à personne en fait… Je ne peux pas me permettre d’avoir ce genre de rumeur qui coure à mon sujet. Je suis déjà une des cibles préférés des rumeurs débiles, alors ne m’enfonces pas davantage. J’ai fais une erreur, c’est comme ça ma fois mais je peux éviter d’y repenser. »

Je m’étais fais une fausse crainte en pensant à toutes sortes de choses qu’il aurait pu me demander, mais j’étais loin d’imaginer que ça serait uniquement pour que son image n’en prenne pas un coup. Bon d’accord, je pouvais parfaitement comprendre qu’il souhaitait rester tranquille, mais il n’est pas le seul à avoir des soucis si cette liaison vient à être éveiller au grand jour. Mine de rien de mon côté, ça pourrait faire beaucoup de chahut, mais heureusement pour moi, j’ai cette habitude de rester constamment seul, éloigné de tout le monde et de ne jamais rien révéler sur ma vie privée alors, dans ce cas, je suis plutôt tranquille. Mais il était certain que tous les deux, nous n’avions rien au commun à ce sujet là.

▬ « Si c’est juste pour, tu n’as pas à t’en faire. Je garderais le silence, promis ! » Lui disais-je en esquissant un léger sourire pour le rassurer.

Comment pouvais-je agir de la sorte alors que je savais très bien que cela allait le faire fuir plutôt qu’autre chose. Quelque part, au plus profond de moi, j’espérais que nous redevenions pas de simples inconnus et ça me rendait vraiment malade de me dire que j’aurai été l’un de ces coups d’un soir parmi tant d’autres et puis basta. Je n’avais jamais pensé que ça m’arriverais un jour, on se dit toujours que ça n’arrive qu’aux autres, mais c’était une bien belle erreur que j’ai commise. Je ne pensais pas non plus que j’allais terminer dans le lit d’un mec dont je ne connaissais rien, même pas son nom de famille. Je me sentais quelque peu honteux d’avoir pu agir sur un coup de tête, mais les choses s’étaient produites ainsi et je ne pouvais plus rien y faire hors de m’en vouloir jusqu’à la fin de mes jours.

▬ « Ah et… j’étais pas trop nul ? Enfin… si je pense mais j’étais pas le pire coup de ta vie hein ? »

J’avais envie de rire, il prenait son rôle de « mâle supérieur » très au sérieux et s’en était amusant. C’était tout à fait le genre de mecs qui s’assureraient d’être doué au lit pour gagner un peu plus en popularité auprès des filles. Cependant, du côté des mecs, il allait falloir qu’il l’apprenne un jour ou l’autre, mais ça ne se passe pas du tout de la même manière. Enfin…, presque. Je laissais un léger rire se faire entendre, loin de là l’envie de vouloir me payer sa tête, c’était uniquement que ça devenait ironique et que cet air embarrassé inscrit sur son visage le rendait plus qu’attendrissant. J’hochais finalement la tête et le regardait amusé.

▬ « Tu n’as pas à t’en faire, on peut dire que c’est pareil qu’avec une fille sauf que… On n’est pas vraiment identique. Oh, et puis pour te rassurer, je ne collectionne pas tous les mecs. Sans te mentir, je n’en croise pas que très rarement… »

Comment pouvais-je lui raconter mes anciennes relations sexuelles aussi aisément ? Surtout qu’il n’est qu’un inconnu à mon égard. Je sentis mes joues chauffer et sans doute prendre une légère teinte rosée. J’essayais tant bien que de mal à me calmer, j’avais l’impression que ma tête allait laisser en sortir de la fumée tellement j’en étais gêné. Munnie… Tu n’es qu’un imbécile ! La raison pour laquelle j’avais laissé échapper cette information était sûrement du au fait que je passe beaucoup trop de temps dans mon coin et que j’avais cruellement besoin de parler à quelqu’un. N’importe qui. La preuve… Je m’en mordais la lèvre inférieure et sans même prendre le temps de la réflexion, je me penchais légèrement sur le côté afin de me rapprocher, à nouveau, de Jae Sun et je tendais le bras pour lui attraper l’une de ses mains tombante auprès de son corps.

▬ « Dis… ça peut paraître bizarre de dire ce genre de choses après ce qu’il s’est passé entre nous, mais… Est-ce qu’on en restera là ? Enfin, je veux dire… est-ce qu’on redeviendra des inconnus l’un envers l’autre ou est-ce que tu veux quand même qu’on apprenne à se connaître ? Tu vois ce que je veux dire ? » Demandais-je avec timidité.

Je n’avais pas pu m’en empêcher, c’était une question qui me trottait dans la tête et je n’aimerais pas encaisser l’idée d’adopter le rôle du « mec à mettre dans son lit juste parce qu’il est d’accord même si on ne se connait pas ». J’espérais en tirer une bonne chose…

▬ « Mais je… j’en sais rien. Non, enfin oui probablement ! Même si je n’ai rien contre toi je pense que ça serait mieux qu’on fasse comme si on ne se connaissait pas… tu n’es pas de mon avis ? »

▬ « … Tu as sans doute raison, oui… »

Je lui avais répondu cela, mais je n’en étais pas pour autant persuadé. J’étais même très déçu de savoir ce qu’il pensait réellement de notre dite « relation ». En fait, je n’avais été qu’un pantin dont les fils se retrouvaient entre ses doigts et qu’il pouvait manipuler comme il le souhaitait. Il aurait pu me jeter dans une poubelle, ça aurait produit exactement le même effet. Qu’est-ce que j’avais bien pu croire en lui demandant une telle chose ? C’était déjà une peine perdue d’avance et j’aurai du m’en douter. De plus, la réaction qu’il avait eue à l’égard de ma main qui s’était amicalement posée sur la sienne voulait tout dire. J’avais imaginé tellement de choses, j’en avais même bannis l’éventualité : celle que je pensais en première solution, mais je ne voulais pas y croire et j’avais préféré m’ôter cette idée de la tête afin d’y obtenir un espoir, celui d’une nouvelle amitié. Peut-être. Qu’en savais-je après tout ? Mais tout cela n’était finalement que le fruit de mon imagination. J’aurai mieux fait de lui demander s’il souhaitait oui ou non que l’on fasse plus amples connaissances et puis, basta. Je m’étais fais avoir comme un vrai débutant. Comme un gamin, naïf de ses toutes premières expériences de la vie. Une moue boudeuse ne pouvait s’empêcher de s’incruster sur mon visage et après avoir dit ces quelques mots, j’avais baissé la tête tout en m’enfermant dans un désespoir qui n’existait pas. C’était à ne pas y croire, mais à ce moment là, j’avais bien cru en avoir les larmes aux yeux. Pourquoi ? Parce qu’il était froid de tout sentiment ou parce qu’il m’avait quelque peu, violemment repoussé ? Qu’en savais-je, mais il ne fallait surtout pas que je me laisse avoir par ses sentiments de culpabilités qui ne signifiaient absolument rien ! En tout cas, rien de réel. Je sentais sa présence plus proche, n’avait-il pas eu assez de pitié envers moi ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien mijoter de plus pour me rendre de plus-en-plus idiot ? Je ne le connaissais pas et je commençais sérieusement à m’interroger à son sujet. Mes doigts entremêlés, elles étaient posées sur mes jambes. Cependant, la sienne m’interrompais subitement dans ma contemplation avant de sentir ses lèvres se déposer sur les miennes. Sous la surprise, j’écarquillais les yeux. Que faisait-il à présent ? Qu’est-ce que c’était ce que nouveau manège ? Quel était son second plan pour me faire du mal ? Je ne savais pas et à cet instant, je ne comprenais plus rien…

▬ « Euh… Excuse-moi, je voulais pas… »

Il ne voulait pas, mais il l’avait fait quand même. Ce geste… Ce n’est jamais anodin. Que voulait-il dire ? Avait-il eu un besoin de m’avoir à ses côtés malgré tout ou était-ce uniquement pour enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie ? Je ne savais plus quoi en penser et je n’allais sans doute pas avoir ma réponse aujourd’hui. Nous avions été déjà trop loin et j’avais terriblement peur que ça ne dérape à nouveau. Je relevais la tête en sa direction avec interrogation. Je ne savais pas quoi lui dire, ni quoi faire. Devrais-je prendre mes affaires et tenter en vain d’exploser la porte qui me séparait de la liberté ? Devrais-je juste lui mettre une gifle en clamant qu’il cesse de me prendre pour une poire ? Ou devrais-je simplement rester planter là à me poser des questions incessantes ?

▬ « Je… tu… Tu le voulais certainement… Quelque-part, peut-être… Je pense… »

Aucun argument, aucune réponse. Je me plantais royalement. En réalité, je n’avais rien en tête pour lui jeter la pierre et lui en vouloir.

▬ « Il vaut mieux que je m’en aille… » Balançais-je avant de me relever et de récupérer mon sac, priant le ciel pour que la porte soit déverrouillé.

Bien évidemment, ça paraissait tellement simple, elle était encore fermée à double tour et j’étais prisonnier d’une petite chose que je ne parvenais plus à contrôler. Je laissais un profond soupire se faire entendre complètement désemparé. Je souhaitais juste me cacher dans un petit trou de souris afin qu’il ne me voit plus, que je n’existe plus, du moins… Juste à ses yeux. Je me retournais vivement et le regardait à nouveau. Je déglutissais et prenait mon courage à deux mains au lieu de me lamenter sur ce sort qui s’acharnait sur moi depuis le début de la journée.

▬ « Ne recommence pas… Il vaut mieux… » Murmurais-je. « Je crois que ça pourrait mal se terminer… »

Spoiler:

▬ « Désolé, je suis un peu en manque de sexe, je t’ai embrassé sans réfléchir et maintenant je m’en veux. Oublie ça d’accord ? Quand on pourra sortir on repartira chacun de son côté, limite si je veux à nouveau te voir pour m’amuser et je viendrais et puis voilà. Ca te va ? »

Il me répugnait. Comme si c’était une véritable excuse d’agir de la sorte juste parce qu’il était en manque… C’était plutôt une belle connerie ! M’embrasser et être en manque d’activité physique étaient deux choses totalement différentes, ça n’avait strictement rien à voir et me dire ce genre de choses, c’était se payer ma tête. Et comme si ça ne suffisait pas, il pensait qu’on allait se revoir dans l’inconscience, comme si de rien n’était et qu’il débarquerait de nulle part quand monsieur souhaiterait me voir. Pour qui me prenait-il ? Je ne suis pas une poupée que l’on pose délicatement sur une étagère et qu’un gamin sans bonne manière viendrait briser en mille morceaux. Je ne suis pas cette poupée que l’on perfectionne à son goût avec une certaine tenue vestimentaire, une certaine apparence. Je ne suis pas cette poupée que l’on pouponne comme un vulgaire trophée ! Je ne suis pas non plus ce nom sur cette longue liste. Je ne suis pas juste une quelconque personne du monde entier présent pour satisfaire ses besoins ou accomplir toutes autres choses uniquement dans le but de le combler de plaisir. J’avais tellement envie de lui cracher en plein visage, j’avais tellement envie de lui faire comprendre que toutes ces personnes sur terre détiennent un cœur et que lorsqu’il ose entrer dans la vie d’une de ces personnes, il les brise. Il détruit tout sur son passage. Il est un meurtrier ! Je le déteste certainement pour cet arrogant qu’il aborde et qui fait de lui un mec insupportable, même si je sais qu’au plus profond de lui se trouve une gentillesse hors norme. Je le sais, mais pourquoi est-ce qu’il ne la montre jamais ? Pourquoi est-ce qu’il l’enterre aussi profondément et qu’est-ce qui le pousse vraiment à être aussi… mauvais ? Intérieurement, cette « future » situation ne me convenait pas. Je ne voulais pas de ça, surtout si c’était pour devenir qu’une simple peluche à enlacer dans son lit. Je le refusais et je le refuserais toujours ! Je fronçais les sourcils et hochais la tête lui indiquant par la même occasion que je n’étais pas du même avis. Je comprenais de plus-en-plus que nous n’avions rien en commun et que pourtant, quelque-chose nous attirait… Sans aucune raison. Puis soudainement, je relevais la tête et je le vis s’approcher de moi. Qu’allait-il encore me faire subir, qu’allait-il encore me dire pour mieux me démonter et me mettre aussi bas que terre ? Tout ce que j’avais eu comme réponse, c’était un sourire de sa part. Un sourire qui se voulait rassurant, mais pourquoi ? Sa présence. Son corps se rapprochait de moi et je me sentais vraiment mal. J’avais terriblement envie de me cacher derrière une couette, comme si ça allait vraiment me mettre en sécurité. C’était totalement stupide de penser ça, je ressemblais surtout à un gamin qui avait peur de se faire manger par les monstres qui se trouvent sous son lit. Son regard insistant sur ma personne me faisait quelque peu rougir, je ne pouvais m’empêcher de relever des épaules coinçant ma tête entre celles-ci, complètement mal-à-l’aise. Le fait de le voir se mordre la lèvre et de sembler rechercher une solution le rendait bien plus mignon et c’était quelque-chose en or que je détenais, mais comment pouvait-il m’afficher expression aussi adorable alors que nous sommes en froid ? Je ne le comprenais pas et je ne le comprendrais, sans doute, jamais. Sur le coup, je ne pouvais m’empêcher d’avoir un mouvement assez brusque de recule, mais je me retrouvais bien vite coincé entre lui et la porte d’entrée.

▬ « Enfin je te ferais juste remarquer qu’on est tout seul dans un vestiaire en attendant… Je t’ai probablement embrassé par envie, mais ne te fais pas d’idées… on ne se reverra pas pour autre chose que du sexe. »

L’incompréhension la plus totale… Il avoue m’avoir embrassé par envie, mais il jure depuis tout à l’heure qu’il ne souhaitait plus se retrouver sur mon chemin. Puis en claquement de doigts, il veut que l’on se voit uniquement pour… « ça » ? Gerbant. Il me filait la haine. Ces dires étaient totalement incohérents. Finalement, ce type est des plus étranges. Je savais pourtant que ça faisait parti de sa personnalité qui fait qu’il soit hors du commun, mais alors là… Il était vraiment… J’avais beau essayer de chercher ce qu’il souhaitait réellement, mais je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus. Je fis une légère grimace et le regardait en plissant les yeux.

▬ « Comment… Comment tu peux oser dire ça ? Tu te prends pour qui ? Pour Dieu ? Non, mais tu plaisantes ! Et tu te vantes de mettre toutes les filles dans ton lit avec des paroles aussi blessantes ? Tu n’es vraiment qu’un pauvre type, tu as tellement peur de l’inconnu que t’en deviens impoli ! » Lui balançais-je sans scrupule en plein visage tout en lui tapotant l’épaule afin de le faire reculer de quelques pas.

Bien évidemment, ma corpulence n’avait rien à voir avec la sienne et même si mon air énervé ne l’impressionnait pas, je parvenais à le faire reculer de quelques centimètres et à incruster une certaine distance entre lui et moi.

▬ « Tu sais quoi, tu as raison. On ferait mieux de ne jamais se revoir et j’ai vraiment été trop con pour croire que quelque-chose de bien pouvait se produire entre toi et moi ! »

Malgré mes paroles, je ne parvenais toujours pas à savoir les raisons de son attitude, mais ce que je savais pertinemment, c’était qu’il me rendait complètement cinglé. J’étais fou. J’étais aussi bien fou dans ma tête, mais j’étais surtout fou de lui. Malgré les horreurs, je ne pouvais pas cracher sur sa beauté qui m’attirait, je ne pouvais pas non plus la masquer et je me rendais compte que j’avais vraiment du mal à me contenir face à lui. Je me figeais droit devant lui et le fixait intensément dans les yeux.

▬ « Et pourtant… Tu le sais que tu me ne me laisse pas indifférent… » Murmurais-je.

J’avais cette satané envie de lui sauter au cou, de lui dire de la fermer une bonne fois pour toute et qu’on puisse passer à autre chose. Autre chose… Ces mots m’effrayaient. Sur un coup de tête, je laissais mon sac tomber violemment sur le sol et je me jetais à son cou. Mes bras venaient automatiquement enlacer sa nuque et aussitôt, mes lèvres venaient rejoindre les siennes. Je l’embrassais timidement, mais au fond, j’avais la peur au ventre de me faire jeter comme un moins que rien.

Un tourbillon de mauvaises choses venaient prendre possession de ma raison. Je me retrouvais bêtement dans un piège à loup, le sien. Il l'avait délicatement déposé en travers de mon chemin tout en ayant eu beau clamer ce qu'il voulait, il se mentait à lui-même. Je n'étais qu'une pauvre proie égarée, loin de chez lui et il était cet espèce de vautour qui me tournait autour, là-haut, dans le ciel. Il surveillait mes moindres actions, il écoutait et semblait perplexe par rapport à mes paroles qui volèrent en éclat en travers sa personne comme si cela lui était complètement égal, mais le pensait-il vraiment ? Je ne savais plus quoi faire, j'avais l'impression d'être délaissé dans un monde où les quatre coins d'un mur se renfermaient de plus-en-plus sur ma petite personne. Je devais un enfant, inoffensif et je craignais beaucoup de choses. Je ne cessais de m'interroger à son sujet alors qu'il n'en valait pas la peine. Je me rendais malade, je me rendais fou. Je ne faisais que me faire du mal et j'en venais à me demander pourquoi mes pensées ne s'arrêtaient-elles pas de penser à lui, à ce qu'il s'était produit, à cette façon qu'il avait eu de me regarder, de m'enlacer, de m'embrasser et de m'aimer. Aimer, c'était un bien grand mot, ce n'était juste qu'une irréalité, jamais cela lui a traversé l'esprit. Jamais. Je n'étais rien et je le suis toujours à son égard. J'avais finis par perdre pied et je me rétamais sur le bitume. Je mettais littéralement jeter à son cou pour mieux retrouver cette sensation de bien-être, de bonheur qui m'avait enveloppé quelques minutes. Quelques heures. Je ne me souvenais plus très bien. J'avais céder à ses lèvres qui ne cessait de réclamer à quiconque ose poser la main sur lui, de les posséder, entièrement, de n'importe quelle manière. Je voulais me donner des gifles, mentalement, mais il était bien trop tard. Je pensais être tombé sous son charme, mais était-ce vraiment le cas où était-ce simplement une supposition ? Son corps oppressait de plus-en-plus le mien me bloquant, à sa bonne volonté, avec le mur qui se trouvait derrière moi à quelques vagues centimètres. J'étais prisonnier, mais ça ne me faisait pas peur. Je sentais mon cœur battre la chamade, j'avais l'impression qu'il allait me lâcher et me laisser crever dans ses bras. Rapidement, notre baiser s’interrompu et il nous laissa un laps de temps suffisant pour que nous reprenions notre souffle. Je déglutissais, je ne savais pas ce qu'il allait se produire maintenant que nous avions recommencé cette belle connerie.

▬ « Je suis un pauvre type, je sais. Mais comprends moi...si jamais on se revoit, je vais devoir me faire à l'idée que je t'apprécie alors que tu es un homme...Et puis, si ça se sait, qu'est-ce que je vais devenir ? En connaissant mes parents, je vais finir enfermé pour le reste de ma vie. Tu comprends ? Je n'ai rien contre toi... »

Il aura beau trouver toutes les raisons du monde pour s'expliquer, j'en étais totalement indifférent. Ce que je voulais, même en lui ayant craché à la figure, c'était lui. Il avait beau être cet abruti, ce con, cet enfoiré, je n'en avais plus rien à faire. Etait-ce l'un de ces jeux tordus qui vous mène dans les enfers ou me faisais-je encore un cinéma en pensant le pire comme le meilleur ?

▬ « Et, tu penses avoir bien agis en nous enfermant ici ? » Lui dis-je le plus calmement possible.

Sans même protester, je me laisser une nouvelle fois embrasser tandis que je sentais ses mains s'affairer à détendre mon corps dût à ses douces caresses. Nos peaux ne s'étaient pas retrouvé en contacte l'une contre l'autre que j'en frissonnais déjà, comme un idiot. Il me faisait frémir rien qu'à l'idée de sentir ses mains sur moi. Pourquoi me faisait-il un effet comme celui-ci ? Je ne parvenais plus à me comprendre. Je sentais mes membres me lâcher un par un. Ma tête ne me contrôlait, mon cœur se remettait à battre à vive allure et mes jambes commençaient à trembler, de peur, de plaisir... Je ne savais pas.

▬ « Tu ne me laisses pas indifférent non plus tu sais... »

J'avais l'impression d'être dans un rêve. J'avais une nouvelle fois emporté loin de toute réalité. Je perdais la raison et il m'emmenait dans une envie que je ne reconnaissais pas. Ses lèvres glissantes dans mon cou me laissait échapper un long soupire de bien-être qui me fit fermer les yeux sans aucune brusquerie et en quelque secondes, je me retrouvais dans un autre monde. Je n'essayais même pas de me chasser de ce brouillard qui m'enveloppait et qui m'attirait un peu plus dans les catacombes d'un désir que je m'étais interdit. Je sentais à nouveau ses lèvres se poser sur les miennes avant de me rendre compte que sa langue souhaitait jouer de la mienne et encore une fois, je me laissais avoir par son petit jeu de séducteur en lui répondant avec fougue. Aussitôt, ses mains se glissèrent sous mon tee-shirt et celui-ci me quittait en quelques brefs mouvements. Je frissonnais violemment et une fois le bout de tissu au sol, je me rejetais dans la cage de ce lion si féroce pour l'embrasser une énième fois, mais plus passionnément. Mes dents venaient à lui mordre doucement sa lèvre inférieure tandis que mes mains se glissèrent le long de sa nuque pour s'échouer dans ses cheveux bruns. Soudainement, je me retrouvais bête, je ne savais pas si ce que je faisais été correct ou non. Je ne savais pas non plus s'il appréciait vraiment toute cette attention, je me demandais même si je lui faisais un quelconque effet. Tout et n'importe quoi, j'avais vraiment besoin de le savoir, mais je ne savais pas comment. Lui demander directement ? C'était une bêtise. Demander à son corps ? Cela dépendait entièrement de lui. Déjà, est-ce qu'il se laisserait faire ? Je n'étais sûr de rien, mais pour moi, il fallait que j'agisse et vite ! Je laissais mes mains tracer un chemin le long de son torse jusqu'à attraper le bord du bas de son vêtement et de commencer à le relever, volontairement, je m'amusais à effleurer sa peau avant de poser délicatement ma main dans le creux de son dos tandis que mon autre main menait un long combat pour essayer de le lui retirer son maillot. À contrecœur, je dessoudais nos lèvres et je le lui ôtais avant de le jeter sur le sol et de me rapprocher un peu plus de lui.

▬ « Excuse-moi si je suis un peu brusque..., mais je n'arrive plus à me contrôler. » Lui dis-je essoufflé.

Et en quelques mouvements, je parvenais à le faire reculer jusqu'aux casiers dans lequel son dos rentra en contact assez violemment. Mon visage se rapprochait du sien pour mieux y déposer mes lèvres dans son cou et j'en profitais pour suçoter et mordiller doucement sa peau avant de rejoindre ses lèvres.

Spoiler:

Comme si tout cela n’était qu’une simple illusion, je me laissais prendre par la passion. Cette fougue si furieuse et si intense, j’avais l’impression de l’avoir vécu il y a quelques jours plus tôt. Je la retrouvais et pour la deuxième fois, je me laissais envahir par toutes ces bonnes sensations qui ne duraient que de brèves minutes. Trop court. Beaucoup trop court. J’avais l’impression d’avoir délaissé cette envie d’être caressé, embrassé de la sorte par lui. J’avais cette sensation si étrange à son égard, celle de sentir son corps, de réclamer ses mains, mais je mettais finalement fait violence pour oublier tout ça. J’étais tellement envoûté par sa présence à mes côtés que je n’écoutais plus ma raison qui me dictait de m’éloigner dans l’immédiat de lui. Il ne fallait pas que je joue à ce jeu dangereux qui pourrait m’attirer tant d’ennuis et pourtant… Je tombais. Je tombais entre ses griffes, entre ses belles mains expertes pour me donner de la tendresse, mais aussi de la douceur. Durant le temps où je me retrouvais entre ses bras, je parvenais à oublier la réalité. Je me perdais dans les vagues brumes de mes rêves, mais je me trompais sur toute la ligne. Tout ce qui pouvait se produire autour de nous n’allait jamais exister. Tout ce qui avait été construit autour de nous, n’existait plus. Je n’avais plus une once de conscience envers le reste et tout lui était entièrement destiné. Je ne savais pas ce que ça allait engendrer par la suite, si nous allions encore nous fâcher pour régler ce problème ou si nous allions jouer à l’indifférence la plus totale l’un envers l’autre ou bien essayer de devenir des amis. Ca semblait si stupide de penser à tout cela alors que l’on agissait dans une grande inconscience. J’avais laissé mes mains effleurer son torse si bien sculpté avant de les glisser au creux de son cou pour accentuer ce baiser et de goûter un peu plus à ses lèvres que je n’arrivais pas à oublier. Je ne savais pas si ça lui convenait de jouer à ce petit jeu, je ne savais pas non plus si c’était réellement dangereux, mais tout semblait sans aucune importance. On avançait aveuglement même si on pouvait se prendre un mur ou deux, rien ne nous ferait cesser ce bonheur. Au moins, pour une fois sur toute ma vie, je pouvais avoir la conscience tranquille, mais lorsque tout ce cinéma sera terminé, je continuerais à me poser des tonnes, des tas de questions. Pourquoi avait-il fallut que je tombe sous son charme si… démoniaque ? Je ne maîtrisais plus rien au point qu’il détourna la situation à son avantage en échangeant nos places. Sous le coup de sentir les casiers froids, je ne pouvais m’empêcher de frissonner et de lâcher un léger grognement entre nos lèvres encore si fortement soudées. Rapidement, mes mains se retrouvaient bloquées entre les siennes. J’aurai voulu protester pour qu’il me lâche, mais j’étais bien trop faible et je le devenais encore plus lorsqu’il déposa ses lèvres dans mon cou pour y suçoter ma peau si sensible à son touché. Aussitôt, ma tête se mit en arrière afin de lui laisser plus d’espace pour me dévorer tandis que je soupirais de bien-être. Mes yeux, comme par réflexe, se fermaient légèrement et lorsqu’il décida de libérer mes mains, mes bras venaient encercler sa nuque pour le rapprocher de moi. Je sentais ses mains s’afférer à déboutonner mon pantalon pendant que ses lèvres s’étaient glissés au niveau de mon torse pour me torturer. Une soudaine surprise me faisait écarquiller les yeux et je comprenais enfin que les choses sérieuses allaient se dérouler. Sa main s’occupant de mon désir, je me mordais la lèvre violemment pour ne pas en réclamer trop d’un seul coup, mais je n’avais pas eu le temps de protester quoi que se soit qu’il l’avait retiré pour ôter mon pantalon ainsi que mon sous-vêtement sous une pulsion assez précipitée. Il avait eu beau me voir déjà nu une fois, j’étais quelque peu gêné. J’avais cette impression qu’il allait me redécouvrir et remarquer certains détails qu’il n’aurait pas pu voir auparavant. Je ne pouvais m’empêcher de rougir et je me retrouvais comme un gamin qui ne savait pas comment faire pour sa première fois.

▬ « Tu peux être brusque, j’aime ça. »

Sauf que pour le moment, je n’avais plus envie d’être brusque. J’avais simplement cette envie de me cacher dans un trou telle une souris. L’avantage de faire ce genre de choses dans une chambre, c’est qu’il y a des draps pour se cacher et malgré l’obscurité régnante toujours dans la pièce, je ne me sentais pas en « sécurité ». Je me mordais légèrement la lèvre nerveusement et angoissé à la fois, pourtant je n’avais aucune raison de me présenter ainsi face à lui. Il fallait à tout prix que je me reprenne en main avant de passer pour un pauvre petit puceau. Je le fixais intensément avant de lui sourire amusé et de me rapprocher dangereusement de lui afin de le faire légèrement reculer et tituber pour parvenir à le faire tomber sur un banc qui se trouvait, par le plus grand des hasards, là. Je m’avançais avant de me faufiler à quatre pattes au-dessus de lui, gardant un appuie de mes genoux entre ses jambes.

▬ « Je risquerais de te faire du mal et j’ai bien peur que tu viennes ensuite te plaindre pendant quinze ans. » Lui disais-je pour le taquiner.

À nouveau, je soudais nos lèvres pendant que mes mains caressaient son bas-ventre avant de commencer à le débarrasser de son pantalon et de son boxer bien trop encombrant. Ses vêtements au sol, je me glissais tout contre lui et collait violemment nos bassins ce qui me faisait lâcher un petit gémissement.

Spoiler:

J’avais la sensation d’avoir totalement perdu la raison, peut-être était-ce ma conscience qui m’avait lâchement abandonné, qu’en savais-je vraiment ? Je n’avais pas vu Jae Sun durant une courte période et il me semblait avoir mit mes souvenirs en sa compagnie au fin fond des oubliettes afin d’éviter de repenser sans cesse à ce qui traînait entre nous. Finalement, c’était une peine perdue. Aujourd’hui et en quelques secondes, tout était tombé à l’eau. Il avait fallut que j’agisse à l’aveuglette pour que je me retrouve en face de lui, à nouveau. Une nouvelle fois. En réalité, je pensais que j’avais besoin de prendre un certain recul par rapport à cette « relation » et de comprendre l’agissement de cet acte. Je ne pouvais parvenir à répondre à mes centaines d’interrogations puisque même si je venais à demander au principal intéressé ce qu’il en pensait, il ne m’aurait pas répondu. Si, peut-être avec une légère grimace ou bien un sourire, au pire des cas il m’aurait envoyé balader sur les roses, mais je n’obtiendrais jamais une réponse conforme à ce que j’attendais. J’avais l’impression de devenir sentimental, digne d’un film à l’eau de rose, j’étais ridicule. Ma raison n’était plus la seule à être perdue, c’était mon être, mon âme toute entière qui s’était échappée. Je n’avais rien fais d’extraordinaire, non plus. Je l’avais juste débarrassé de ses vêtements que je m’emportais déjà dans une fougue monstrueuse tout en venant me coller tout contre lui et de l’embrasser avec une pointe de possessivité. À cet instant, j’avais de la chance. Une chance incroyable qu’il soit revenu vers moi, mais aussi de l’avoir encore une nouvelle rien que pour moi. Des minutes se sont écoulées et pourtant je le sentais me désirer un peu plus à chaque instant où j’osais poser les mains sur son corps désirable tandis qu’au plus profond de moi, je ressentais cette envie de le désirer à mon tour malgré les choses négatives que je pouvais penser de lui. J’en avais la chair de poule, mais la chaleur de son corps me faisait totalement oublier cette petite crainte qui naissait de plus-en-plus à l’intérieur de mes entrailles. Je ne parvenais même plus à agir correctement qu’il décida de reprendre les rennes que j’avais délaissé de ce traîneau que nous dirigions lamentablement. Je ne le vis pas réellement me porter tel un enfant jusqu’au douche alors que par réflexe, mes jambes s’étaient enroulées autour de sa taille. Ma conscience me revenait seulement lorsque mon dos heurta brutalement la paroi glacée des douches avant de sentir un liquide chaud nous tomber dessus et le bruit d’une eau coulante à travers un jet. Ses lèvres quittant ma bouche pour s’occuper de mon cou, je glissais mes mains dans ses cheveux mouillés comme pour l’inciter à approfondir sa tendresse.

▬ « Tu es sexy sous l’eau, tu le sais ça ? »
▬ « Et tu sais que tu viens de m’avouer l’un de tes fantasmes ? » Répliquais-je légèrement essoufflé alors que nos bouches s’effleuraient attendant impatiemment de se retrouver.

Ma poitrine se soulevait à une allure folle. Ma respiration devenait plus rapide lorsque sa main vint s’emparer de mon sexe qui commençait à se tendre par le désir qu’il me procurait à petite dose. À peine avait-il laissé sa main prendre possession de cet « objet » qu’il pratiquait quelques mouvements de va et de vient incessants me rendant encore plus fou de lui. Inconsciemment, je fermais les yeux pour profiter de cette sensation de plaisir qui m’envahissait. Ma tête tomba doucement en avant rencontrant la sienne tout en laissant mes gémissements se faire entendre au bord de son oreille avant de récupérer une énième fois la saveur de ses lèvres. À bout de souffle, nous étions dans l’obligation de nous séparer et c’était à ce moment précis que je déclenchais le début de ce jeu que nous menions depuis quelques jours.

▬ « Tu me fais trop attendre…, je n’en peux plus… » Avouais-je dans un murmure.

Je venais l’embrasser de nouveau fougueusement. Une rage, plutôt une folie, me prenait et je déposais mes lèvres sur ses tendres morceaux de chairs furtivement avant de déposer de multiples baisers le long de sa mâchoire et de descendre le long de son cou pour y suçoter et mordiller sa peau. Pendant ce temps, je ressentais une intrusion se faufiler aisément en moi avant de disparaître et de réapparaître à plusieurs reprises. Ma respiration saccadée par ses mouvements me donnait par ses mouvements me donnait trop d’envie. Dans l’inconscience, j’encerclais un peu plus fortement sa nuque de mes bras tandis que mes doigts s’agrippaient avec violence jusqu’à y planter mes ongles dans sa peau. J’aurai voulu lui dire de continuer encore et encore, mais rien y faisait, ma gorge était sèche comme un coup de trique. Mon esprit, mon âme s’étaient enfouit dans une enveloppe, une nouvelle sensation corporelle qu’était le plaisir. Petit-à-petit, je perdais pied pendant qu’il s’enfonçait plus brutalement en moi. Je ne pouvais lui en vouloir d’avoir cette fougue, cette charge d’électricité en lui, c’était sa façon d’être, c’était tout simplement quelque-chose que j’appréciais chez lui. Mon corps ne répondait plus aux appels incessants de mon cerveau qui essayait en vain de reprendre le contrôle de la situation. Sous ce moment beaucoup trop paradisiaque, je le sentais se cambrer et accélérer la cadence jusqu’à venir taper contre un organe particulier, cette petite chose si appréciable et qui était purement physique et uniquement sexuel. Ma voix devenue rauque essayait difficilement d’articuler son nom. Mes yeux mi-clos m’emprisonnaient dans ce brouillard délicieux. Nos deux bassins coinçaient volontairement mon entrejambe et d’une pression un peu plus intense que les autres de sa part, je ne pouvais plus retenir ma jouissance. Epuisé, je me laissais tomber dans ses bras pendant que je le laissais rencontrer son premier orgasme. En cet instant de tranquillité, je reprenais conscience et je pouvais enfin percevoir ses gémissements tout en ressentant davantage ses coups de bassins qui n’avaient pas cessés de s’introduire plus en profondeur en moi. Malgré moi, je me sentais de nouveau excité par ses sons si érotiques.

▬ « Encore ? »

Ce murmure ne pouvait m’empêcher d’être envahit d’un long frisson avant de me mordre la lèvre inférieure. Je venais de recevoir la proposition la plus alléchante depuis le jour où je l’avais rencontré dans le couloir de l’école. Sur le coup, je restais silencieux. Je ne savais pas si cela était convenable ou non pour parvenir à savoir ce que nous serons en ressortant d’ici. Je finissais par lui sourire, mais alors que j’étais sur le point de reprendre mes esprits, mes dents venaient soudainement se planter délicatement dans la peau ferme de son épaule imposante, par rapport à la mienne, en ressentant l’une de ses mains taquines se cramponner à mon entrejambe pour y exercer de légères pressions qui ne pouvaient me laisser indifférent. Surpris de le voir prendre autant les devants alors qu’une relation avec un homme l’effrayait auparavant, je pris un mouvement de recule pour le faire cesser cette attention si particulière sur ma colonne de chair, mais ayant une idée derrière la tête, je venais à gigoter un peu afin qu’il me relâche. Une fois qu’un de mes pieds toucha le sol, je le poussais plus violemment pour le faire basculer pour ainsi lui faire perdre l’équilibre sans pour autant vouloir lui faire du mal, mais juste pour le mettre à terre. Je m’agenouillais à ses côtés puis je venais déposer mes mains sur chacune de ses épaules pour le pousser doucement en arrière afin de l’allonger. Doucement, je me faufilais entre ses jambes tout en le regardant fixement dans les yeux tout en me léchant les lèvres avec sensualité. Avec délice, je regardais son membre avant de le prendre entièrement en bouche et d’y commencer dans l’immédiat des mouvements de haut en bas. Je ne cessais d’humidifier de ma salive son membre qui commençait à prendre une forme plus tendue puis, rapidement des plaintes arrivaient à mes oreilles me faisant comprendre de continuer. Je sentais son bassin se mouvoir en fonction de l’activité de ma bouche et ses doigts se crisper dans mes cheveux. Le sentant à bout, je me reculais vivement. L’entendre grogner à cause du fait que je n’ai pas pu terminer cette affaire me faisait sourire. Par la suite, je m’installais à califourchon sur lui et je me surprenais à avoir une des plus agréables visions, aussi l’une des plus inoubliables, c’était au moins une chose à voir une fois dans sa vie. Dans cet état d’essoufflement, il était tellement beau. J’esquissais un léger sourire ravi qui m’offre ce spectacle et venait à penser que cela était bien trop dommage de ne pas pouvoir en profiter encore un moment.

Une extase. Cette chair, ce corps m’était devenu une vraie drogue, quelque-chose d’essentiel pour ma survie. Jamais, je n’aurai pu penser qu’il aurait eu une si grande importance à mon égard alors que nous étions destinés à nous détester, mais le voir ainsi avec cette lueur imprégné dans les yeux, celle de son plaisir, surtout son désir, me rendait dépendant de lui. La fièvre recommençait à nous envahir et je sentais la chaleur de la pièce augmenter davantage suite à notre précédent ébat, mais aussi à cause de l’eau dégoulinante sur nos peaux qui se s’avéraient être plus bouillante que ce qui était prévu. Un long frisson s’emparait de mon être lorsque ses mains se posèrent sur mon corps, j’en avais oublié à quel point ses gestes étaient si délicieux. Cette douce chaleur n’existait pas ailleurs, seulement en sa compagnie. Je déposais doucement mes lèvres sur les siennes en ne prenant pas la peine d’approfondir ce baiser avant de le regarder intensément tout en esquissant un sourire en coin.

▬ « Ca serait dommage d’arrêter en si bon chemin, tu ne crois pas ? » Mumurais-je.

Je relevais mon bassin et aussitôt, je m’empalais sur son membre gonflé. Mon bassin s’activait doucement. Ses yeux se retrouvaient mi-clos et je pouvais admirer le charme que dégageaient ses lèvres entrouvertes tout en soupirant de bien-être. Chose qui me faisait comprendre à quel point il aimait ce que je lui procurais. Nos gorges asséchées laissaient échapper des gémissements plus rauques les uns que les autres. En cet instant, je me mordais nerveusement la lèvre tout en essayant en vain de sortir de ce brumeux désir qui m’envahissait une nouvelle fois. Je parvenais à regarder ses muscles se contracter et se relâcher aussitôt à chaque mouvement que je portais pour qu’l s’insinue un peu plus profondément en moi. Cette vue me faisait littéralement fondre tel un morceau de chocolat exposé au soleil. Soudainement, mes mains venaient se poser et violemment serrer mes hanches afin de mieux me guider dans mes mouvements de reins. Je laissais un grognement se faire entendre face à cette envie qu’il me donnait davantage. Qu’il me faisait mal ou non, ça m’étais complètement égal. Il m’enivrait et c’était tout ce que je souhaitais. Ses mains qui semblaient si dures, si meurtries cachaient en réalité une tendresse à m’électriser. Mon corps ne répondait plus aux alertes de mon cerveau et mes poumons ne parvenaient plus à fonctionner normalement tellement qu’il me rendait fou de lui. Je manquais cruellement d’oxygène en prenant de nouvelles initiatives en me procurant un nouveau plaisir. Je sentais sa fin venir et je ressentais la mienne toute aussi proche. Un brusque coup de bassin de ma part et il se relâcha en moi tandis que je me libérais pour la seconde fois entres nos deux ventres. Mes jambes étaient tremblantes comme une feuille par cet effort physique que je venais d’exercer. Je venais me reposer quelques minutes sur lui. Nos respirations parvenaient enfin à se calmer au bout de quelques secondes. Je sentais son cœur battre la chamade à une allure folle qui se mélangeait à mon rythme cardiaque. L’un contre l’autre, je me retrouvais enlacé dans ses bras musclés, au même moment dans un confort que je n’avais pas encore connu, j’avais une certaine fatigue qui me prenait. Cet homme était devenu ma drogue… Il me faisait chavirer et m’emporter avec facilité dans un autre monde, un Paradis.

Allongé sur lui, je parvenais enfin à reprendre entièrement mes esprits. Je n’avais jamais étais autant enveloppé sous cette couche de douceur et de reposante aussi puissante que ce que nous avions pu connaître il y a une semaine et aujourd’hui. Malgré le fait que j’avais été très complice avec une certaine personne, anciennement mon petit-ami, je n’avais jamais pu connaître cet extase à ses côtés. Pourquoi était-ce si différent alors que je ne ressentais pas forcément de l’amour envers Jae Sun ? Peut-être avais-je juste quelques sentiments affectueux à son égard, une petite chose sans grande importance ? Qu’en savais-je réellement ? Et puis, pourquoi me tourmentais-je autant de la sorte alors que j’avais bien d’autres choses à me préoccuper ? Nous avions recommencé en cédant à notre folie passagère, mais qu’allons-nous devenir par la suite ? Je ne savais pas trop et je craignais d’être rejeté vulgairement comme une vieille chaussette salle dans un panier de linge sale. Je m’imaginais avoir été le simple coup d’un soir, d’un jour, de n’importe quand, d’être cette petite chose sans défense et d’être simplement un substitut de ce gars juste pour se dégorger le poireau. Je ne parviendrais pas à l’accepter même pour ses beaux yeux doux. De toute façon, si ça avait été le cas, je me demandais si j’aurai tenu le coup pour ne pas céder à la tentation rien qu’à l’idée de me caler à nouveau dans ses bras si puissants. Un baiser délicatement posé sur ma joue me fit sortir de ma contemplation qui ne me menait nulle part et je relevais la tête pour admirer son visage en lui souriant timidement.

▬ « Tu m’as tué, tu le sais ça ? »

Je pouffais légèrement de rire et me blottissais un peu plus dans ses bras. Je sentais le bout de ses doigts effleurer mon dos et c’était quelque-chose qui me faisait violemment frissonner. Je retrouvais un nouveau contact avec une tendresse hors norme de sa part et ma peur commençait à s’estomper. Il me rassurait par n’importe quelle façon, quelle était sa magie pour parvenir à me faire oublier tous mes soucis ? Malheureusement pour moi, être enlacé tout contre lui ne pouvait durer éternellement et il me repoussa doucement afin de se relever et de m’aider par la suite à le rejoindre parmi les debout. Je suivais ses faits et gestes attentivement et je ne pouvais que sourire en le voyant se faufiler sous le jet d’eau chaude qui n’avait pas arrêté de couler avant de m’attraper et de me faire partager sa douche. Une fois propre, nous nous rhabillons et malgré le fait que je lui faisais dos, je sentais son regard se poser intensément sur moi. Ca avait le don de me mettre mal à l’aise alors que je n’avais pas à l’être. J’en venais à penser qu’il agissait comme un voyeur, une sorte de pervers, mais du moment que ça venait de lui, c’était entièrement pardonné. Enfin présentable, Jae Sun s’approcha de moi pour m’embrasser passionnément tout en posant ses mains sur mon fessier. Mes mains s’accrochaient à son tee-shirt tandis que je fronçais légèrement les sourcils en pensant qu’il n’était qu’une sorte de mec qui devenait accroc à sa victime pour mieux la torturer et ça me faisais rire. Nos lèvres dessoudées, je lui souriais amusé de ses petites attentions qui étaient toutes nouvelles puisque la dernière fois, j’avais un peu précipitamment fuit de sa chambre.

▬ « On va dans ma chambre ? Mes colocataires sont de sortie ce soir… »

J’appréhendais de retourner dans les lieux où nous avons fait notre première rencontre d’une manière plus poussée. Pourtant, je n’avais aucune raison de m’en faire puisque nous avions déjà bien entamé une partie de ce livre que nous avons ouvert ensemble et où nos noms étaient mentionnés sur chacun des chapitres. Je ne pus prendre le temps de lui répondre quoi que se soit, qu’il fouilla dans sa poche pour y retirer une clé qui permettait d’ouvrir la salle. Au moins, la prochaine fois, j’irai directement fouiller ses poches. Suite à cela, je ne pus m’empêcher de lui taper dans l’épaule comme s’il avait oublié quelque-chose tout en faisant une moue boudeuse.

▬ « Tu vois que tu as cherché à me piéger comme un lapin ! » Lui disais-je avec un soupçon d’amusement dans la voix. « J’te déteste ! » Rajoutais-je pour rire avant de prendre mon sac et de me faire emporter par Jae Sun après qu’il est surveillé que personne n’était dans le gymnase.

Sur notre route, il ne cessait de s’accrocher à moi comme si j’allais disparaître tout en prenant la peine de m’embrasser à plusieurs reprises. Béatement, je rigolais comme un gamin. Le fait qu’il soit devenu aussi proche de moi ravivait mon cœur qui était beaucoup trop seul enfermé dans un coffre depuis bien trop longtemps.

▬ « Alors, t’es d’accord ? »

Je faisais mine de réfléchir. C’était, bien sûr, évident que je le voulais. S’il m’avait proposé de le suivre à l’autre bout du monde, je l’aurai suivi. C’était totalement insensé d’agir et de penser de cette manière alors que je l’avais tout bonnement hais pour ses mauvaises manières indélicates qui me donnaient envie de vomir, mais lorsqu’il était possédé par cet atout de prendre soin des autres, il devenait quelqu’un de bien. Quelqu’un d’adorable.

▬ « Tu n’as pas peur qu’on démasque notre petit jeu ? Puisque Monsieur Moon a peur de se faire passer pour un gay… » Lui demandais-je assez curieux, riant en voyant son visage se tirer en une grimace qui ne lui allait absolument pas. « Ne fais pas cette tête, c’était pour rire ! Tu m’emmènes, alors ? » Disais-je avant de serrer sa main dans la mienne et de reprendre notre route en direction de la sortie du gymnase.

À contrecœur, je relâchais sa main étant donné que je savais d’avance qu’il n’allait pas accepter ce nouveau contact à la vue de tout le monde.

▬ « J’ai compris, je reste un minimum à l’écart de toi le temps de faire le chemin… »

Sans même entendre un mot de plus de sa part, nous avons traversé ensemble les quelques mètres qui nous séparait du dortoir. En le suivant à quelques pas non loin de lui, je pouvais l’observer sans pour autant me faire surprendre et de dos, cela lui semblait fort difficile. Je souriais en apercevant ses épaules larges, sa carrure si impressionnante, j’avais toujours l’impression de ressembler à une fille à ses côtés. Je me demandais combien de temps pouvait-il bien passer à s’entretenir en dehors de prendre cette attitude pour faire le beau-gosse ou bien pour attirer toute sorte de donzelles pour les conquérir et les faire chavirer une heure, peut-être deux. Mais j’avais cette désagréable impression de me tromper sur son compte. Je lui donnais tant d’espoir pour ne pas me tromper. Je nous donnais tant d’espoir pourtant je redoutais terriblement de sa sincérité. Loin de là l’envie de le traiter de menteur, mais il avait absolument tout pour faire gober ce qu’il souhaitait et aveuglement tout le monde le croyait. Je laissais un léger soupire se faire glisser hors de ma gorge sans pour autant se faire entendre jusqu’à ses oreilles. Je me mordais nerveusement la lèvre à l’idée de me retrouver une nouvelle fois, rien qu’avec lui. Seul à seul, encore. Je m’interrogeais sur ce que nous allions bien pouvoir faire puisque la discussion ne semblait pas être son point fort. Finalement, moi non plus je n’avais pas grand-chose à lui dire sur ma vie, sur ma famille et de toute façon, il valait mieux pour moi de le cacher au risque de m’attirer quelques ennuis, voire pire… Rapidement nous étions arrivés dans la chambre qu’il partageait avec deux autres personnes dont je ne connaissais pas encore les identités. La pièce qui était mise à leur disposition était incroyablement en désordre, je n’avais jamais mis les pieds dans une chambre autant désordonnée, mais en même temps, avec trois garçons cohabitant ensemble, ça ne devrait même pas m’étonner. Mes colocataires n’apprécient pas de faire traîner leurs affaires alors, je m’étais habitué à cette maniaquerie sans broncher. De toute façon, je préférais voir une chambre rangée que dans un foutoir impossible tous les jours. Je fermais la porte derrière nous, puis en me retournant pour lui faire face, je vis Jae Sun ranger rapidement ce qui pouvait bien traîner. D’ailleurs, ce n’était pas des affaires hors du commun, c’était… des sous-vêtements appartenant à des mesdemoiselles… J’aurai dû m’en douter qu’il devait aussi collectionner les soutiens-gorges et les petites culottes en dentelles, mais je ne préférais ne rien dire au risque de le vexer et que notre querelle reprenne de plus belle.

▬ « Ah euh… j’ai des colocataires très bordéliques, excuse-moi pour le désordre… »

Mais bien sûr, Jae Sun… Comme si j’allais gober toute cette histoire ! Je favorisais pleinement le fait qu’on me dise la vérité plutôt que de me mentir, mais on ne change pas ce genre de mecs en un claquement de doigts. À l’entendre de cette phrase, je me mettais à sourire. Pour rien. Bêtement. En fait, ça ne m’amusais pas, j’étais complètement blessé. Blessé aussi bien pour moi que pour celle à qui il était censé offrir son cœur sans rendre visite à d’autres personnes. Je savais qu’il avait une petite-amie et je me demandais si elle n’était pas au courant des nombreuses aventures qu’il menait à l’extérieur de leur relation donc, la notre également. J’étais terriblement mal. Je me sentais mal, mais il ne fallait pas que j’alerte Jae Sun sinon il allait me tirer les vers du nez pour en connaître les raisons. Je continuais à masquer ce visage meurtrie par un sourire avant d’ouvrir la bouche afin de lui faire comprendre que ce n’était pas réellement un problème.

▬ « Ne serai-ce pas toi qui serait plutôt désordonné mon cher Jae Sun ? » Lui disais-je tout en esquissant un sourire au coin de mes lèvres.

Pendant un court instant, j’apportais mes yeux aux alentours puisque les vêtements qui traînaient dans le coin avaient plutôt attisé ma curiosité en premier lieu. La chambre était plutôt simple, comme toutes, avec trois lits, comme toutes les autres.

▬ « Tu dois mourir de soif après tout ces efforts physiques… Tu veux autre chose ? Ou alors on peut se coucher… enfin non mauvaise idée… bref. »

Je pouffais de rire à sa réflexion. Depuis quand parler de « lit » le dérangeait ? C’était même le premier à m’avoir offert une petite place et je ne l’avais pas refusé.

▬ « Non merci, c’est gentil. » Disais-je avant de me faire emporter pour atterrir dans ses bras qui m’avait déjà manqué et qu’il m’embrassait à pleine bouche.

Je reculais légèrement et lui prenait la bouteille des mains tout en prenant soin de la refermer avant de la jeter un peu plus loin sur le sol. Celle-ci fit un boucan d’enfer, mais je n’en avais strictement rien à faire. Je nouais mes bras autour de sa nuque et lui dérobais un baiser plus passionné. Fougueusement, je l’embrassais. Je mordais doucement sa lèvre inférieure sans pour autant le blesser avant de rencontrer sa langue de la mienne qui s’amusait à danser un bal des plus enflammé. Par la même occasion, je m’installais à califourchon sur ses genoux et je le faisais basculer en arrière pour ainsi l’allonger et me retrouver pour la seconde fois en position de force.

▬ « Pourquoi ça serait une mauvaise idée de squatter ton lit ? » Lui demandais-je amusé en laissant mes mains se glisser sous son tee-shirt afin d’aller jouer gentiment avec ses petites billes de chair.

Puis soudainement, je le libérais de mon étreinte et me laissais tomber à ses côtés. Quelque-chose en dessous du drap m’interpella puisque cette chose se plantait directement dans mon dos. Je me relevais une nouvelle fois pour fouiller en-dessous et y trouver un autre sous-vêtement, encore féminin. Je le prenais et le faisait virevolter au-dessus de ma tête tout en posant mes genoux sur le matelas.

▬ « Oh, quel beau cadeau ! » Disais-je ironiquement. « Mais… Tu as encore pris la mauvaise taille ! » Rajoutais-je avant de faire semblant de mettre le soutien-gorge au niveau de ma poitrine. « Tu vois ! J’ai des petits seins, moi ! » Pouffais-je de rire avant de jeter le vêtement au sol un peu plus loin et de me rallonger à ses côtés.