• « Comment veux-tu être compris si tu agis toujours comme un con ? »

Ces paroles m'agacent. Elles me chatouillent comme une pulsion soudaine de donner un coup de poing dans un mur. Entendre ces mots m'ont toujours été insupportables et le pire, c'est qu'elles proviennent de la bouche de mon frère jumeau ; Hyo.

Contrairement à d'autres jumeaux du monde entier, il a toujours été quasi-impossible de nous séparer. Ce n'était pas faute de nos parents d'avoir essayé de nous différencier, de nous mettre à plusieurs kilomètres l'un de l'autre, mais à chaque fois se fut un échec. Dès le début, nos parents nous ont toujours distingués d'une manière bien particulière, c'était comme s'ils voulaient nous monter l'un contre l'autre afin que nous finissions pas ne plus nous fréquenter. Pour eux, ils devaient y avoir un bon et un mauvais, un peu comme Docteur Jeckyll et Mister Hyde. J'ai profondément toujours détesté cette manière de percevoir les choses et j'avais la nette impression que mon identique ne parvenait pas à les voir. Si nous en sommes arrivés là, c'est uniquement de leur faute.

Mon père n'a foi qu'envers sa brillante carrière d'avocat jusqu'à en délaisser, à plusieurs reprises, sa propre famille. J'avais beau être jeune, mais c'est toujours le cas aujourd'hui, je me souviens qu'il quittait tard son travail et dans l'immédiat où il franchissait la porte d'entrée, il partait s'isoler dans son bureau à l'étage sans même prendre le temps de manger un morceau, ni même saluer moi, mon frère ou même ma mère. Souvent, je me suis demandé si ma mère avait été vraiment heureuse dans cette famille et au côté de ce type si indifférent. De plus, elle avait ruinée sa vie avec de vieilles coutumes que lui avaient enseignés sa famille et elle souhaitait profondément nous les retransmettre, mais tout cela nous agaçaient plutôt qu'autre chose et généralement, Hyo et moi, nous finissions punit pour avoir malencontreusement parlé pendant le repas. Aux premiers abords, ma mère paraissait être une emmerdeuse avec ses préjugés, mais au fond, elle voulait simplement notre réussite. Au moins, elle a put parvenir à s'émerveiller tant que directrice dans un établissement scolaire privé. Puis, notre petite vie quotidienne a changé brusquement suite à un bouleversement que nous n'attendions pas. Mon frère et moi étions âgés de douze ans lorsque ma mère est décédée, nous abandonnant dans les mains de notre père. Dès ce jour, tout a changé. Tout a changé, moi le premier. Quand j'y pense, si ma mère pouvait me voir et regarder tout ce que j'ai pu faire, elle se serait retournée dans tous les sens dans sa tombe. Durant toutes ses années, mais encore aujourd'hui, mon frère a toujours été l'enfant choyé, admiré et aimé pleinement par toutes les personnes que nous avions pu croisés. J'aurai pu lui en vouloir de se montrer de la sorte, mais je n'ai jamais su ressentir un sentiment de haine à son égard et sûrement à cause de cet abandon total entre notre mère partie vers l'au-delà et un père indigne, nous nous sommes rapprochés et avons lié une relation bien trop étrange pour des frères. Certes, cette relation, quelque peu intime, est notre plus lourd secret, mais cela n'est jamais allé plus loin que de simples baisers ou des caresses osées. Mon frère est ma raison. Je vis dans son ombre, mais aussi c'est vraiment ma seule raison de vivre.

Adolescent, j'étais devenu le mauvais garçon que mes parents n'ont jamais cessés de vouloir construire. Ils avaient décidés de cela rien que dans les premières minutes où j'avais pointé le bout de mon nez dans cette famille. J'étais devenu un sale gamin, turbulent, insolent, surtout à l'école. Quand j'y repense, mon dossier scolaire doit être rempli d'avertissement envers mon comportement. Cela ne m'a pas empêché de me faire renvoyé de deux écoles prestigieuses où mon père avait donné tout espoir pour que je fasse des études brillantes et, en profiter, pour sauver mon cas désespéré. J'avais bien eu l'envie d'abandonner l'école à plusieurs reprises et à chaque fois où j'ai tenté de lui en parler, il m'avait fait comprendre que si j'osais, je terminerais à la porte sans argent dans les poches. Alors, j'ai dû écouter ce qu'il désirait et j'ai pus poursuivre mes études appuyé par son compte en banque pour ne pas me faire recaler aux examens d'entrée à l'université.

Après tout, ma vie n'a été faîtes que par ce monstre et je l'ai toujours détesté pour m'avoir pourrit à ce point. Les disputes, les objets qui se brisent, les portes qui claquent, les insultes qui fusent et mon frère témoin, mais dans l'incapacité de nous calmer ne sont entièrement que de sa faute. Une certaine vengeance commençait à naître en moi depuis quelques temps et la seule façon de lui faire honte n'était que de rejoindre des types plus bizarres les uns que les autres et de les aider dans leurs petits marchés avant de me retrouver, volontairement ou non, entre les mains d'agents de police.

Des personnes ont su me plaindre, mais aussi me pointer du doigt, j'en ai toujours eu rien à faire. J'ai beau haïr du plus profond de mon être un homme qui me représente et qui me ressemble biologiquement, ça m'est totalement égal. J'ai appris à vivre, seul.