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J'étais sur le côté, regardant les autres s'amuser, danser, boire. J'étais assise sur une chaise, un verre à la main, un petit sourire dessiné sur mon visage. Je tentais de faire des efforts pour ne pas paraître froide et ça avait l'air de marcher, plusieurs personnes avaient tenté de me parler mais elles étaient allés danser, me laissant de nouveau seule. La solitude ne me dérangeait pas, je m'y étais habituée depuis le temps mais je ne me sentais pas à l'aise. J'avais l'impression d'être constamment observée alors me mettre à danser comme une possédée sur la piste de danse, c'était trop pour moi, je ressemblerais plus à un manche à balais et ça terminerait de m'achever à cause de la honte. De plus, ma tenue n'arrangeait rien, j'avais tenté de passer outre mes habitudes et de mettre une jupe, c'était une mauvaise idée, je me sentais nue et j'avais l'impression que tous les regards étaient portés vers mes jambes, je n'en pouvais plus. Je me levais de ma chaise et me dirigeais vers le buffet, toujours avec cette impression que mes gestes étaient surveillés par tous, c'était extrêmement gênant et dérangeant. Je m'appuyais sur la table, levant le verre à mes lèvres, observant les étudiants. Je me surprenais encore moi-même en me demandant ce qui avait bien pu me décider à venir ici. L'université avait organisé une petite fête pour je ne sais quelle raison et j'avais accepté d'y aller alors que d'ordinaire, je refusais poliment et passais ma soirée dans ma chambre, à bûcher. Peut-être était-ce pour me prouver que je pouvais le faire, que je pouvais surmonter mon mal-aise. Peut-être bien.

La musique changea pour un slow et des couples se formèrent tandis que les 'célibataires' se mettaient sur le côté, enviant les couples qui dansaient. Je n'étais pas dans cet état d'esprit, je n'attendais absolument rien, je ne m'attendais pas à ce qu'on vienne me demander de danser ou quoique ce soit. Dès le départ, je savais que je passerais une grande majorité de la soirée seule et ça ne me dérangeait pas, presque je m'en réjouissais ! La solitude était un compagnon fidèle, pathétique n'est-ce-pas ? Malheureusement, mon ami préféré avait choisi de déserter lorsqu'un étudiant m'aborda, il voulait danser. Je rougis et baissais la tête, je ne savais pas quoi faire, accepter, refuser, ne rien répondre ? Il ne me laissa pas le temps de réfléchir plus longtemps qu'il agrippa ma main et m'entraina sur la piste, je n'avais plus le choix, donc. Je baissais la tête, rouge d'embarras et le laissais poser ses mains sur mes hanches. Timidement, je posais mes bras sur ses épaules, en faisant attention de garder une distance entre nous. Je sentais son regard sur moi et tout ce que j'avais envie c'était de m'enfouir sous terre et ne jamais remonter à la surface ! Il me parlait mais je ne prêtais pas attention à ce qu'il me disait, trop concentrée sur mes pas, étant une pitoyable danseuse, je ne voulais pas lui écraser les pieds, je ne répondais que par des 'hum' et il dut comprendre que je ne l'écoutais pas car il s'était arrêtait de parler et se contentait de danser en m'observant.

Cette danse sembla durer une éternité et lorsqu'elle s'arrêta enfin, je me détachais rapidement de mon partenaire, me baisser légèrement pour le situer et partit de la salle, j'avais eu ma dose et il était clair que les soirées n'étaient pas mon truc. Je sortis du gymnase et le vent frais s'empara de moi, m'obligeant à mettre mes mains autour de mes bras puisque je n'avais pas de veste. Je pressais le pas pour atteindre le bâtiment principal et une fois à l'intérieur, la chaleur me fit du bien et me détendis. Je frottais mes jambes pour les réchauffer plus rapidement puis je marchais sans but. Je n'avais pas envie de rentrer dans ma chambre pour l'instant, mais il n'y avait rien à faire à présent quoique...Je regardais l'heure et vis qu'il n'était que vingt-deux heures. Je souris puis monta quelques escaliers avant d'arriver devant une porte. Je tendis ma main pour baisser la poignée en priant pour que ce ne soit pas fermé, et avec soulagement, la porte était ouverte. Je l'ouvris avec plus de franchise et me glissa à l'intérieur. La bibliothécaire n'avait pas dérogé à la règle, la semaine, cet endroit était ouvert jusque vingt-trois heures trente, et le fait qu'il y ait un événement n'avait rien changé. Heureusement que nous étions vendredi sinon la bibliothèque aurait été fermée bien plus tôt.

Je souris à la bibliothécaire qui m'avait entendu rentrer et elle me rendit mon sourire, étant habituée à me voir ici. Il est vrai que je passais le plus clair de mon temps ici quand je ne m'entrainais pas. Il n'y avait personne et le silence qui régnait m'apaisait. Je me dirigeais vers les étagères remplis de livre et n'ayant pas mes affaires avec moi, je me contenterais de lire pour passer le temps. Je choisis un livre de Jane Austen, Orgueils et préjugés, mon favori, et alla m'assoir à une table un peu plus reculée par rapport aux autres. Cette jupe n'était décidément pas confortable mais tant pis, je n'avais pas envie de retourner dans ma chambre pour me changer car je savais que je n'aurais plus envie de revenir à la bibliothèque mais je n'aurais tout de même rien à faire. J'allais faire avec, et puis ce n'est pas comme si je devais bouger ou quoique ce soit, je restais juste assise à lire un livre que j'appréciais énormément et tout ça, dans un calme absolu ! Que demander de plus ?

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Je déteste les fêtes. Tout simplement. Je m'y sens toujours mal, pas à ma place. Voir tout ces gens se trémousser de façon pour la plupart suggestive au milieu du foule m'a toujours quelque peu révulser. Et le bruit. Beaucoup trop de bruit. Enfin, le bruit, encore, je peux supporter. C'est pas quelque chose de gênant en soit quand la musique est plaisante. Mais les cris sont, eux, pire qu'insupportables. Si seulement je pouvais m'enfuir très loin d'ici. Mais le sourire de mes amis et leurs plaintes envers le fait que je ne sorte jamais ont réussi à me convaincre de venir, et de rester plus longtemps que prévu. Mais si je le pouvais, je partirais en courant. Et après, je me plongerais dans mes livres de cours ou tout simplement un bon gros roman. Loin de tout, dans mon monde, sans personnes pour m'ennuyer et m'appeler le castor. Une main froide agrippa la mienne pour me trainer vers ce qui semblait être un buffet. Oh, enfin quelque chose de bien dit donc. Regardant les différents verres, un combat intérieur s'engagea au plus profond de moi. Y-a-t-il de l'alcool dans ces verres ou non ? Parce que moi, je bois pas. Déjà, de un, je supporte pas spécialement ça, même pas du tout, et de deux, j'aime pas. C'est pas bon, et en plus, après tu repousses tout le monde avec ton odeur de bouche. Horreur. Prenant un verre qui ne semblait pas louche par rapport au autre, et le leva tranquillement, buvant une gorgée. Je ne savais pas ce que c'était, mais ça ne ressemblait pas à de l'alcool. Je dois être chanceux ce soir. Si on oublie cette stupide fête.

Repartant m'asseoir, sous les regards de certaines personnes, je soupirai une fois assis. D'habitude, j'aurais été plutôt content qu'on me regarde. Mais je sais très bien que la plupart de ces regards sont seulement ceux de personnes qui déteste Jae Sun. Mais peu importe. Ce soir, personne ne gâchera ma soirée, en tout cas, pas plus qu'elle ne l'est déjà. Soupirant lorsqu'une musique douce, signalant le début des slows commença. Mon amie sourit et, m'attrapant une nouvelle par la main, m'entraina sur la piste de danse. J'aurais pu être heureux. Si je n'étais pas plus axer sur les muscles et les pectoraux. Mais peu importait sur le moment. Je la rendais heureuse d'accepter de danser avec elle apparemment. J'en avais presque oublié qu'elle était seule ce soir, elle aussi. Son petit ami l'a abandonné lâchement pour aller rejoindre sa bande d'idiots. Enfin, d'amis je veux dire. Entourant doucement sa taille de mes bras, je lui souris tout en le faisant tourner doucement sur elle même. Elle était heureuse, elle souriait et pour moi, c'était la plus important pour le moment. Que les autres aillent se faire voir. C'est bien la première fois que j'apprécie de danser avec une femme, enfin, si on exclu ma sœur peut être...Je lui souris lorsque la musique se termina, et la laissa entre les mains de son petit ami qui s'était décidé une fois pour toute de s'occuper de sa petite amie. Une nouveau slow démarra juste après, et quittant la salle où la fête battait sont plein, je fis un grand sourire, respirant l'air frais. Il faisait certes pas chaud, mais ça faisait un bien fou.

De l'air respirable : pas d'odeur de cigarette, d'alcool, de transpiration, de parfums qui donnent mal à la tête. Le bonheur quoi. Jetant un dernier regard en direction du gymnase, je partis rapidement en vers la bâtiment principal et plus précisément à la bibliothèque. Poussant la porte doucement, je fus soulagé lorsqu'elle s'ouvrit et en voyant de la lumière. Je souris à la bibliothécaire, tranquillement installée à l'entrée. Elle me rendit mon sourire, et je me dirigeai directement vers les romans. Harlan Coben. Mon auteur préféré pour le suspense, le policier. Une fois mon livre choisit, je me retournai, et sans que ne puisse rien contrôler, un léger cri s'échappa de mes lèvres en voyant la jeune fille assise à la table derrière moi. Levant immédiatement ma main devant ma bouche, je jetai un regard désolé à la bibliothécaire. Croisant le regard de le fille assise, je me sentis soudainement gêné. Je m'avançai doucement vers elle, et je m'assis devant elle, me raclant la gorge. « Hum, désolé. » Je lui fis un mini sourire d'excuse tout en posant mon bouquin sur la table. La fixant, je me recoiffai un peu, nerveux. « Tu n'est pas à la fête ? »