▬ Je suis né sur l’île de Jeju, deux ans après Kyang Ja. Et…. Ah je déteste parler de moi comme ça… Hum… Bon je vais prendre sur moi juste pour vous…. Et donc bah j’ai grandi dans une famille ni riche ni pauvre, mon père gagnant plutôt bien sa vie en tant que cultivateur d’orange. Je crois qu’avec un père fan de ses oranges, je ne vois plus du tout le fruit de la même façon… Mais passons ! A l’époque, on ne roulait pas sur l’or, c’est sûr, mais voilà la vie à la maison était plutôt calme et douce. En plus avec mon frère on a toujours été complice, malgré quelques tensions, on s’est toujours soutenus et avons toujours partagé beaucoup de choses ensemble. On jouait toujours dehors. Notre situation s’améliora nettement quand mon père monta en grade dans son travail. On déménagea même de la petite maison à la grande maison. Et puis j’eus mon premier CD de K-Pop. Pourquoi déjà ? Ah oui lors de mon anniversaire. Un cadeau de mon frangin. Un cadeau qui donna un sens à ma vie. Oui parce que c’est avec ce premier CD que j’ai commencé à aimer la musique et le chant.
A l’école, c’était autre chose. Mon frère s’était trouvé le meilleur ami du monde avec qui faire les quatre-cent coups, et bien entendu, ils étaient super connus dans l’ensemble de l’établissement. Je crois que ce fut surtout l’école qui fut un peu difficile à vivre pour moi. Parce que l’on voulait absolument me coller la réputation de mon frère sur la face, j’ai dû travailler encore plus pour montrer que je n’étais pas comme lui. Par la force des choses, je cherchais à ne pas me faire voir. Discret comme personne, me faisant tout petit, je laissais les gens venir vers moi s’il le voulait et j’évitais de loin tout ce qui pouvait me rapprocher du comportement de mon frère. Je voulais que l’on me voie en tant que Jei Myeon et pas en tant que « le petit frère de Kyang Ja ». Je n’en ai jamais voulu à mon frère. Même si j’étais meilleur que lui à l’école, je n’ai jamais eu rien d’autre que cette volonté de virer l’étiquette qu’on voulait me coller. Et puis, je suis bien placé pour dire que Kyang Ja travaille dur et que malgré sa réputation de « fauteur de trouble », il a toujours eu cette confiance en lui que je n’ai pas. Que je n’ai jamais eu. C’est aussi à cette époque que j’ai rencontré Ahn Sun Hee, petite sœur d’Ahn Lee Sian, meilleur ami de mon frère. Quand les deux ainés étaient en train de faire les 400 coups, moi je passais mon temps à l’embêter. Aller savoir pourquoi hein. Autant vous dire, que ni elle ni moi on ne s’appréciait vraiment. Elle ? Parce que je la taquinais bien sûr. Moi ? Parce que je n’aimais pas qu’elle me crie dessus, alors que je ne faisais que l’embêter pour m’amuser pas parce que j’étais méchant avec elle. Mais bon, elle n’a jamais compris. Le pire ? Je continuais encore à l’embêter. Mais plus pour les mêmes raisons après. J’ai commencé à avoir pour elle, plus que de l’amitié. Je n’ai jamais réussi à le lui dire. Donc tout ce que je faisais c’était capter son attention en la taquinant. Mais si moi j’étais prêt à enterrer la hache de guerre, elle, elle ne semblait pas du tout prête à le faire. Et la voir partir rendit les choses encore plus difficiles. Ce fut aussi difficile pour Kyang Ja. Voir son meilleur ami partir de Jeju fut un coup assez dur pour lui, et dès le départ d’Ahn Lee Sian, j’ai apporté mon plus grand soutien à mon frère. Il en avait besoin.
Et puis, mon père fut muté à Busan. Du coup on l’y a tous suivi. Moi j’avais déjà développé un amour inconditionnel pour la danse, le chant et la musique. Mais je savais que mes parents ne l’entendaient pas du tout de cette oreille. Je faisais bonne figure devant eux, mais dans le plus profond de mon être, ce que je désirais le plus c’était danser. Alors arrivé à Mangyo je pris la section Art, tout en sachant que je risquais de me mettre mes parents à dos. Mais je cachais mon jeu en leur faisant croire que j’avais pris la même chose que mon aîné. Mais je regrette vraiment de leur avoir menti comme ça. J’ai eu tellement honte, que j’étais quelques jours plus tard allé voir Kyang Ja et je lui avais alors dit tout ce que je n’avais pas dit à mes parents.
Et maintenant ? J’espère qu’il m’aidera à trouver un jour les mots justes pour mes parents, et puis qui sait ce qu’il se passera à l’université ? Absolument tout est possible…